Question parlementaire Nº 2781 Lycée technique pour professions éducatives et sociales

27.08.2008

Monsieur le Président,

J'ai l'honneur de vous informer que conformément à l'article 80 de notre Règlement, je souhaite poser la question parlementaire suivante à Madame la Ministre de l'Éducation nationale, à Madame la Ministre de la Famille et à Monsieur le Ministre du Travail:

"Le Lycée technique pour professions éducatives et sociales (LTPES) a été créé par la loi du 10 août 2005 et est le successeur de l'Institut de formation pour éducateurs et moniteurs (IFEM) et de l'Institut d'études éducatives et sociales (IEES) créé par la loi du 6 août 1990 portant organisation des études éducatives et sociales. Le LIPES de Livange comptait au cours de l'année scolaire 2007-2008, 672 élèves.

Dans ce contexte, j'aimerais poser les questions suivantes:

  • Combien de nouveaux élèves sont attendus au LTPES à la rentrée 2008 ?
  • Combien d'éducateurs gradués alimenteront au cours des prochaines années le marché du travail?
  • Combien d'éducateurs gradués diplômés sont actuellement à la recherche d'un emploi?
  • Combien d'éducateurs gradués diplômés exercent actuellement une demie tâche?
  • Combien d'éducateurs non diplômés sont actuellement engagés dans les Maisons Relais?

Croyez, je vous prie, Monsieur le Président, à l'assurance de ma considération.

Xavier BETTEL

Député
 
 
Réponse commune de Madame la Ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle et de Madame la Ministre de la Famille et de l'Intégration et du Ministre du Travail à la question parlementaire W 2781 de Monsieur le Député Xavier Bette!.
 
 
1. Le terme générique "éducateur" escamote des différences significatives en termes de formation et d'attribution qui existe entre l'éducateur (appelé aussi éducateur diplômé) et l'éducateur gradué.
 
 
La formation de l'éducateur/trice est une formation de trois années de l'enseignement secondaire technique sanctionnée par un diplôme de fin d'études secondaires techniques donnant accès aux études supérieures et un diplôme d'Etat d'éducateur donnant accès sur le marché du travail à la profession réglementée de l'éducateur. Pour la rentrée scolaire 2008, quelques 280 élèves sont inscrits dans la première année de formation de l'éducateur au Lycée technique pour professions éducatives et sociales.
 
 
2. L'éducateur gradué a effectué trois années d'études supérieures après le bac. Cette formation a longtemps été offerte par l'Institut pour études éducatives et sociales puis reprise en 2003 par l'Université du Luxembourg.
 
 
Depuis 2005, une nouvelle formation est offerte par l'Université du Luxembourg: le bachelor professionnel en sciences sociales et éducatives. Cette formation, dont la première promotion est sortie en juin 2008, vise à former un agent généraliste du développement de l'action sociale et éducative. Chaque année 45 étudiants sont admis dans cette formation.
 
 
3. Il serait extrémement difficile d'estimer le nombre d'éducateurs gradués qui alimenteront le marché de l'emploi étant donné que cette profession ne compte plus parmi les professions réglementées et que de ce fait tout détenteur d'un titre de formation supérieure dans le domaine socio-éducatif luxembourgeois ou étranger peut postuler un emploi qui requiert la qualification professionnelle de l'éducateur gradué.
 
 
En ce qui concerne les éducateurs, 206 élèves ont obtenu leur diplôme d'éducateur. Selon nos informations, environ deux tiers de ceux-ci comptent travailler dans le secteur socio-éducatif, tandis qu'un tiers envisage de continuer des études supérieures. Par ailleurs 151 requérants luxembourgeois et étrangers ont obtenu en 2007 une reconnaissance d'équivalence d'un diplôme étranger d'éducateur en vue d'intégrer le marché de l'emploi.
 
 
Il ressort de ces chiffres que quelques 300 professionnels alimentent au cours de cette année le marché de du travail.
 
 
En date du 11 septembre 2008, l'Administration de l'emploi comptait 11 demandeurs d'emploi ayant clôturé avec succès une formation d'éducateur et 14 demandeurs d'emploi ayant terminé avec succès la formation d'éducateur gradué.
 
 
Par ailleurs, à l'heure actuelle 34 demandeurs d'emploi souhaitent trouver un poste d'éducateur gradué et 82 demandeurs d'emploi souhaitent en trouver un d'éducateur diplômé. Néanmoins, cela ne signifie pas que ces derniers soient en possession du diplôme requis et ne reflète qu'un desideratum du demandeur d'emploi. Ce critère permet de cibler une aire d'activité se rapportant à la demande d'emploi de la personne concernée.
 
 
4. Concernant le nombre de professionnels exerçant actuellement une demi tâche, il ressort d'une enquête par échantillon qui a été réalisé au niveau national dans les maisons relais pour enfants que 38% du personnel éducatif ont une demi tâche.
 
 
5. La réglementation concernant la qualification professionnelle du personnel pour les maisons relais pour enfants est extrêmement précise.
 
 
Tout d'abord, un nombre maximal d'usagers par agent d'encadrement présent est fixé au sein de chaque unité du service:
 
 
enfants en dessous de 2 ans: 1 éducateur pour 6 enfants, enfants âgés de 2 à 5 ans: 1 éducateur pour 9 enfants, enfants de 6 à 12 ans: 1 éducateur pour 11 enfants, enfants âgés de plus de 12 ans: 1 éducateur pour 15 enfants.
 
 
De plus dans les maisons relais, 80 % des heures d'encadrement doivent être assurées par des agents dits " qualifiés ". Les qualifications suivantes sont visées: éducateur gradué et éducateur diplômé, psychologue, pédagogue, pédagogue curatif et pédagogue social, instituteur, assistant social et assistant d'hygiène sociale. Les heures restantes peuvent être confiées aux professionnels de santé et de soins, aux aides socio-familiales, ou aux personnes faisant valoir au moins cinq années d'études post primaires réussies et une formation continue dans le domaine socioéducatif.
 
 
En analysant l'échantillon, l'on remarque les disparités au sein des différentes maisons relais. Ces différences de personnel viennent non seulement des différences liées à la population " cliente" des maisons relais, mais également du fait des grandes disparités au niveau des services offerts au sein même des maisons relais. Une maison relais qui prépare sur place ses repas verra le nombre de son personnel " ouvrier" augmenter, une maison relais offrant un soutien scolaire aura un personnel qualifié bien plus nombreux.
 
 
Le souci fondamental des maisons relais pour enfants est d'apporter un encadrement adapté aux besoins de sa population. Les enfants sont stimulés, soignés et accompagnés dans leur vie scolaire. De plus en plus de parents inscrivent leurs enfants dans des maisons relais car ils savent que dans ces structures ils trouveront une réponse à leur attente.
 
 
Mady Delvaux-Stehres
 
 
Ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle