Journal 6/2005 FGIL: Vers une nouvelle loi scolaire ?
Même si le chemin paraît encore loin, tout porte à croire que nous n'aurons pas l'occasion de fêter les cent ans de cette bien vieille dame qu'est la grande loi organique de 1912 perçue à l'époque comme résolument progressiste et émancipatrice et pour laquelle nos prédécesseurs à la FGIL s'étaient engagés corps et âme. Rappelons que cette loi, élaborée et finalement votée sous une coalition de libéraux et de socialistes, avait profondément divisé la société luxembourgeoise, ne serait-ce qu'en raison de la salutaire libération de l'instituteur et surtout de l'institutrice de la tutelle accablante de l'Eglise qui n'avait que trop duré.
Les deux avant-projets qui viennent de nous être soumis pour avis et dont l'un est relatif à l'obligation scolaire pendant 12 ans ( préscolaire compris ), l'autre, le plus important, relatif à l'organisation de l'éducation préscolaire et de l'enseignement primaire, risquent d'avoir un impact non moindre sur notre école car, en cas d'adoption par le Parlement, ils modifieront en profondeur voire révolutionneront sur des points capitaux les structures, le fonctionnement et, dans une moindre mesure, les contenus de l'école.
Nous porterons prochainement les textes en question ainsi que nos appréciations afférentes à la connaissance de nos membres, d'abord via notre site internet.
Contrairement au projet entre-temps avorté, présenté sous le Gouvernement précédent et qui ressemblait davantage à un agglomérat littéraire de bonnes intentions qu'à un texte législatif, le texte actuellement sur table revêt les atouts qualificatifs d'une vraie loi scolaire même si les très importants chapitres se rapportant au personnel enseignant ( loi spéciale ? ) ou encore à l'évaluation des écoles, nouveau dada des pédagogistes-congressistes internationaux - ces gentils-voyageurs qui tous ont comme caractéristique commune de ne pas ou de ne plus enseigner - font encore défaut.
Aussi avons-nous, au sein de notre comité de la FGIL, mené un premier tour de table qui nous a permis d'examiner de plus près les différents articles et de faire le tri de ceux qui méritent notre soutien, de ceux que nous jugeons, du moins dans leur teneur actuelle, peu propices au bon fonctionnement des écoles ou à l'image de marque de l'instituteur et de ceux qui nous semblent faire défaut.
Nous venons également de désigner 5 représentants qui d'ores et déjà ont entamé les discussions afférentes avec nos amis du SEW car, comme d'habitude en pareil cas, nous entendons remettre à la Ministre de l'Education Nationale un avis émanant en commun du SEW et de la FGIL.
Il ne faut pas se tromper: avec la présentation des avant-projets en question nous vivons une heure de grande vérité pour l'avenir des écoles et de notre profession. Faisons-tous de notre mieux pour veiller au grain !
Ed Kirsch