Rentrée scolaire 2005/2006: Optimisme prudent (Journal 5/2005)
Optimisme prudent
Lors de sa traditionnelle conférence de presse à l'occasion de la rentrée scolaire, le SEW-OGB L a salué qu'avec le changement de ministre dans l'éducation nationale, une certaine volonté de réforme semble se confirmer.
Ainsi, le SEW accueille favorablement le «Neie Lycée», même si des critiques subsistent sur certains points. La vitesse de la mise en place du projet est certes admirable, mais comporte certains risques de dérapage. L'évaluation de l'école doit se faire, mais les critères devraient être fixés sur base d'un large consensus.

Autre point de critique pour le SEW: la formation des enseignants du primaire. Si le SEW/OGB L avait initialement revendiqué un « master » de 300 crédits ECTS, il est prêt à s'investir dans un dialogue avec l'Université pour permettre au compromis consenti (un « bachelor » de 240 ECTS), le point de départ d'une réforme fondamentale de la formation. Il trouve pourtant inacceptables les déclarations du ministre Biltgen qui juge une formation de 3 ans en Belgique suffisante pour devenir enseignant au Luxembourg. Il est regrettable que la formation continue des enseignants en vue d'un « master » n'ait pas été, comme initialement prévu, intégrée dans le programme de l'Université du Luxembourg.
Par ailleurs, il constate avec inquiétude que seulement 120 étudiants ont été admis en première année. Ceci provoquera à nouveau un manque d'enseignants qualifiés; étant donné que la durée des études a été prolongée de 3 à 4 ans, une classe d'âge faisant défaut.
Pour le SEW, il n'est pas non plus clair ce qui va se passer dans le domaine de la formation du futur personnel éducatif de l'éducation différenciée; pour pouvoir intégrer les élèves handicapés, il faudrait avoir du personnel spécialisé. Cette même remarque vaut pour le secteur péri- et parascolaire où il ne faudra pas se contenter de personnel peu ou pas qualifié.
Pour que les enfants puissent bénéficier d'activités culturelles et d'une aide socio-éducative nécessaire à un développement de leurs compétences sur tous les niveaux, il faut un encadrement professionnellement qualifié.
En ce qui concerne l'enseignement secondaire, le SEW constate que beaucoup de professeurs ont atteint l'âge de la retraite et qu'un manque flagrant de professeurs spécialisés est à attendre. Il regrette également que trop de jeunes postulants sont déjà écartés lors de l'examen-concours au stage pédagogique et que même les postes prévus dans le budget ne peuvent pas être occupés. La proposition du SEW de supprimer le volet examen, de prendre tous les candidats dont l'école a besoin et de leur offrir un stage permettant de les qualifier pour leur tâche, n'a pas été prise en considération jusqu'à présent. Or, on constate qu'à défaut d'un recrutement suffisant de professeurs, le nombre des heures dispensées par des chargés de cours a augmenté de 36%. Un projet de loi permettant la régularisation de quelque 180 chargés de cours et l'ouverture d'une voie de recrutement d'assistants pédagogiques sur base d'une formation universitaire troquée et avec un minimum de 60 heures de formation pédagogique et juridique n'est pas acceptable.
D'autant moins que ces assistants auraient plus d'heures à prester que les professeurs.
Pour conclure, le SEW regrette que la rapidité de la mise en place du "Neie Lycée", ne soit pas devenue la vitesse de croisière pour l'expédition des autres réformes en souffrance depuis des années.