Rentrée scolaire 2008/2009: Conférence de presse du SEW/OGBL (19-9-2008)

24.09.2008

Conférence de presse du SEW/OGBL (19-09-2008)

Partie département secondaire

Je me focaliserai sur la politique du personnel, qui est en fait le domaine de prédilection pour un syndicat.
Par les temps qui courent, il est important pour nous de décrire correctement la réalité et de préciser nos revendications !
Le MENFP a en effet tendance à enjoliver la situation et à taire les problèmes qui se présentent dans l'enseignement postprimaire !

I. La politique du personnel dans l'enseignement secondaire et sec. technique



La tâche de l'enseignant


L'accord trouvé entre le gouvernement et les syndicats a donné lieu au règlement G-D du 24 juillet 2007. Or, dans son jugement du 4 juin 2008, le Tribunal administratif a annulé le règlement.
Le MENFP a fait appel de ce jugement et il ne nous appartient pas de faire de la théorie sur la décision future de la Cour administrative.

Au cas où le jugement en appel confirmerait celui du tribunal administratif, l'Intersyndicale ne permettra pas que les résultats de la négociation au sujet de la tâche des enseignants-fonctionnaires des lycées et lycées techniques soient remis en question.
Quant à la traduction du règlement grand-ducal dans la pratique, nous voudrions dénoncer ici le fait que deux ans après la clôture du dossier « tâche » l'instruction de notre ministre concernant l'organisation des lycées et lycées techniques adressée aux directions des établissements ne correspond toujours pas au règlement, qui est le résultat des négociations entre le gouvernement et l'Intersyndicale. L'Intersyndicale était déjà intervenue auprès de la ministre au cours de l'année scolaire passée et nous avions cru alors naïvement que le problème était résolu. Or, nous constatons que le MENFP a récidivé avec la nouvelle instruction du 25-07-2008 pour cette année scolaire, adressée aux établissements postprimaires début août 2008. Nous pensons qu'un tel comportement tendant à mépriser la réglementation acceptée d'un commun accord est illégal et indigne et qu'il détruit la confiance et les bonnes relations entre les syndicats et le ministère.

La politique de recrutement et de formation du MENFP


Dans son rapport d'activité 2007, le MENFP a affiché un optimisme déplacé au sujet de la possibilité de faire face aux besoins en personnel qualifié. Il disait notamment: « Le nouveau bilan établi en 2007, qui tient compte du fait que de nombreux contrats de chargés d'éducation précédemment conclu à durée déterminée ont dû être transformés en contrats à durée indéterminée (...) montre des besoins substantiellement inférieurs .» [au rapport de planification de 2006]
Nous ne partageons pas cet optimisme, et cela pour plusieurs raisons :

  1. Il faut d'abord constater que le rapport de planification de 2007avait dit le contraire. Il avait en effet noté ceci: « (...) les besoins prévisibles en personnel enseignant, malgré les conséquences de l'arrêt de la Cour administrative du 30 janvier 2007 concernant les chargés d'éducation CDD et CDI, dépassent le plan de recrutement quinquennal arrêté par le Gouvernement en conseil du 3 octobre 2006 et s'en rapprochent seulement en 2011/12.
    Et il avait ajouté: « Afin de subvenir aux besoins en personnel enseignant durant la période quinquennale à venir, un recrutement plus important que celui prévu par le plan quinquennal serait nécessaire. A défaut, le recours à de nouveaux chargés d'éducation resterait indispensable pour couvrir les besoins en personnel enseignant. »
    Cet avertissement lancé par les auteurs du rapport de planification de 2007 était plus qu'indiqué, au vu des nouveaux chiffres du rapport de 2008. En effet les besoins en personnel enseignant y apparaissent encore plus importants que prévus en 2007. Voici une comparaison des chiffres du rapport de 2007 et de celui de 2008, compte tenu du programme de recrutement arrêté par le gouvernement en 2007 pour la période quinquennale 2007-2012 :

    Total des besoins prévisibles de personnel enseignant dans l'ES et l'EST
     
    08/09
    09/10
    10/11
    11/12
    12/13
    Rapport-2007
    237
    240
    231
    213
    -
    Rapport 2008
    301
    325
    301
    283
    260



    Le gouvernement a tout simplement reconduit en septembre 2007 l'ancien programme de recrutement 2006-2011, décalé d'une année et avait refusé de tenir compte de la mise en garde lancée par les auteurs du rapport 2007. Il a donc carrément misé sur l'engagement de nouveaux chargés d'éducation pour couvrir les besoins en personnel enseignant dans le postprimaire. Nous refusons évidemment une telle politique de recrutement et nous l'avons fait savoir à notre ministre à l'occasion de notre avis sur le projet de loi sur les conditions d'engagement des chargés d'éducation et la création d'une réserve nationale de maîtres-auxiliaires pour les établissements de l'ES et de l'EST. Ce projet table sur une formation pédagogique minimaliste de 60 (soixante !) heures offerte aux chargés d'éducation en place et sur la création d'une voie de recrutement parallèle d'enseignants du postprimaire à un niveau de formation inférieur (niveau bachelor) à celui prévu pour les titulaires actuels. En gros, il considère l'abaissement des conditions de formation dans la spécialité et de formation pédagogique comme la solution au problème de la pénurie d'enseignants. Nous avons demandé le retrait de ce projet de loi et l'augmentation du nombre de candidats à recruter dans le cadre de l'examen- concours d'admission au stage pédagogique.
    Nous exigeons que le nouveau programme de recrutement quinquennal, qui devrait être soumis au Conseil de gouvernement peut-être ce soir tienne compte des besoins réels et soit fortement augmenté !
  2. Ensuite, (c'est la deuxième raison pour laquelle nous ne partageons pas l'optimisme du rapport d'activité du MENFP) - nous savons - et le MENFP ne l'ignore certainement pas - qu'année par année, le nombre de professeurs recrutés reste au-dessous du nombre de postes inscrits dans le budget. Il est urgent dès lors - et nous y avons insisté à maintes reprises - de réformer l'examen-concours et de rendre plus attractif le stage.
    Nos propositions au MENFP ont été les suivantes :
    1. recruter au niveau d'un master académique disciplinaire avec 300 ECTS pour l'accès à l'examen-concours des futurs professeurs de l'enseignement postprimaire ; un mémoire commun des trois syndicats (APESS, FEDUSE et SEW) a été adressé début décembre à la ministre de l'Education nationale en insistant que des entretiens entre le MENFP et les trois syndicats devraient avoir lieu dans les plus brefs délais. Or, rien d'a bougé depuis !
    2. réorganiser l'examen-concours et le stage et le rendre plus attractif
      • fixer l'examen-concours avant le début de l'année scolaire
      • fixer des objectifs cohérents pour les épreuves du concours et rendre le concours plus transparent, tant au niveau de la composition des jurys que de la motivation des décisions
      • maintenir la durée du stage à 5 trimestres scolaires; au cours du 5e trimestre aurait lieu la soutenance au centre de formation pédagogique (UdL); pour ces 5 trimestres la collaboration stagiaires-tuteurs-UdL serait à intensifier et les procédures de certification à revoir (c'est là que le bât blesse actuellement !)
      • organiser l'examen pratique (période probatoire) au cours du 6e trimestre, avant le congé de Pentecôte; la deuxième session aurait lieu une année plus tard
      • nommer les professeurs-candidats en septembre de l'année scolaire suivante
    3. valoriser le stage et réformer son contenu
      • valoriser le stage par des ECTS et lui conférer ainsi une équivalence en l'intégrant dans cadre universitaire européen (système de Bologne)
      • réformer le stage - nous demandons
        • une meilleure intégration du travail et de l'expertise des tuteurs dans le stage
        • une meilleure concertation entre les formateurs de la partie théorique (formateurs modulaires) et ceux de la partie pratique (formateurs disciplinaires et tuteurs)
        • la diminution du poids des cours purement théoriques et l'orientation de la formation théorique vers la pratique du métier d'enseignant.

    Dans tout ce dossier du recrutement et de la formation initiale des enseignants du postprimaire, l'ouverture d'un dialogue honnête avec les syndicats d'enseignants sur la politique de recrutement s'impose.
    Or, nous ne percevons aucun signal dans ce sens ni de la part du MENFP; ni de la part du gouvernement dans son ensemble
    .





  3. Deux remarques encore en relation avec le volet « recrutement »



    1. Madame la ministre de l'Education nationale n'a pas hésité à ouvrir des chantiers importants, comme l'introduction de l'enseignement par compétences et la réforme de l'enseignement des langues. Il faut dire que le SEW ne s'est pas exprimé contre ces réformes, mais qu'il s'interroge surtout sur leur mise en place concrète, qui est difficile surtout dans le contexte d'un manque de personnel formé et de la difficulté apparente des responsables du MENFP de gérer ces projets de manière professionnelle.

      Sans entrer davantage dans les détails, nous vous renvoyons à la prise de position du SEW au sujet du plan d'action pour un réajustement de l'enseignement des langues. Les problèmes sont restés les mêmes depuis lors.

      Ainsi, d'après le dossier de rentrée du MENFP (page 10), une banque de données avec des documents authentiques et des unités didactiques pour le français et l'allemand en classe de 7e serait opérationnelle sur le portail de l'éducation mySchool à partir de la rentrée 2008-2009.
      Or, il n'en est rien pour l'instant !

    2. Madame la ministre de l'Education nationale ne cesse non plus de lancer de nouveaux projets parallèles à l'école « normale » et affecte ceux-ci de cadres de personnel dont les lycées et lycées techniques « normaux » ne peuvent que rêver !




    II. Le projet de loi portant réforme de la formation professionnelle



    Ce projet de loi semble faire son chemin, à l'encontre des critiques lancées de toutes parts. Nous ne pouvons que regretter les nombreuses déficiences de ce projet de loi si important pour le futur et qui reste pour nous un des projets foncièrement négatifs de cette coalition gouvernementale.
    Nous n'allons pas revenir là-dessus dans cette conférence de presse et nous renvoyons à notre avis qui reste d'actualité , malgré les amendements introduits par le MENFP.


    Partie primaire



    La présidente Monique Adam a présenté l'avis et l'appréciation du SEW sur la situation actuelle des négociations autour d'une revalorisation de la carrière des institutrices et des instituteurs.

    Carrière des instituteurs/trices: Déi richteg Carrière elo!