Un climat toujours menaçant pour le secteur de l’Education (Journal 2/2014) Patrick Arendt

Commençons par une note positive: le nouveau modèle des bilans d’évaluation au fondamental a trouvé un accueil plutôt positif auprès des enseignants. Le grand nombre de questionnaires de l’enquête du MENJE qui ont été retournés, montrent que le sujet est toujours considéré comme prioritaire. Les nombreuses suggestions des équipes pédagogiques reflètent en gros les revendications que les syndicats avaient soumises au groupe de travail. Retenons que le modèle proposé n’est pas parfait, mais qu’il va dans la bonne direction. Les bilans ne se font plus sur la base des compétences. Espérons que la mise en oeuvre généralisée des nouveaux bilans ne tardera pas.
Pour les autres dossiers d’actualités, on note par contre le silence radio de la part des ministres.
En ce qui concerne la réforme de la Fonction publique, le SEW/OGBL et l’APESS ont reçu une réponse à leur courrier par les ministres KERSCH et MEISCH au sujet de la transposition de la réforme de la fonction publique et des mesures d’économie projetées. Disons d’emblée que cette réponse ne nous satisfait nullement, puisqu’elle réitère l’attachement du gouvernement actuel à l’accord de l’ancien gouvernement avec les organisations sectorielles de la CGFP et qu’elle entend séparer cette discussion de celle des mesures d’économie.
D’une part, le SEW et l’APESS restent sur leur position à refuser la gestion par objectifs, l’évaluation proposée des enseignants, la hiérarchisation des carrières ainsi que la dégradation des carrières notamment par le biais des stages d’entrée à la fonction.
D’autre part, la menace du ministre MEISCH de réduire les salaires des enseignants par une augmentation du temps de travail(via la suppression de décharges) ne peut pas être déconnectée du dossier de la réforme de la Fonction publique. Fixer les conditions par un accord salarial et entamer dans la foulée une discussion sur le temps de travail rend caduque cet accord.
Partant, le SEW/OGBL et l’APESS n’accepteront pas une dissociation de ces négociations et nos actions vont se poursuivre.
Le texte de la réforme du secondaire est toujours entre les mains du Conseil d’Etat. L’avis n’est attendu que pour l’automne. Dans une lettre au Premier ministre, que nous publions dans ce journal, le Conseil d’Etat a demandé « que le projet de loi détermine au moins les fins, les conditions et les modalités qui devront être respectées si la loi renvoie la mise en oeuvre des dispositions légales à un règlement grand-ducal » et que « le gouvernement confirme sa position par rapport à deux aspects fondamentaux du projet sous rubrique, à savoir l’enseignement par compétences et l’importance et la place de l’enseignement des langues. » En d’autres termes, tous les règlements devront être rédigés et il faudra discuter fondamentalement de l’enseignement des langues et de l’enseignement par compétences. Il est évident que sous ces conditions, l’objectif de faire voter rapidement la loi en question s’est fortement éloigné.
Lors d’une conférence de presse, le SEW/OGBL a une nouvelle fois dénoncé la situation catastrophique de la formation professionnelle. Des mesures d’urgence s’imposent pour redresser la barre et éviter une situation intenable pour les élèves de cette formation. Au-delà de ces mesures d’urgence, il faudra revoir les fondements de la loi. Depuis le mois d’avril, le Ministère n’a plus répondu à notre courrier à ce sujet. La récente décision du Ministre de « maintenir » un cours de Français de 2 heures dans les classes de 12e et de 13e du technicien commercial, en prélevant deux leçons hebdomadaires sur un module de communication professionnelle, n’est en fait qu’une solution trouvée à la va-vite. Il s’agit d’un compromis dans l’urgence pour parer au plus pressé face au vent de fronde généralisé contre les mauvaises décisions qui s’accumulent.
Conjointement, le SEW/OGBL et la FGIL ont constitué un groupe de travail pour apporter leur contribution à la définition des contenus et des objectifs du cours unique qui devra remplacer les cours d’instruction religieuse et d’éducation morale et sociale dans l’enseignement fondamental. Une lettre a été adressée au ministère pour proposer notre collaboration et pour réclamer une discussion transparente en ce qui concerne ce nouveau cours. Le ministère semble d’ailleurs avoir entamé des travaux à huis clos, ce qui ne serait certainement pas la bonne voie à suivre.
Dans ce contexte, le SEW/OGBL et la FGIL, en collaboration avec d’autres associations de la laïcité, ont organisé le 25 juin 2014 une conférence avec Edwige Chirouter: Philosopher avec les enfants grâce à la littérature de jeunesse au CCR Neumünster.
Le TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement), pour lequel les négociations entre les partenaires devaient se faire en secret, devient de plus en plus un sujet de discussion et de controverse pour le grand public. Ce traité comporte des dangers pour la qualité et l’existence même de l’école publique.
C’est pourquoi le SEW/OGBL a adressé une lettre au ministre de l’Education pour exiger l’arrêt et l’abandon immédiat de ces négociations. Cette lettre reste malheureusement toujours sans réponse à ce jour.
Tous ces dossiers seront certainement à la une à la rentrée 2014/2015 !
En attendant, nous vous souhaitons d’ores et déjà, au nom de toute l’équipe du SEW/OGBL, des vacances reposantes.
A bientôt !
Président du SEW/OGBL