Résultats de la 2e enquête sur les bilans intermédiaires à l’école fondamentale

Résultats de la 2e enquête sur les bilans intermédiaires à l’école fondamentale
Le MEN campe sur ses positions
Le vendredi 4 mai, les syndicats des enseignants étaient appelés au MEN pour avoir des explications sur les résultats des enquêtes concernant l’acceptation des nouveaux bilans. Madame la ministre était accompagnée d’un nombre impressionnant de conseillers parmi lesquels figuraient Mesdames Schank, Bamberg, Sevenig, Messieurs Lanners, Bertemes, Strauss, et plusieurs autres dont les noms nous échappent. Alors que les syndicats avaient déjà critiqué la façon suggestive de poser des questions qui laissaient entendre qu’une attitude négative face aux bilans ne pouvait résulter que de difficultés dans la compréhension de ce document, Madame la Ministre a cru utile de leur expliquer que les résultats étaient représentatifs et que les parents avaient globalement une vision positive sur les nouveaux bilans alors que chez les enseignants l’attitude était plutôt mitigée voire négative surtout au cycle 3. Alors que les enseignants ont du mal à percevoir la plus-value des bilans pour les parents, ces derniers les apprécient.
Le MEN en conclut que les enseignants ont une attitude négative face aux nouveaux bilans, parce qu’ils leur imposent un travail considérable et qu’ils ne sont pas encore habitués à cette nouvelle forme d’évaluation. L’enquête a donc bien rempli la mission pour laquelle elle avait été lancée et ce que les syndicats avaient critiqué dès le début: démontrer que les nouvelles formes d’évaluation sont généralement bien acceptées, mais que les enseignants doivent encore s’y adapter.
Rien sur le taux de participation très faible, avec une participation plus importante (34%) chez les parents que chez les enseignants (32%). Un taux de participation aussi faible chez des professionnels indique clairement qu’ils ne voient dans cette enquête aucun moyen d’exprimer leurs préoccupations réelles. Rien sur le fait que les avis négatifs vont croissant avec l’avancement dans les cycles, sauf la conclusion qu’il vaut mieux ne pas faire d’enquête au cycle 4.
Devant cette opération de propagande destinée à démontrer les bons résultats des bilans intermédiaires, les syndicats qui sont actuellement en train de discuter un modèle alternatif à ces bilans, ne pouvaient que rester de marbre.
Pour continuer ce dialogue de sourds, Madame la ministre a encore informé les syndicats que certaines écoles avaient demandé à recevoir l’analyse de leurs résultats dans les épreuves standardisées au cycle 3 et au cycle 4 de même que les données sur l’orientation de leurs élèves après le 4e cycle et qu’on allait donc leur fournir ces données. Devant la remarque que ceci allait mener pas à pas à un ranking et à la mise en concurrence des écoles avec le tourisme scolaire à la clef, la Ministre a souligné qu’elle ne souhaitait pas de ranking, alors qu’un de ses conseillers se montrait néanmoins plutôt favorable au modèle britannique. Bref, les dangers d’une telle approche, soulignés par les syndicats, n’ont pas été considérés, mais il a été souligné qu’on ne pouvait faire autrement que de communiquer aux écoles qui le souhaitent les résultats qu’ils obtiennent; que ce serait même dans l’intérêt des enseignants, qui verraient ainsi leur travail valorisé. Bref, il est impossible de faire autrement que de continuer dans la direction dans laquelle les réformes ont été engagées. D’ailleurs, les choses se mettent en place tout seul, il est plus facile de suivre la pente que de vouloir remonter le courant. Alors on minimise les dangers, on ridiculise les enseignants, on baisse la tête et on fonce.
Après la manifestation de 6000 enseignants, les syndicats avaient espéré rencontrer une plus grande ouverture auprès de la ministre et de ses collaborateurs. Cette réunion leur aura montré qu’ils ne pourront échapper à l’épreuve de force et que le MEN est bien décidé à camper sur ses positions.
Membre de la direction syndicale