Participons massivement à la manifestation du 16 mai

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Il est très important que la présence des enseignants et des éducateurs se fasse remarquer dans la manifestation du 16 mai, car ce sera l'occasion pour montrer au Gouvernement que nous sommes mobilisés pour défendre la qualité de l'éducation et de l'enseignement des générations futures. Il est très important que la présence des enseignants et des éducateurs se fasse remarquer dans la manifestation du 16 mai, car ce sera l'occasion pour montrer au Gouvernement que nous sommes mobilisés pour défendre la qualité de l'éducation et de l'enseignement des générations futures. |
Il ne suffit pas que le ministère de la Famille distribue des chèques-services pour faire croire que le gouvernement se soucie de l'éducation des jeunes, mais il faut aussi veiller à ce que les infrastructures soient telles que les jeunes en bénéficient réellement. A défaut d'un encadrement avec du personnel qualifié, toutes les structures matérielles ne seront qu'un pis-aller et donneront finalement raison à ceux qui disent qu'il vaut mieux que les femmes restent au foyer pour veiller à l'éducation de leurs enfants. Un encadrement de qualité ne peut se faire que dans des infrastructures adéquates. Il faut des éducateurs gradués, non seulement pour la gestion d'une structure d'accueil, mais aussi pour accompagner les jeunes dans diverses activités, pour les écouter et pour leur donner des repères. Tous ceux qui travaillent avec les enfants dans les structures d'accueil devraient au moins avoir une formation d'éducateur diplômé. Or, les offres de postes d'éducateur diplômé et d'éducateur gradué se font de plus en plus rares et le niveau de qualification exigé est sans cesse revu à la baisse. Ceci nest pas acceptable.
Le même problème se pose dans les écoles. Au niveau du secondaire, on recrute de plus en plus de chargés de cours et l'engagement de professeurs à travers le concours de recrutement est insuffisant. Le gouvernement préfère engager comme chargés de cours avec un moindre salaire bon nombre de candidats ayant par ailleurs toutes les qualifications requises plutôt que de les faire entrer au stage pédagogique pour devenir des professeurs à part entière.
Au niveau de l'enseignement fondamental, l'énorme pénurie créée dans les années 80 avec un numerus clausus très restrictif était sur le point d'être résorbée pour l'accès aux études. Malheureusement, on peut avoir des craintes qu'avec le contingent et l'examen-concours on risque de revenir à la pénurie ou à des effectifs de classes beaucoup plus élevés. Cela aussi est inadmissible.
Des responsables politiques et économiques se plaignent que nos jeunes n'atteignent pas des qualifications plus élevées et l'école est blâmée de ne pas savoir adapter son enseignement aux défis de la société. Et on trouve de plus en plus d'experts qui nous expliquent que tous les enfants peuvent réussir, si seulement les bonnes méthodes d'enseignement sont adoptées. Mais quand les enseignants se plaignent du manque de moyens pour aider les élèves qui ont du mal à acquérir les langues d'enseignement, on leur répond qu'ils n'ont qu'à centrer leur enseignement sur l'élève et pas sur le programme, comme si à la fin du cursus on ne demandait pas aux jeunes de posséder des connaissances précises et de savoir mettre en œuvre des compétences toujours plus complexes.
Les « y a qu'à » ne font pas évoluer la situation, ni le « y a qu'à nous donner plus de moyens », ni le « y a qu'à respecter le rythme de chaque élève », ni le « les mamans n'ont qu'à rester à la maison et s'occuper de l'éducation des leurs enfants ». La réalité est beaucoup plus complexe et les solutions à envisager doivent l'être aussi.
Si la nouvelle loi sur l'enseignement fondamental était appréhendée de façon positive par un nombre important d'enseignants et d'éducateurs, c'est bien parce qu'elle semblait pour une fois envisager un dispositif un peu plus complexe permettant aux équipes pédagogiques, donc aux enseignants et aux éducateurs, de définir le développement de leur école et de proposer les moyens pour le mettre en œuvre. Or, avant même la mise en place des comités d'école et des équipes pédagogiques, certains partis politiques demandent à les remplacer par des directeurs.
D'un autre côté, on accorde aux comités d'école et aux équipes pédagogiques à peine un tiers des moyens dont disposerait un directeur et on tend de plus en plus à les instrumentaliser.
Malgré les prérogatives qui leur sont accordées par la loi, les équipes pédagogiques et les comités auront encore bien du mal à se faire entendre, car il n'est pas dans l'air du temps d'écouter l'avis de ceux qui travaillent, dans l'enseignement comme ailleurs. On préfère écouter les experts que d'élargir les droits de cogestion. Et même si la crise actuelle a clairement démontré qu'une grande majorité d'experts - économiques cette fois - sont tout à fait capables de nous conduire dans un scénario catastrophe, on ne voit toujours pas quelles sont les leçons que nos responsables politiques en tirent.
A l'occasion de la manifestation du 16 mai, notre solidarité va à toutes celles et à tous ceux qui à l'heure actuelle, souffrent de cette crise pour laquelle ils ne sont aucunement responsables mais dont les emplois sont menacée aujourd'hui ou demain. Au-delà de cette solidarité, nous sommes conscients de l'importance d'un enseignement performant pour l'avenir et nous demandons suffisamment de moyens pour le garantir.
Voilà deux raisons majeures pour nous mobiliser ! Tout salarié a son mot à dire sur le devenir de son éducation et de son travail, tout comme il a le droit de participer au devenir de la société.
Ne permettons pas aux détenteurs du capital ou aux soi-disant experts de décider à notre place. Seule notre mobilisation massive empêchera que les prises de décision se fassent sans nous.
Monique Adam,
Présidente du SEW