Avis du SEW sur le projet de règlement grand-ducal fixant les lignes directrices du plan de réussite scolaire.

05.05.2009

Le SEW/OGBL avait déjà émis un avis très critique sur le projet de loi portant création d'une Agence qualité et en partie ces critiques peuvent être reprises à propos de ce règlement grand-ducal. La définition de la qualité d'une école peut effectivement se faire de façons très différentes et il est évident qu'il n'existe actuellement pas de consensus sur les critères d'une bonne école dans l'opinion publique de même que dans le discours du Ministère de l'Education nationale.
Dans cet ordre d'idées le SEW/OGBL est d'avis que les apprentissages réalisés par les élèves ne peuvent être mesurés correctement à l'aide d'épreuves standardisées. Or ces dernières risquent de devenir l'outil de référence par excellence, avec tous les risques d'un « ranking » et d'une démotivation des élèves, mais probablement aussi des écoles réussissant moins bien à ces épreuves. Les épreuves standardisées, telles qu'elles sont mises en place actuellement tendent à organiser une concurrence entre les écoles et ne se concentrent pas sur les acquis des élèves par rapport aux socles de compétences.
À l'article 3, l'Agence qualité est à la fois le fournisseur de l'évaluation de l'école et le conseiller pour améliorer le niveau de la qualité. Aux yeux du SEW/OGBL ceci est malsain, car la définition de la qualité est toujours aussi un choix politique et les instruments de mesure de la qualité doivent pouvoir faire l'objet d'une analyse indépendante et d'une discussion entre les partenaires de l'école.
Le SEW/OGBL est d'avis que le comité d'école doit garder la responsabilité sur l'élaboration du plan de réussite scolaire. À trop vouloir l'encadrer par l'inspectorat et l'Agence qualité on lui enlève toute possibilité de mener une réflexion autonome. Le comité est évidemment invité à tenir compte des avis des délégués des parents et de l'inspecteur, ainsi que de celui de l'Agence qualité. De toute façon, l'Agence qualité donnera encore son avis ultérieurement et le plan de réussite scolaire fera partie de l'organisation scolaire qui sera avisé par la Commission scolaire et qui sera soumis aux délibérations du conseil communal.
Le plan de réussite porte sur une période de trois ans, alors que le comité d'école est élu pour une période de cinq ans, ceci risque de créer des difficultés dans la mise en pratique des différents règlements. Le SEW/OGBL estime qu'il serait préférable de faire fonctionner les différentes structures sur la même temporalité.