Le recrutement dans l'enseignement postprimaire reste en souffrance (Journal 3/2007)
Les résultats des deux sessions du concours 2006-2007 ont une nouvelle fois été insuffisants.
Les examens-concours d'admission au stage pédagogique 2006/07 des enseignants du postprimaire ont donné les résultats suivants à la 1re session (source MENFP- extrait) :

Ces résultats appellent un certain nombre de remarques :
- 248 des 335 candidats admissibles au concours (=74 %) étaient des chargés d'éducation; de très nombreux chargés d'éducation qui ont terminé leurs études sont donc occupés dans l'enseignement en attendant de réussir l'examen-concours et de se classer en rang utile
- dans quelques branches seulement (Mathématiques, Philosophie, Débosselage) le nombre de candidats admissibles au concours était inférieur à celui du plan de recrutement; l'insuffisance de candidats est donc confinée à quelques branches seulement
- dans la très grande majorité des branches, le nombre des candidats admissibles au concours était supérieur à celui prévu dans le plan de recrutement, mais peu de candidats ont réussi l'examen de sorte qu'une bonne partie des postes disponibles est restée non occupée (depuis 1992, il s'agit d'un examen-concours)
- 41 postes sur 190 de prévus n'ont pu être occupés dès la première session, dont 5 s/20 en Allemand, 6 s/23 en Français, 2 s/2 en Philosophie, 10s/16 en Mathématiques., 1 s/2 en Électrotechnique, 2 s/4 en Informatique et 2 s/3 en Secrétariat, pour ne mentionner que ceux-là.
La seconde session a permis de récupérer un certain nombre de candidats, le tableau suivant présente les détails :

Il reste en définitive un déficit de 12 postes par rapport au plan de recrutement, dont 3 dans l'ES et 9 dans l'EST.
Il est évidemment décevant qu'à l'instar des années précédentes, le nombre de candidats prévu dans le plan de recrutement n'ait une nouvelle fois pas pu être atteint et que le manque d'enseignants continue donc de s'accroître.
Le SEW demande de prévoir plus de postes dans le nouveau plan de recrutement quinquennal !
A ceux qui avancent l'argument que plus de 500 chargés de cours ont été ou seront régularisés dans de brefs délais et que ceux-ci constitueraient à présent du personnel fixe dont il faudrait tenir compte dans la planification future, nous répondons qu'il s'agit là de personnel sans formation pédagogique, qui avec un horaire élevé et un salaire inférieur à celui des enseignants réguliers fait actuellement les frais d'une politique de personnel irréfléchie, voire irresponsable, et certainement nuisible à la qualité de l'enseignement. Ces chargés de cours ont la plupart du temps des diplômés académiques et attendent année après année de se classer en rang utile au prochain examenconcours. En augmentant les effectifs à recruter, on pourra accroître les chances de ces personnes d'accéder au stage pédagogique et à une carrière normale.
Nous pensons que la revendication d'augmenter le nombre de postes de recrutement dans le nouveau plan quinquennal est plus que raisonnable :
- d'abord la planification actuelle table sur le maintien de la pénurie d'enseignants; il s'entend que si l'on veut résorber cette pénurie (scénario haut évoqué dans le rapport de planification), il faudra recruter davantage de personnel
- ensuite au cours des années passées, le recrutement effectif a pris un retard important sur la planification, vu les nombreux échecs aux examens-concours successifs
- enfin, le futur nombre d'élèves risque encore de dépasser les effectifs prévus (1.400 nouveaux élèves au lieu des 800 de prévus à la rentrée 2006/07).
Mais comment arriver à recruter davantage de personnel, alors qu'on ne réussit même pas à occuper les postes prévus dans cadre du plan de recrutement actuel pourtant moins important ? La question fondamentale est de savoir pourquoi autant de candidats échouent dans l'examen-concours. S'agit-il de personnes incompétentes, malgré le titre académique homologué par l'Etat luxembourgeois quelles détiennent ? Les conditions d'homologation des diplômes ne sont-elles pas adaptées ? Les jurys en demandent-ils trop aux candidats ou posent-ils des questions trop spécialisées ou ne correspondant plus aux études académiques récentes ?
Le SEW insiste depuis des années sur une analyse approfondie des échecs dans l'examen de recrutement, il demande de redéfinir et d'uniformiser les objectifs dans les différentes branches et il exige de rendre plus transparents le recrutement des jurys ainsi que l'évaluation.
Le 10 mai dernier, à l'occasion d'une entrevue avec les syndicats, le MENFP a ouvert la discussion sur l'organisation future de l'examen-concours et du stage. Le SEW est de la partie. Il faudra aller résolument de l'avant pour résoudre le problème du recrutement et de la formation initiale des enseignants du postprimaire!