Lettre du SEW/OGB L à la Ministre de l'Education nationale (Journal 4/2005)

06.05.2005

Lettre du SEW/OGB L à la Ministre de l'Education nationale


Madame la Ministre,
Suite à notre entrevue du 2 juin dernier, nous nous permettons de vous présenter par écrit une synthèse des principales questions et revendications qui figuraient à l'ordre du jour.

1. Concernant le stage pédagogique des enseignant-e-s du postprimaire, qui est fort heureusement revenu sous la compétence du Ministère de l'Education nationale, nous avons évoqué la question du cahier des charges du MENFP à l'encontre du Département de formation pédagogique de l'Université du Luxembourg et nous avons rappelé les revendications suivantes que notre syndicat aimerait voir figurer dans ce cahier des charges:
- la formation des tuteurs et tutrices (qui semble à présent entamée) ;
- une meilleure interaction entre la théorie enseignée au CUNLUX et la pratique mise en oeuvre au niveau
du tutorat dans les lycées et lycées techniques ;
- la définition de critères de qualification concrets pour les formateurs et formatrices ;
- la collaboration scientifique entre les différents formateurs et formatrices sous l'égide d'un groupe de pilotage du département de formation pédagogique de l'UdL, afin d'améliorer et de mieux structurer la formation pédagogique;
- l'archivage des travaux remis par les stagiaires en vue d'une exploitation des résultats de leurs pièces et mémoires au profit de l'enseignement luxembourgeois ;
- l'évaluation périodique des objectifs et des performances de la formation pédagogique.

Au-delà de ces revendications qui concernent l'organisation du stage pédagogique proprement dit, nous avons insisté sur la nécessité de faire concorder les objectifs et critères de cette formation avec ceux des épreuves de la période probatoire, dont l'organisation incombe aussi à nouveau au Ministère de l'Education nationale. Nous notons avec satisfaction que le MENFP adressera prochainement un questionnaire aux enseignant-e-s issu-e-s des promotions passées du stage leur permettant d'exprimer leurs expériences et réflexions et nous désirons être tenus au courant des résultats de cette enquête.
Même si les objectifs et critères de la période probatoire ont été partiellement réadaptés; il reste à garantir que les membres des jurys en question soient bien au courant de la formation pédagogique des candidat-e-s qu'ils auront à évaluer. Par ailleurs, nous avons mis en question l'inopportunité de l'article 39 de la loi portant création de l'Université du Luxembourg, qui prévoit l'obligation pour un-e « enseignant-e vacataire » d'être employ-é-e à plein temps auprès d'un autre employeur. Cela revient non seulement à réduire le choix du Département pédagogique de l'UdL aux personnes disposées à fournir des heures supplémentaires et à penser -curieusement - qu'une personne fournirait un meilleur service après les 40 heures de travail hebdomadaires légales. Cela consiste aussi à promouvoir par voie légale la prestation d'heures supplémentaires au niveau d'une institution certes privée, mais financée majoritairement par les deniers de l'Etat, alors que les autres employeurs privés sont incités par la loi PAN à limiter cette pratique. Cela équivaut enfin à interdire à toute personne qui travaille à temps partiel, l'accès à la fonction d'«enseignant-e vacataire », alors que le travail à temps partiel est une pratique sociale répandue et que la possibilité de travailler à temps partiel se trouve à présent ancrée dans le statut des fonctionnaires. Par conséquent, nous souhaitons que cette règle nuisible pour l'UdL, contraire à la législation ordinaire, et anachronique par rapport au développement actuel des usages sociaux, soit éliminée à la prochaine occasion de la loi portant organisation de l'UdL.

Pour clore le dossier « stage » et « période probatoire », nous avons mis en question l'article 19 du règlement grand-ducal qui organise la formation pédagogique théorique et la période probatoire. Cet article prévoit qu'un stagiaire ajourné ou refusé est renvoyé à la session suivante et que s'il n'y est pas admis, il est écarté du stage.

Etant donné que la session suivante a lieu dans les trois mois ultérieurs et qu'aucune mesure de remédiation n'est prévue pour aider le stagiaire à surmonter ses difficultés, nous jugeons cette réglementation inadmissible d'un point de vue humain et en plus contreproductive d'un point de vue économique. Peut-on s'imaginer en effet qu'une entreprise privée licencierait pratiquement à la première occasion un de ses employés pour lequel elle a dépensé plus de 80.000 € en frais de formation ? D'où notre plaidoyer pour une réforme rapide de ce règlement grand-ducal dans un sens plus favorable pour les stagiaires.

2. Au sujet du régime spécial de vacances pour l'IEES, nous attendons de votre part l'information si le MENFP a une nouvelle fois approuvé l'organisation dérogatoire des études d'éducateurs pour l'année scolaire 2004-2005, permettant à la direction de réduire de plus de trois semaines les vacances solaires d'été des chargés de cours à durée indéterminée dudit Institut.

Nous avons dans de nombreux courriers insisté sur la futilité des arguments pédagogiques avancés par Monsieur Welschbillig pour motiver tant la présence de ses enseignant-e-s au-delà du 15 juillet que l'organisation des ajournements dès le 31 août. Nous jugeons de notre devoir de syndicat de vous rendre une fois de plus attentive à cette mesure autoritaire, vide de sens.

3. En ce qui concerne la réforme projetée des critères de promotion, nous avons rappelé brièvement l'avis que nous avons adressé au MENFP le 29 avril. Nous aimerions par ailleurs obtenir des informations supplémentaires dès qu'elles seront disponibles :
- quant à la mise en oeuvre du règlement et aux changements qui y seront apportés après les nombreux avis des partenaires scolaires et l'avis du Conseil d'Etat attendu pour la mi-juin;
- quant à l'organisation des mesures de remédiation (quels moyens en personnel, quelles mesures concrètes, ...);
- quant à l'organisation des classes de 10e de transition, dotées sûrement de nombreux élèves mais dont les contenus et les méthodes pédagogiques restent à fixer.

Tout en espérant que vous nous tiendrez au courant au sujet des questions et problèmes évoqués, et en vous remerciant une fois de plus de l'entretien que vous nous avez accordé, nous vous prions de croire, Madame la Ministre, à l'expression de nos sentiments les plus distingués.

Pour le département secondaire du SEW/OGB L
Guy Foetz, Vice-président