Entrevue avec Madame Delvaux en date du 29 octobre 2010

Une délégation du Comité de l’enseignement fondamental du SEW/OGBL a rencontré Madame Delvaux-Stehres au sujet des multiples disfonctionnements de la nouvelle loi scolaire.
Le SEW demande:
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Pour un certain nombre des problèmes soulevés Madame la ministre a accepté de chercher rapidement une solution: Il s’agit notamment du problème de certains collègues ayant raté l’examen d’admission à la fonction ou ne s’étant pas classés en rang utile et qui n’avaient pu obtenir un poste à tâche complète en juillet 2010. Cette situation particulièrement scandaleuse au vu du manque de remplaçants devrait trouver une solution dans les semaines à venir.
Malheureusement elle ne s’est pas prononcée pour l’admission immédiate des candidats du cycle 1 classés parmi les 250 candidats admissibles, mais pas parmi les 60 premiers admissibles au cycle 1. Un recours en justice a été introduit à ce sujet.
De même le problème du retard du payement des leçons supplémentaires devrait être résolu l’année prochaine par l’intégration au moins partielle des leçons supplémentaires régulières dans le traitement mensuel à l’instar des dispositions en vigueur dans l’enseignement secondaire.
L’application Scolaria sera revue afin de l’adapter aux besoins des écoles. Elle doit devenir un outil pratique pour les comités d’école en ne pas rester un simple outil de contrôle du MENFP considéré comme énième obstacle bureaucratique par les enseignants.
Malheureusement Madame Delvaux n’a pas été très ouverte aux revendications plus fondamentales concernant la nouvelle loi scolaire.
Les difficultés bureaucratiques liées à l’étatisation de l’enseignement fondamental ne sont pas près d’être résolues. Il y va notamment des remplacements, où Madame Delvaux est d’avis qu’il s’agisse d’un problème réel lié aux besoins supplémentaires générés par l’introduction de la nouvelle loi scolaire, alors qu’il s’agit plutôt des lenteurs bureaucratiques dans l’admission des remplaçants et dans le payement de leurs indemnités qui en découragent plus d’un.
Même si le SEW/OGBL peut comprendre qu’on ne peut pas facilement faire marche arrière, il faudrait au moins envisager des assouplissements dans les procédures étatiques afin d’abolir certains formalismes et certaines rigidités qui vont au détriment de la qualité de l’enseignement et qui remettent en question l’autonomie des écoles.
Ce qui a cependant le plus déçu la délégation du SEW était la réaction face aux critiques concernant le volet pédagogique de la réforme.
Le SEW doit malheureusement constater que les différentes formes d’évaluation avec les bilans intermédiaires, les bilans de fin de cycle et les épreuves standardisées tendent à créer un climat malsain dans nos écoles et ne vont nullement dans le sens d’une amélioration de l’égalité des chances. |
Une organisation de plus en plus individualisée de l’enseignement ne renforce nullement la cohésion, mais crée au contraire beaucoup de stress et de concurrence. Le travail avec les élèves devient de moins en moins satisfaisant. Cependant ces remarques ont trouvé peu d’échos auprès de Madame Delvaux et de ses collaborateurs plutôt imbus des recettes préconisées par l’OCDE. Le SEW/OGBL est conscient du fait qu’il y a encore beaucoup de réflexions à mener à ce sujet, afin d’éviter que la réforme aille dans une direction diamétralement opposée aux objectifs préconisées.
Membre de la direction syndicale