Communiqué: Quelle organisation scolaire avec le contingent du MEN?

Quelle organisation scolaire avec le contingent du MEN?
L’étatisation de l’enseignement fondamental est un des éléments de la nouvelle loi scolaire qui a toujours été critiqué par le SEW/OGBL. Cette mesure n’avait d’ailleurs pas été prévue par Madame Delvaux dans le premier projet de loi. Néanmoins la plupart des partis politiques, de même que certains partenaires avaient plaidé pour l’étatisation qui a finalement été réalisée par la loi du 6 février 2009. En plus des cérémonies pour prestation de serment, l’accroissement de la bureaucratie, un manque de flexibilité et une désorganisation totale du remplacement, cette mesure place les recrutements de personnel sous le numerus clausus de l’Etat avec toute sa ribambelle de restrictions bien connues par nos collègues de l’enseignement secondaire.
Car malgré toutes les belles déclarations d’intention et toutes les promesses sur un suivi individualisé des élèves, nous savons qu’à la rue Aldringen l’organisation scolaire se fait plutôt avec la calculette, qu’en tenant compte des besoins réels du terrain.
Et en effet le contingent s’avère être l’instrument idéal pour faire des économies ! En fixant aléatoirement un taux d’encadrement minimal de 1,625 leçons hebdomadaires par élève et de 1,950 pour les communes présentant les indices sociaux les plus faibles, le MEN entend économiser quelque 400 leçons d’enseignement dès la première année de son application avec pour perspective l’économie de quelque 4000 leçons, donc environ 180 postes dans 10 ans.
La décision d’appliquer le contingent de façon progressive sur une période de dix ans a évidemment comme but de ne pas confronter les communes de prime abord à une réduction massive des effectifs qui ne pourrait être acceptée. En grignotant d’année en année 10% des réductions envisagées, le MEN essaie de dédramatiser les mesures prises et de dénigrer ceux qui s’élèvent contre des réductions « minimes ».
Sous prétexte d’équité dans la répartition des moyens, le MEN est en train de supprimer petit à petit les innovations qu’il mettait en vitrine auparavant et qu’il entendait généraliser avec la nouvelle loi scolaire. Ce sont justement les écoles progressistes qui avaient mis en place un meilleur encadrement pour leurs élèves qui perdront le plus avec le contingent.
D’ores et déjà on nous demande d’avoir de « l’imagination » pour économiser des leçons d’enseignement en augmentant les effectifs pour telles ou telles disciplines, tout en gardant des effectifs plus réduits pour d’autres. Et puis dans « l’imagination » du MEN, l’appui pédagogique presté par les instituteurs pourrait bien servir à combler le manque de leçons d’enseignement.
Mais où sont donc passées l’égalité des chances et l’amélioration de la qualité de l’école ? D’ores et déjà, le plan de réussite scolaire est considéré comme l’outil permettant de reconquérir un certain nombre des leçons perdues. Mais face à cette compétition entre écoles pour s’arracher les moyens mis à disposition par le MEN, les vrais perdants risquent bel et bien d’être les élèves.
Le SEW/OGBL interviendra auprès du MEN pour signaler que la réussite de nos élèves dépend fortement des moyens que nous avons à notre disposition pour les aider à surmonter les difficultés qu’ils rencontrent dans leurs apprentissages.
communiqué par le SEW/OGBL (8/3/2010)