Quelle place pour les sciences de l'éducation à l'Université du Luxembourg (Journal 6/2004)

27.01.2006

Tous ceux qui avaient compté sur l'Université du Luxembourg pour relancer une réflexion approfondie sur l'éducation et le système scolaire au Luxembourg commencent à s'impatienter. On n'entend presque plus parler de sciences de l'éducation, mais de diverses formations professionnelles menant aux diplômes d'éducateur gradué ou d'instituteur ou encore du stage pédagogique pour les professeurs. Dans ce contexte, on voit mal quel bénéfice ces formations tireront en fin de compte de leur intégration à l'université. L'enjeu de cette démarche n'était-il pas le questionnement de divers domaines des sciences humaines comme la philosophie, la psychologie, la sociologie, la linguistique et pourquoi pas les neurosciences par les sciences de l'éducation en vue de dégager des pistes de réflexion et de recherche permettant d'ouvrir de nouvelles perspectives pour l'éducation et la formation de la jeunesse ?

Au Luxembourg, les enseignants et les éducateurs sont confrontés jour après jour à des jeunes qui se trouvent dans des situations particulières tant au niveau linguistique que culturel, social ou psychologique. Seule une éthique professionnelle solide, une connaissance fondée des enjeux culturels, psychologiques et sociaux et une approche professionnelle des problèmes, leur permettent d'exercer leur tâche de façon équitable.

Une pratique professionnelle réflexive doit pouvoir s'appuyer sur une formation initiale basée sur les sciences humaines et la participation à la recherche dans les domaines de l'éducation et de l'enseignement. Il est également évident qu'une telle formation ne peut s'acquérir qu'à un niveau master.

A défaut d'un département des sciences de l'éducation fortement relié aux sciences humaines et capable de mener des recherches, on aura du mal à réformer les formations enseignantes et éducatives et à trouver les réponses aux défis posés au système scolaire luxembourgeois.

Monique Adam