Le SEW soutient les chargés d’éducation – et cela depuis des années !

02.07.2014

Depuis trois décennies, les gouvernements successifs mènent dans l’enseignement secondaire et secondaire technique une politique de recrutement des enseignants largement insuffisante par rapport aux besoins fixés par les rapports de planification.
Pour faire face au manque de personnel qui a résulté de cette politique, un nombre toujours croissant de chargés d’éducation a été embauché.

Ces chargés doivent travailler plus tout en gagnant moins. La création d’une réserve nationale de chargés d'enseignement en 2010 a même ancré dans la loi cette véritable voie de recrutement parallèle.

Le SEW a toujours combattu cette politique, qui a abouti à ce que les chargés de cours et d’éducation assument aujourd’hui 25 à 30 % des leçons dans l’ES et l’EST et cela sous des conditions de travail franchement mauvaises.

L’examen-concours de recrutement constitue un élément-clé à la base de cette situation désastreuse. En effet, beaucoup de candidats y échouent, entraînant un nombre de recrutements effectifs encore inférieur aux postes budgétisés et gonflant d’autant le nombre de chargés d’éducation. Pour cette raison, tout en revendiquant une augmentation des recrutements annuels prévus par le gouvernement, le SEW a mis l’accent sur une réforme de l’examen-concours. Il a demandé aux ministres successifs de fixer des objectifs cohérents pour les épreuves du concours et de rendre le concours plus transparent, tant au niveau de la composition des jurys que de la motivation des décisions. De toute évidence la solution ne peut consister à avoir toujours plus de chargés d’éducation dans nos lycées et lycées techniques. Dans ce sens, nous encourageons tout chargé d’éducation à se soumettre aux épreuves du concours et à régulariser sa situation.

Mais en même temps, nous savons très bien que la situation actuelle des chargés d’éducation est injuste et intolérable. Sans véritable formation pédagogique, ils doivent assumer 24 leçons par semaine et plus encore du fait des coefficients inférieurs à 1. Par ailleurs, ils ne bénéficient d’aucune décharge pour ancienneté, sauf une diminution des soixante-douze heures d’activités administratives, sociales et périscolaires à 50 et à 55 ans. Cela fait que beaucoup d’entre eux encourent un burn-out prématuré.

Le SEW n’est évidemment pas resté inactif face à la situation peu enviable des chargés d’éducation. En 1996 déjà, il s’est opposé – sans succès malheureusement - au règlement de la Ministre Hennicot-Schoepges, qui a abandonné le parallélisme entre le diplôme obtenu et la fonction exercée. D’autre part, par l’intermédiaire de quelques-uns de nos membres directement intéressés, nous avons porté dès 2005 la question des contrats à durée déterminée à répétition devant les tribunaux, forçant ainsi les responsables de l’Education nationale à abandonner à partir de 2007 cette pratique indigne et à accorder des contrats de travail à durée indéterminée aux chargés d’éducation.

A l’heure actuelle, il faut revendiquer un abaissement de la tâche des chargés d’éducation à 22 leçons. Cette revendication correspond à notre conviction que – nonobstant une rémunération différente - les conditions de travail pour remplir une tâche déterminée doivent être identiques. Quant aux coefficientset aux décharges accordés, le jugement en appel du 5 mai 2009 de la Cour administrative a donné raison au représentant de l’Etat argumentant que « les coefficients et décharges constitueraient des avantages statutaires que le gouvernement aurait toujours entendu accorder aux seuls fonctionnaires de l’Etat et non point aux employés de l’Etat » et que cela ne violerait pas le principe de l’égalité.

Nous pensons néanmoins que les coefficients inférieurs à 1 devraient être éliminés du règlement du 24 juillet 2007 portant fixation de la tâche des enseignants des lycées et lycées techniques .

Nous sommes ouverts aux revendications des chargés d’éducation et nous les invitons à rejoindre notre syndicat !

Luxembourg, le 30 juin 2014