Les comités de cogestion et les comités d'écoles, une chance à saisir.Les comités de cogestion et les comités d'écoles, une chance à saisir. (Patrick Arendt) Journal 2/2009

Les comités de cogestion et les comités d'écoles ont finalement été définis par la nouvelle loi scolaire. Le SEW/OGBL était depuis toujours d'avis que ce modèle participatif est le meilleur moyen de garantir une amélioration de la qualité de l'école. C'est certainement à l'image du comité de cogestion de la Ville de Luxembourg qui existe depuis une trentaine d'année que les comités de cogestion ont démontré leur efficacité et leurs facultés d'organiser le bon fonctionnement des écoles. Depuis lors, des comités ont été créés sur le même modèle dans bon nombre de communes et fournissent un excellent travail.
Souvent il n'était pas facile d'obtenir l'approbation et la collaboration des autorités communales pour un comité de cogestion. Les responsables politiques craignaient une perte de leur pouvoir. Or, ils se sont rapidement rendu compte que le travail du comité facilitait beaucoup l'organisation scolaire et la gestion journalière des écoles tout en améliorant les relations entre les enseignants et les communes.
Le SEW/OGBL se félicite d'avoir soutenu ce concept. Il faut dire que les discussions à ce sujet ne furent pas faciles. Lors des débats à la Chambre des Députés sur la loi sur l'enseignement fondamental, les orateurs de tous les partis, à l'exception du rapporteur du POSL, ont toujours plaidé pour l'introduction du directeur d'école. Et ils étaient tous prêts à lui accorder une décharge substantielle.
Le SEW/OGBL reste persuadé que les comités démocratiquement élus accordent une large autonomie d'organisation aux enseignants. Le SEW/OGBL a par conséquence insisté que les membres des comités et le président aient une décharge adéquate pour permettre de réaliser les missions attribuées aux comités sans négliger pour autant leur enseignement. Il est évident que le comité se considère comme représentant des enseignants, contrairement à un directeur d'école qui, nommé par la commune ou le ministère, serait toujours le représentant de la hiérarchie. Le comité réalise les projets élaborés et soutenus par les équipes pédagogiques. Les enseignants restent eux-mêmes responsables des décisions prises au sein des comités ce qui a un impact positif sur leur motivation. Les instituteurs et institutrices ne pourront et ne devront pas se cacher derrière la responsabilité d'un directeur. Les comités vont être élus pour une durée de cinq ans. Le SEW/ OGBL estime que la durée du mandat des comités est trop longue et que les attributions et missions sont trop concentrées sur la seule personne du président. Or il s'agit d'un compromis que le SEW/OGBL et les comités ont dû accepter. Ainsi les comités existants, qui ont enfin la base légale tant convoitée, sont prêts à se réorganiser pour rester conforme à la nouvelle législation et pour fournir leur contribution au succès de la réforme scolaire.
Cela fait longtemps que les membres des comités ont réalisé qu'ils doivent unir leurs forces pour trouver des solutions adéquates aux problèmes d'organisation auxquels ils sont confrontés quotidiennement. Ainsi ils ont créé une entente des comités de cogestion qui a été active depuis une dizaine d'années. Les représentants se sont rencontrés trimestriellement en réunion plénière pour échanger les bonnes pratiques et pour élaborer et partager des solutions à leurs problèmes. Récemment, ils se sont constitués en fédération des comités de cogestion et des comités d'école pour promouvoir le concept de la cogestion, pour organiser des réunions plénières trimestrielles, pour proposer leur aide aux collègues qui mettent en place un nouveau comité et en même temps pour offrir une plateforme d'échanges.
Si, du point de vue de la législation, tout a été mis en place pour garantir le succès de la cogestion, il semble que les prêcheurs d'un directeur d'école mettent tout en oeuvre pour empêcher le bon fonctionnement des comités pour avoir des arguments d'amender la nouvelle loi. Les responsables de la Ville de Luxembourg essaient de définir les entités scolaires de façon à rendre le travail des comités d'écoles très laborieux et d'empêcher la mise en place d'un comité de cogestion efficace. A Esch/Alzette, où depuis de longues années il n'y a même plus de délégués et où toutes les initiatives des enseignants qui voulaient organiser un comité furent efficacement contrecarrées, des responsables de la commune sont intervenus auprès de Madame la Ministre pour faire interdire une réunion organisée entre les enseignants d'Esch/Alzette et la fédération des comités. Ainsi Madame Delvaux joue le jeu des adeptes du directeur d'école. Tandis qu'il fut facilement possible d'attribuer un nombre impressionnant de leçons de décharges aux instituteurs- ressources, les décharges attribuées aux comités sont très limitées. Veut-on décourager les enseignants à travailler dans les comités ?
Le SEW/OGBL s'engage à entreprendre toutes les mesures nécessaires pour améliorer les conditions de travail des comités et les rendre plus attrayants. Les enseignants ne se laisseront pas décourager aussi facilement. Avant la fin de l'année scolaire en cours, les comités de cogestion dans les grandes communes et tous les comités d'écoles seront opérationnels. Dès la rentrée scolaire de septembre prochain, ils auront l'occasion de montrer leur efficacité.
Arendt Patrick