Lettre à Madame Delvaux - proposition du personnel concerné (Journal 4/2006)

19.06.2006

Education précoce : quel futur pour le personnel éducatif ?


Madame Mady Delvaux-Stehres
Ministre de l'Education Nationale
et de la Formation Professionnelle
29, rue Aldringen
L-2926 Luxembourg

Luxembourg, le 19 juin 2006

Madame la Ministre,
C'est avec étonnement que nous avons constaté, suite à l'information venant de la part de nos membres, engagés dans l'éducation précoce dans différentes communes, que vous venez d'adresser aux administrations communales une circulaire traitant l'engagement de la deuxième personne intervenant dans l'éducation précoce.

Lors de notre entrevue du 12 août 2004, vous aviez affirmé que vous seriez intéressée par les propositions du personnel concerné. Le SEW/OGBL vous avait soumis ses remarques dans son avis relatif à la loi scolaire ainsi que les réflexions et propositions des personnels concernés formulées lors de sa première journée de réflexion sur ladite loi. Nous sommes donc déçus du fait que vous n'ayez pris en considération aucune de nos réflexions et que les syndicats n'ont non plus eu la possibilité d'aviser cette circulaire avant qu'elle soit divulguée.

Permettez-nous de vous rappeler brièvement notre position quant au statut, aux conditions d'études, à la tâche et aux conditions de travail du deuxième intervenant.

Le SEW/OGBL a toujours préconisé la mise en place d'une équipe pédagogique avec les mêmes conditions de travail et un niveau de formation identique des membres de ladite équipe, sinon la conception de l'équipe pédagogique telle qu'elle est par ailleurs présentée dans le plan cadre n'est pas garantie.

Quant à vos recommandations et informations aux communes, nous avons nettement l'impression, qu'il s'agit-là d'une harmonisation des conditions actuellement existantes vers le bas.

Dans plusieurs communes le deuxième intervenant est détenteur du diplôme d'éducateur gradué, dans la commune de Luxembourg même du brevet d'instituteur.

Actuellement, dans seulement quelques communes le deuxième intervenant est forcé de prester 40 heures d'activités avec les enfants en classe ou dans le cadre des structures d'accueil ou même dans les services administratifs, sans préparation aucune ou avec un temps de préparation insuffisant. Le constat fait par les personnels concernés est clair: de tel conditions ne sont ni fructueux pour l'éducation précoce et les préparations y relatives ni pour la bonne entente des deux intervenants et d'ailleurs ni pour les autres travaux qu'ils assument. Maintes communes, sinon toutes, accordent néanmoins bien plus que les jours de congé de récréation que vous préconisez. Laissez-nous en outre remarquer que dans le secteur social, dans lequel est employée la majeure partie des personnels éducatifs, le congé annuel va bien au-delà de vos propositions. Et si vous recommandez que le congé de récréation ne soit accordé en principe exclusivement pendant les vacances scolaires, nous doutons fort de la mise en oeuvre d'une telle proposition en ce qui concerne les personnes tombant sous le statut d'employé privé.

Il faudrait alors instaurer des congés collectifs.

Suite aux maintes interventions et réactions négatives, que nous avons reçues de la part de nos membres concernés et de leurs collègues de travail, premiers intervenants, nous vous prions de bien vouloir nous accorder d'urgence une entrevue afin de discuter les problèmes subjacents.

Espérant vous rencontrer prochainement pour un tel dialogue, nous vous prions d'agréer, Madame la Ministre, l'expression de notre haute considération.

Pour le SEW/OGB L,

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