Objectif manqué : Bulletin scolaire pour 21 pays (Journal 3/2005)
Objectif manqué : Bulletin scolaire pour 21 pays«A ce moment précis de l'histoire, nous devons être ambitieux. Notre action doit avoir la même urgence, t la même ampleur, que les besoins.» - Kofi Annan, In larger freedom: towards development, security and human rights for all (mars 2005). Il y a cinq ans, en septembre à New York, des chefs d'Etat se sont fixés huit objectifs ambitieux pour mettre fin à la pau- vreté dans le monde: les Objectifs du millénaire pour le développement. Parmi ceux-ci, l'un des plus importants était l'achèvement universel de l'éducation primaire. Depuis 1948 déjà, l'éducation de base gratuite a été définie comme un droit pour tous les enfants, mais cette fois-ci, les dirigeants mondiaux ont fait le serment d'en faire une réalité, et ceci avant 2015. La première étape, promirent-ils, serait d'amener autant de filles que de garçons à l'école avant 2005. Et ils s'engagèrent à augmenter considérablement leur aide à l'éducation de base, en promettant: «Aucun pays sérieusement engagé dans l'éducation pour tous ne verra la réalisation de ses projets contrecarrée par une insuffisance de ressources». La Campagne mondiale pour l'éducation, dont l'IE, la fédération internationale du SEW/OGB L, est un partenaire, a publié en avril un nouveau «bulletin scolaire» pour 21 pays se basant sur les mesures qu'ils ont adoptées pour tenir leurs engagements de traduire en réalité l'objectif «d'Éducation pour tous». Résultat: Les chefs d'Etat ont échoué sur les deux points. Avec 60 millions de filles toujours exclues de l'éducation, l'objectif 2005 d'éducation des filles a déjà été raté. Le manque de ressources a joué un rôle important dans cet échec honteux. L'aide à l'éducation de base dans les pays à revenu faible a augmenté depuis 2000, mais très modestement seulement, atteignant environ 1,7 milliard de dollars en 2003. Sur ce montant, les 22 pays de l'OCDE évalués dans ce rapport ont donné environ 875 millions de dollars. Après cet effort extraordinairement mou, il manque encore 5,4 milliards de dollars, selon les estimations les plus récentes, pour que la communauté internationale assure sa participation aux coûts prévus pour amener toutes les filles et tous les garçons à l'école. Les montants manquants représentent moins de deux jours et demi des dépenses militaires mondiales ou le coût de quatre bombardiers Stealth. Le rapport classe les pays en fonction de la quantité et de la qualité de l'aide fournie en matière d'éducation aux pays pauvres. La Norvège est première de classe et obtient la note «A», juste avant les Pays-Bas. Mais la majorité des pays donateurs échouent: cinq des pays du G7 n'apparaissent qu'au milieu de la liste et n'obtiennent qu'un «D» tandis que les États-Unis et l'Autriche sont derniers de classe et reçoivent un «F». Le Luxembourg n'a reçu qu'un «D», ci-dessous nous reproduisons les indicateurs des 21 pays analysés ainsi que le bulletin scolaire émis par les organisateurs de la campagne à Jean-Claude Juncker. Le rapport intégral peut être commandé chez ou téléchargé sur www.ei-ie.org. |