3 années de réforme scolaire… Le SEW exige des amendements des articles et règlements concernant le PRS, le contingent, les instituteurs-ressource et les équipes multi-professionnelles. (Nadine Elcheroth) Journal 3/2011

3 années de réforme scolaire…
Le SEW exige des amendements des articles et règlements concernant le PRS, le contingent, les instituteurs-ressource et les équipes multi-professionnelles.
3 années scolaires se sont écoulées depuis la nouvelle loi scolaire, dite «loi Delvaux»; il est temps de faire un premier bilan intermédiaire et d’en tirer les conclusions pour les années à venir.
Chaque école vient de terminer, avec plus ou moins d’enthousiasme, la première phase de l’élaboration obligatoire du Plan de Réussite Scolaire (PRS). Deux enseignants de chaque école ont participé à une formation pénible, offerte par les experts de « l’Agence pour le Développement de la Qualité Scolaire ». Ces enseignants ont dû rédiger un vaste document afin de le soumettre pour avis aux experts de l’Agence Qualité, après concertation avec tous les acteurs concernés (enseignants, parents d’élèves, autorités communales, membres de la commission scolaire). Suite à l’avis favorable de cette dernière, ces experts évalueront annuellement les PRS et leur mise en pratique…
Les enseignants ne voient pas la plus-value dans leur travail quotidien d’un tel document et d’un tel appareil bureaucratique. Au lieu de se concentrer prioritairement sur leur travail d’enseignant auprès des élèves, les enseignants doivent faire des travaux de rédaction pour être conforme aux dispositions de la nouvelle loi scolaire. Sans oublier l’impacte budgétaire d’une Agence Qualité peuplée par des experts de toutes sortes. Ces coûts vont au détriment du contingent national de leçons d’enseignement attribuées aux communes. Pour toutes ces raisons, le SEW/OGBL exige d’abolir l’élaboration et la mise en pratique obligatoires des PRS et propose de les remplacer par une journée pédagogique annuelle, où tous les acteurs concernés se concertent sur les points forts et les points faibles de leur école, sur les démarches à suivre… en fixant les conclusions dans un petit rapport adressé à l’inspecteur de l’arrondissement.
Tandis que le contingent des leçons d’enseignement ne cesse de diminuer, le contingent d’une panoplie des experts (Agence Qualité, instituteurs-ressource) continue d’augmenter. Sans vouloir dévaloriser le travail engagé des instituteurs-ressource, le SEW/OGBL revendique que les ressources mises à disposition pour ces multiplicateurs de formations, messagers de l’inspecteur du ressort, conseillers pédagogiques…. soient attribuées directement aux écoles, càd. à l’encadrement quotidien des élèves ! Abolir les instituteurs- ressource pour les affecter aux écoles auprès des élèves, voilà une répartition judicieuse des ressources!!!
Il en est de même avec les membres des équipes-multiprofessionnelles, qui certes ne sont pas pris en compte pour les contingents de leçons des communes individuelles, mais qui sont comptabilisés pour le contingent national. Affectons ces experts de tout genre non pas aux bureaux régionaux, loin des élèves à besoins spécifiques, loin des problèmes et des responsabilités sur le terrain, mais affectons-les aux écoles afin de garantir –en étroite collaboration avec les comités d’école et les équipes pédagogiques- la transparence concernant leur tâche, afin de pouvoir aider les élèves de façon immédiate et efficace, sans détours bureaucratiques (dossiers, commissions,…).
«Reculer pour mieux avancer», telle devrait être la devise du MENFP lors du bilan politique intermédiaire de la nouvelle loi scolaire.

Nadine Elcheroth
Membre de la direction syndicale