Travail de vacances - Le MENFP sème le trouble

Fin juin 2008, une instruction ministérielle fut adressée aux lycées et lycées techniques, qui avait sans doute pour objet de clarifier la question de l'évaluation des travaux de vacances. Dans cette instruction figurait la demande aux enseignants de faire intervenir le travail de vacances pour ¼. dans la décision de promotion. Or, ceci est contraire à l'article, l'article 7 du règlement grand-ducal modifié du 14-07-2005 déterminant l'évaluation et la promotion des élèves de l'ES et de l'EST. Celui-ci stipule en effet: «Le travail de vacances se solde par une épreuve. Les examinateurs élaborent un questionnaire pour l'épreuve que l'élève passe dans les premiers jours de l'année scolaire. Si le résultat de l'épreuve est suffisant, l'élève a réussi. Au cas contraire, il échoue.» Il est donc clair que c'est uniquement le résultat de l'épreuve qui intervient dans la décision de promotion et que l'instruction ministérielle fait désordre dans la mesure où l'ajoute d'un second élément d'appréciation, en l'occurrence l'évaluation du travail de vacances comptant pour un quart de la note finale, modifie la procédure prévue par le règlement grand-ducal. La non-conformité de l'instruction ministérielle au règlement grandducal soulève cependant plusieurs problèmes:
- Du point de vue juridique, le règlement grand-ducal prime l'instruction ministérielle. Les enseignant-e-s qui sont en charge d'évaluer un travail de vacances se trouvent donc face à un dilemme: se conformer au règlement - qui prime d'un point de juridique - ou respecter l'instruction de leur ministre - qui est en principe obligatoire pour eux?
- Les nouvelles modalités de l'instruction ministérielle ne permettent pas à l'examinateur d'évaluer correctement le travail de vacances qui lui est présenté. Au vu des premières expériences faites par de nombreux examinateurs à la rentrée, il s'avère que pour nombre de dossiers d'évaluation le clivage de qualité constaté à propos du travail de vacances et de l'épreuve écrite sous le contrôle des examinateurs a été d'une netteté telle que la question de l'auteur véritable du travail de vacances s'est imposée d'elle-même. Or, les stipulations du règlement grand-ducal ne permettent pas à l'heure actuelle d'interroger oralement les élèves à propos du travail de vacances qu'ils soumettent à l'appréciation des examinateurs. De ce fait toute vérification sérieuse quant à l'authenticité de l'effort fourni par l'élève dans le cadre d'un travail de vacances est rendue impossible. Le ministère oblige donc les examinateurs de cautionner une mascarade lamentable!
- Et puis il y a le facteur de discrimination sociale: les élèves dont les parents ont les moyens d'offrir à leur progéniture le recours à un ghostwriter bénéficient bien sûr d'un passe-droit dont les élèves qui ne disposent que de leurs propres moyens du bord ne peuvent que rêver.
Il faut bien constater que les irresponsables du MENPF ne manquent pas une occasion pour semer le trouble et s'attirer des ennuis judiciaires! Le SEW pour sa part veillera à ce qu'il soit remédié aux carences susmentionnées dans les plus brefs délais.
Jacques Maas et Guy Foetz