Etude sur les élèves quittant prématurément nos écoles (Claudia Dall'Agnol: 26.10.2005)
Monsieur le Président,
Par la présente, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Madame la Ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle.
Selon 1'« étude sur les élèves quittant prématurément nos écoles» publiée récemment par le Ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle,«les élèves de nationalité luxembourgeoise qui représentent 68,9 % du total des effectifs d'élèves ne représentent que 52/4% des élèves quittant prématurément nos écoles (éqpés). La tendance est Inversée pour les élèves de nationalité étrangère ». L'étude constate «que l'arrêt de la scolarisation dans le système scolaire luxembourgeois est plus faible parmi les élèves de nationalité luxembourgeoise (2,9%) et allemande (2,5%) que parmi les autres élèves de nationalité étrangère (de 3,4% à 13,6%) ». Quasiment un quart des jeunes qui poursuivent leurs études à l'étranger indiquent qu'ils ont fait le choix de quitter le système scolaire luxembourgeois en raison de «certaines branches ».
- Est-ce que Madame la Ministre estime que ces résultats sont dus aux problèmes que les élèves de nationalité étrangère ont avec la situation linguistique au Luxembourg?
Selon l'étude mentionnée ci-dessus, 25,4% des jeunes qui poursuivent leurs études à l'étranger fréquentent un internat.
- Dans quels pays ces élèves poursuivent-ils leurs études?
- Est-ce que Madame la Ministre est d'avis que moins d'élèves quitteraient l'école au Luxembourg s'il offre des places à l'internat était plus grande?
Un nombre important d'élèves qui ont intégré la vie professionnelle, qui bénéfice d'une mesure d'insertion professionnelle ou qui n'ont pas d'occupation regrettent d'avoir quitté l'école et aimeraient reprendre leurs études.
- Est-ce qu'il y a des mesures pour aider ces jeunes à reprendre leurs études?
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Dans ce contexte, j'ai constaté que les auteurs de l'étude n'ont pas posé les mêmes questions à ces trois catégories d'élèves.
- Pourquoi n'a-t-on pas demandé aux élèves qui n'ont pas d'occupation, s'ils regrettent d'avoir arrêté leurs études? Pourquoi n'a-t-on pas demandé aux élèves qui bénéficient d'une mesure d'insertion professionnelle s'ils comptent reprendre leurs études ?
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Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma haute considération.
Députée
Réponse de la Ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle à la question parlementaire N° 693 de Madame la Députée Claudia Dall'Agnol.
1. La réussite scolaire dépend de nombreux facteurs. La capacité d'étudier et d'assimiler des matières plus ou moins complexes, mais aussi l'appartenance à un milieu socio - professionnel déterminé et le fait que la langue maternelle est le luxembourgeois ou une autre langue sont déterminantes pour le succès ou l'échec scolaire.
On n'apprend rien de nouveau en disant que les élèves qui n'ont pas le luxembourgeois comme langue maternelle ont plus de difficultés à apprendre l'allemand et les matières scolaires enseignées dans cette langue. On constate par exemple dans les classes du cycle inférieur de l'enseignement secondaire technique que les élèves portugais ont nettement moins de notes insuffisantes en mathématique - enseignées en français - que leurs camarades luxembourgeois, alors que pour la biologie ou l'histoire - enseignées en allemand - la situation s'inverse.
Depuis que le ministère analyse également les résultats scolaires en tenant compte de la catégorie socio - professionnelle à laquelle appartiennent les familles, on constate que les différences en termes de réussite scolaire sont nettement plus marquées entre élèves dont les parents sont employés de la carrière supérieure et élèves dont les parents sont ouvriers qu'entre élèves luxembourgeois et élèves non luxembourgeois.
A l'intérieur d'une même catégorie socio - professionnelle les différences entre élèves parlant différentes langues maternelles sont peu prononcées.
2. Les 273 élèves ayant quitté notre école pour poursuivre leurs études secondaires à l'étranger se répartissent sur les pays suivants.
Pays/Nombre d'élèves
Belgique: 190
Allemagne: 40
France: 25
Portugal: 7
Suisse: 3
Autres: 6
Sans indication: 2
Pour les 63 élèves ayant indiqué résider en internat, la répartition par pays est la suivante:
Pays/Nombre d'élèves
Belgique: 41
Allemagne: 8
France: 12
Suisse: 2
Il ne ressort pas de l'étude si le souhait de s'inscrire dans un internat a été à l'origine de la décision de l'élève ou de ses parents de quitter l'école de notre pays. On ne peut donc pas dire si ces élèves se sont inscrits à un internat parce que l'école qu'ils veulent fréquenter se trouve à l'étranger ou s'ils fréquentent une école à l'étranger parce qu'ils peuvent y être hébergés en internat.
Il convient de noter cependant que, parmi les raisons indiquées sous forme de texte libre, quasiment personne n'a indiqué le choix d'un internat comme cause de la décision de quitter l'école du pays.
3. Les jeunes quii quittent l'école sans certificat sont suivis par l'Action locale pour Jeunes.
Un certain nombre de mesures leur sont proposées, entre autres dans les Centres nationaux de Formation continue (CNFPC). Les collaborateurs de l'ALJ s'occupent d'une réintégration scolaire et notamment de la recherche d'un patron, condition indispensable pour entamer une formation CITP, CCM ou s'inscrire dans une classe concomitante du CATP.
4. Les questions évoquées ont été posées, du moins partiellement. Ceux des élèves qui avaient quitté l'école et qui avaient un emploi et ceux qui étaient sans emploi ont répondu comme suit:
Regrettent l'arrêt des études | Ne regrettent pas l'arrêt des études | Sans indication | |
Elèves ayant un emploi | 24,4% | 36,9 % | 38,6 % |
Elèves sans occupation | 53,7 % | 28,0% | 18,3 % |
La question n'a pas été posée aux élèves qui bénéficient d'une mesure d'insertion professionnelle étant donné que la plupart se considèrent comme étant en formation.
Ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle