Assurance maladie-maternité
Assurance maladie-maternité :
Rétrospective et perspectives d'avenir
Rappelons-nous: lors de l'assemblée générale de l'UCM du 10 novembre 1999 les délégués des employeurs et le représentant du Gouvernement avaient imposé contre les délégués des assurés des diminutions des prestations pour les assurés. Il s'agissait d'éliminer un déficit qui trouvait son origine dans des décisions budgétaires unilatérales du Gouvernement. Sous l'impulsion des délégués de l'OGBL, qui constituent le groupe le plus important parmi les délégués des assurés, ceux-ci ont pu redresser la barre en novembre 2001. Les détériorations des prestations décidées en 1999 ont pu être abolies.
Malheureusement, suite à des décisions politiques récentes, la situation que nous avons vécue en 1999 risque de ressurgir. En effet, les discussions menées entre l'Association des médecins et médecins-dentiste (AMMD) et le Ministre de la Santé n'ont pas seulement abouti à l'indexation du prix des prestations médicales à l'évolution de l'indice des prix à la consommation, mais également à des améliorations structurelles en faveur des médecins et d'autres prestataires de soin. L'OGB'L a demandé que la charge supplémentaire engendrée par ces décisions à caractère structurel devrait prise en charge par l'Etat dans le cadre de sa contribution au budget de l'assurance maladie-maternité. Comme le Premier ministre, appuyé en l'occurrence par les représentants des employeurs, s'oppose à une augmentation du taux de cotisation, il faudrait une augmentation de la participation de l'Etat pour éviter que la situation légale et réglementaire ne forcerait l'UCM de faire des coupes sombres dans les prestations de l'assurance maladie-maternité pour garantir l'équilibre budgétaire. D'ores et déjà il s'agit de parer à cette éventualité.
Un deuxième dossier important où nous avons pu obtenir gain de cause était celui du conventionnement obligatoire des médecins et des autres prestataires de soin. Tous les médecins et tous les autres prestataires de soin resteront obligatoirement conventionnés avec l'UCM et devront appliquer les tarifs négociés avec l'UCM. Il n'y aura pas deux médecines au Luxembourg, une privée, chère et prestigieuse et une pour les assurés sociaux, qui deviendrait à terme une médecine basique, de moindre qualité. Nous avons réussi à préserve le service public de qualité qu'est notre assurance maladie-maternité.
Dans le domaine de la médecine préventive certaines avancées ont pu être obtenues:
• le dépistage gratuit du cancer du sein pour les femmes entre 50 et 69 ans,
• la vaccination gratuite contre la grippe à partir de 65 ans,
• la vaccination des enfants contre la méningite et l'hépatite B.
Les représentants de l'OGBL ont également ouvert et impulsé la discussion sur les sujets suivants:
• l'analyse du catalogue des prestations en médecine dentaire en vue d'une révision et d'une adaptation de ce catalogue à la réalité de la médecine dentaire moderne,
• les maladies du dos qui doivent faire l'objet d'une action préventive concertée impliquant tous les acteurs (la médecine scolaire, la médecine du travail, les services de protection de la santé au travail etc.),
• les maladies psychosomatiques, les toxicomanies, les maladies liées au stress et au mobbing, où un état des lieux sera établi.
Nous continuerons également notre engagement pour la prise en charge de prestation de la médecine dite douce ou alternative sur la base de critères objectifs.
Nous nous engagerons également au niveau politique :
• pour le développement d'une médecine scolaire active,
• pour une médecine du travail, qui fait de la prévention et de la détection de conditions de travail malsaines ses objectifs principaux,
• pour le soutien de la médecine environnementale,
• pour le respect des droits des patients.
Pour l'OGBL, l'assurance maladie-maternité ne se réduit pas à un agrégat économique. La gestion de l'assurance maladie-maternité ne se réduit pas à la gestion financière, à la recherche de l'équilibre budgétaire. L'assurance maladie-maternité ne se réduit pas non plus à la protection contre les risques financiers en cas de maladie.
L'assurance maladie-maternité doit être un moyen pour garantir l'accès de tous à une médecine de qualité et elle doit participer à la mise en œuvre d'une politique de santé qui vise la prévention de la maladie et un mieux-vivre pour toutes et tous.
Telle est la philosophie qui fonde l'engagement des délégués de l'OGBL dans l'assurance maladie-maternité.
Jean-Claude Reding