VERS UN NOUVEL ÉLAN ? (Editorial Journal 1/2005) Monique Adam

07.02.2005

VERS UN NOUVEL ÉLAN ?


La journée de réflexion sur la réforme de la loi scolaire organisée par le SEW et la FGIL a rassemblé plus de 70 participantes et participants et leurs contributions ont dessiné une image très dynamique de nos écoles. Ceci a confirmé les organisateurs dans l'idée qu'il existe un peu partout des personnels engagés prêts à transformer l'école pour peu qu'on leur en donne l'occasion.

Les prises de position que nous avons pu noter lors de cette journée se situaient à des années lumières de l'image sclérosée souvent véhiculée d'une école déconnectée de l'évolution de la société.

Avec une conscience aiguë des changements intervenus dans les conditions de l'éducation, la plupart des instituteurs et institutrices présents revendiquaient une plus grande autonomie pédagogique dans leur travail. Le besoin de former des équipes multidisciplinaires pour aider tous les élèves et la participation à la gestion des écoles étaient également à l'ordre du jour.

La nouvelle loi scolaire devra répondre à toutes ces attentes, si elle ne veut pas se priver de l'appui des enseignantes et enseignants les plus dynamiques et les plus engagés.

Les représentants du MENFP présents à la journée de réflexion ont laissé entendre que les projets allaient dans le sens de structures de partenariat et d'une plus grande autonomie pédagogique pour les écoles.

L'espoir semble à nouveau permis et cela bouge un peu partout.

Le projet de loi portant création d'un lycée-pilote a été élaboré dans un temps record et l'expérience devrait démarrer à la prochaine rentrée. En plus de la journée continue et d'un encadrement plus conséquent des élèves, il est porteur d'un tas d'innovations intéressantes.

Le SEW/OGB L se réjouit de ce mouvement de réforme et espère qu'il prendra de l'ampleur. Soyons cependant également conscients de l'énorme responsabilité qui incombe aux acteurs de toutes ces réformes, car il ne s'agit non seulement de la responsabilité classique face aux élèves, mais encore de celle de l'avenir du système scolaire. Un échec risquerait en effet de faire revenir le corps enseignant et les responsables politiques à une crispation aux modèles anciens.

Nous sommes donc à un moment crucial pour le système éducatif luxembourgeois. Les réformes entreprises doivent pouvoir compter sur les moyens nécessaires pour les faire aboutir, mais elles doivent également être évaluées de manière sérieuse, afin que les résultats puissent être clairement discutés. Car il ne suffit pas d'amorcer le mouvement, il faut le faire porter jusqu'au bout, ce qui a malheureusement toujours fait défaut aux réformes scolaires au Luxembourg. Nous ne pouvons nous permettre de gaspiller une fois encore les bonnes volontés dans des expériences sans lendemain.

Le SEW/OGB L estime donc qu'il faut investir des ressources supplémentaires dans des recherches sur le terrain de l'école, que ce soit à travers l'Université de Luxembourg ou d'autres instances, car nous devrons certainement élargir notre point de vue sur l'école, il nous faut des études concluantes.

En fin de compte, il faudra veiller également à faire participer toutes et tous les enseignants à ce mouvement, en leur donnant les moyens de participer à ces recherches.


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Monique Adam
Présidente du SEW