A quand la reconnaissance universitaire de la formation pédagogique des enseignants du secondaire ? (Journal 2/2005)

06.04.2005

A quand la reconnaissance universitaire de la formation pédagogique des enseignants du secondaire ?


C'est sous ce titre que «les enseignants-chercheurs de la formation pédagogique des enseignants du secondaire» viennent de publier la lettre ci-dessous (tageblatt du 5 avril 2005).

A cet égard, nous voudrions rappeler qu'à l'occasion des élections législatives de 2004, le SEW-OGB L a revendiqué l'équivalence de la formation pédagogique des enseignants du postprimaire avec un premier échelon (bachelor) du diplôme de master en sciences de l'éducation. Voici donc des revendications qui se recoupent, l'une allant plus loin que l'autre.


Les enseignants-chercheurs, membres de la Faculté des Lettres, des Sciences humaines, des Arts et des Sciences de l'Education et attachés à la formation pédagogique des enseignants du secondaire, suivent avec intérêt les débats autour de la formation des futurs instituteurs luxembourgeois et de la certification de ces études par un «bachelor» et un «master». Ils lisent avec satisfaction les déclarations du recteur de l'Université du Luxembourg quant au développement d'une formation future pour les enseignants du primaire qui soit à la mesure des défis sociaux et culturels de notre société et qui corresponde aux avancées de la recherche en sciences de l'éducation. Dans la mouvance actuelle, il semble opportun d'attirer aussi l'attention sur la formation pédagogique des enseignants du secondaire. Nous rappelons que celleci a été réformée en 1999. Fort d'une cooperation menée avec plusieurs partenaires universitaires (notamment les Universités de Namur, de Paris X, de Genève, de Fribourg, de Trèves et de Montréal), le «stage pédagogique» s'est construit suivant les développements de la recherche actuelle. Il est structuré à partir d'un référentiel de compétences, intègre les concepts validés par les sciences de l'éducation et est soumis en permanence à une évaluation interne menée par les différents intervenants. Le dispositif ainsi mis en place permet au stagiaire d'acquérir une formation effective dans l'exercice quotidien de sa pratique professionnelle. Les stagiaires (environ 150 chaque année) participent à 420 heures de cours et ateliers, répartis sur cinq trimestres et organisés à l'Université du Luxembourg. Ces séances sont construites autour de l'articulation entre pratique et théorie, entre les savoirs validés par l'action et les savoirs validés par le discours scientifique. Ces cours renforcés par les 144 heures de tutorat donnent au stagiaire l'opportunité de développer ses gestes professionnels et de les ancrer dans une démarche reflexive lui permettant ainsi de faire face aux exigences accrues du métier

La mise en écriture de ses recherches, projets et expériences diverses constitue un dossier qui permet au stagiaire de témoigner de son parcours de formation, puis de le valider. Commence alors la période probatoire, clôturée par les examens pratiques et complétée par un travail de candidature à caractère scientifique. Comme on peut le constater, le parcours de formation est consistant et cohérent. Pourtant, il ne donne actuellement aucun droit à une certification universitaire du type «master».

N'y a-t-il pas là une lacune à combler ou tout au moins un sujet sur lequel il importerait de se pencher ? Les enseignants-chercheurs sont prêts à s'engager dans un processus permettant de conformer la formation actuelle aux critères d'un «master». Cette reconnaissance universitaire de la formation pédagogique des enseignants du secondaire ne pourrait probablement que valoriser les efforts conséquents réalisés durant cet exigeant parcours de formation et, par le fait même, ne pourrait que contribuer au développement de la qualité de notre école luxembourgeoise.

Les enseignants-chercheurs de la formation pédagogique des enseignants du secondaire