11.01.2006

Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous informer que, conformément à l'article 75 de notre Règlement interne, je souhaite poser la question parlementaire suivante à Madame la Ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle:
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« D'après les résultats d'une étude menée par l'Institut technologique danois au nom de la Commission européenne, le système d'enseignement luxembourgeois figure parmi les systèmes scolaires européens les plus différencies et créant le plus d'inégalités parmi les performances scolaires des élèves.

Je souhaite dans ce contexte avoir de la part de Madame la Ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle des réponses aux questions suivantes:

Madame la Ministre a-t-elle connaissance de l'étude mentionnée ci-dessus?
Madame la Ministre partage-t-elle l'avis des auteurs de l'étude? Quelle suite Madame la Ministre entend-elle donner aux recommandations formulées dans l'étude, notamment en ce qui concerne l'introduction d'une école explicitement intégrative (( Gesamtschule »)? »

Croyez, je vous prie, Monsieur le Président, à l'assurance de ma très haute considération.

Anne BRASSEUR
Député


Réponse de la Ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle à la question parlementaire W 835 de Madame la Députée Anne Brasseur:

J'ai pris connaissance de l'étude.


Ce n'est pas la seule étude qui atteste au système d'enseignement luxembourgeois de creuser les inégalités parmi les élèves. Elle confirme ce que depuis des décennies les études nationales et plus récemment les comparaisons internationales nous démontrent: l'école luxembourgeoise ne réduit pas les inégalités, mais les accentue.

Les conclusions que je retiens de toutes les études dont j'ai connaissance est qu'il faut améliorer les performances de tous les élèves tout en réduisant les inégalités.

Manifestement ce double objectif peut être atteint: d'autres pays nous montrent qu'on peut viser l'excellence tout en garantissant l'équité sociale.

Une lecture approfondie des études indique toutefois que le remède ne consiste pas en une seule mesure. Il serait trop simple d'expliquer le succès des uns et les problèmes des autres par l'existence ou non de la "Gesamtschule".

Les systèmes scolaires les plus performants sont- toujours d'après les études - ceux qui ont centré l'enseignement sur l'élève davantage que sur les matières, qui ne sélectionnent pas par l'échec mais s'efforcent d'amener chaque élève à développer au mieux ses capacités.

Nous devons donc:

définir des socles de compétences du préscolaire à la fin de la scolarité qui indiquent les performances estimées suffisantes, bonnes ou excellentes;

mettre en place un système d'évaluation qui tienne compte des progrès des élèves et de leur niveau de compétences;

fixer des missions précises aux enseignants et les inciter à travailler en équipe pour atteindre ces objectifs;

favoriser le dialogue et le partenariat entre parents et école, un des facteurs de succès des enfants;

introduire dans tous les lycées des classes de différents ordres d'enseignement pour réduire les ségrégations;

soutenir les enseignants qui placent les élèves au centre de l'apprentissage et qui les motivent à travailler et à apprendre;

mettre en place des procédures d'évaluation et d'auto évaluation des écoles.

Je m'y applique.

Mady Delvaux-Stehres
Ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle