19.02.2006

La nouvelle loi scolaire concernant l'organisation de l'éducation préscolaire et de l'enseignement primaire prévoit une organisation en cycles d'apprentissage pluriannuels.

Les cycles pluriannuels constituent des espaces-temps à durée allongée par rapport aux années d'études, pour faire en sorte que tous les élèves puissent acquérir les compétences prévues, en tenant compte de leurs acquis antérieurs, leurs profils et leurs rythmes d'apprentissage. Enseigner et apprendre en cycles d'apprentissage va donc changer à la fois le métier d'enseignant et le métier d'élève.

Le groupe de travail a constaté qu'une organisation en cycles implique nécessairement le travail en équipes des enseignants (à ne pas confondre avec le team teaching !) et, de surcroît, le travail en équipes multidisciplinaires englobant psychologues, pédagogues, thérapeutes, éducateurs... .

Pour assurer la continuité et la cohérence des enseignements et des apprentissages, ces équipes devront se réunir au moins une fois par semaine dans un conseil de cycle et pouvoir recourir à l'assistance d'un coordinateur externe (modérateur), qui les aidera à surmonter les difficultés qui puissent surgir à l'intérieur du groupe et qui les conseillera en vue de l'organisation des apprentissages au sein des cycles. De même, il faudra prévoir des réunions avec les intervenants des autres cycles afin de développer une responsabilité collective à l'intérieur du cycle mais également au sein d'un même établissement scolaire. La division verticale du travail en années qui se succèdent selon la devise « ce qui est fait n'est plus à faire » perd ainsi de son ampleur.

Le groupe de travail s'est accordé sur le fait qu'il faudrait viser le décloisonnement entre le préscolaire et le primaire. Le préscolaire serait plutôt à considérer comme le premier cycle d'apprentissage.

Le nouveau plan-cadre et le nouveau plan d'études prévoient pour les différents cycles d'apprentissage des socles de compétences qui sont à atteindre à la fin de chaque cycle. Les socles constituent des « référentiels présentant de manière structurée les noyaux de compétences indispensables à développer jusqu'au terme d'une période d'apprentissage ».

Le groupe de travail constate que l'acquisition de compétences, c'est-à-dire, d'un ensemble de savoirs, de savoir faire et d'attitudes qui permettent d'accomplir un certain nombre de tâches, ainsi qu'une organisation en cycles ne sont pas compatibles avec les programmes actuels qui visent encore trop la transmission de savoirs constitués et décontextualisés ainsi que l'enregistrement et la reproduction d'énoncés souvent dénués de sens. En conséquence, les enseignants devraient disposer d'une plus grande marge de manoeuvre et de flexibilité au niveau des méthodes et de l'organisation des situations d'apprentissages.

Les cycles d'apprentissage permettent aux élèves en difficulté et aux élèves plus forts de travailler, le cas échéant, selon des plans pédagogiques individualisés adaptés à leurs besoins, leurs profils d'apprenant et leurs rythmes. Les objectifs de fin de cycle ne devraient pas être des critères de sélection, de relégation, voire de recalage. Ils sont à considérer comme des indicateurs permettant la régulation des parcours d'apprentissage tout au long de la scolarité au sein de l'enseignement primaire. Même si l'élève n'a pas atteint tous les objectifs de fin de cycle, son passage au cycle suivant, assorti d'un plan pédagogique individualisé, devrait être assuré. Cependant, il faudra prendre garde de ne pas individualiser les parcours scolaires à outrance. Ceci pourrait conduire les enseignants à devoir affronter des situations difficilement gérables et difficiles à vivre !

Dans le même contexte fut proposé le recours à une organisation des apprentissages en modules ou de distinguer pour chaque individu des langues fortes et des langues secondaires avec des exigences minimales dans chacune de ces langues.

La pierre angulaire dans une démarche en cycles est l'évaluation des acquis des élèves. L'évaluation normative qui, en construisant des hiérarchies d'excellence, tend essentiellement à comparer les élèves entre eux, devra donc faire place à une évaluation formative, qui permet de réguler davantage les apprentissages, sous forme de Portfolio ou de profil de compétences.
L'évaluation formative vise à apprécier le progrès accompli par l'élève par rapport aux objectifs
à atteindre tout en l'initiant à l'auto-évaluation. Il revêt une évidence que les parents doivent être impliqués dans une telle démarche et que les critères d'évaluation soient compréhensibles pour ceux-ci et pour l'élève.

Pour permettre à l'enseignant de répondre à toutes ces nouvelles exigences et défis, l'échange de bonnes pratiques devra faire partie de son travail. L'accès à une formation continue organisée au gré de ses besoins ou des besoins d'un même établissement scolaire constituera la pierre de touche de l'implémentation des apprentissages en cycles !


Modérateur: Robi Brachmond
Rapporteuse: Tania Ferretti