L'IE appelle à un financement durable de l'enseignement supérieur public et à de meilleures conditions de mobilité pour le personnel universitaire et les étudiants.

21.06.2009

La 6ème réunion ministérielle du Processus de Bologne a marqué les dix ans de ce processus né en 1999 avec la signature de la Déclaration originale de Bologne visant à établir l'Espace européen de l'enseignement supérieur. L'IE est un membre consultatif du processus de Bologne depuis la réunion ministérielle de Bergen en 2005.

La délégation de l'IE qui a participé à la conférence à Leuven et Louvain-La-Neuve les 28 et 29 avril 2009, composée de 5 personnes, était conduite par la Secrétaire Générale adjointe Monique Fouilhoux, qui a exprimé lors de son intervention les préoccupations du personnel de l'enseignement supérieur en Europe dans le cadre de la mise en oeuvre du Processus de Bologne.

Monique Fouilhoux a évoqué les principes initiaux du Processus de Bologne et encouragé les Ministres et les établissements à travailler sur la mise en oeuvre globale des lignes d'action de Bologne aux niveaux national et institutionnel, en intégrant le personnel universitaire de façon plus significative à ces deux niveaux. Elle a évoqué la nécessité d'un financement public durable en particulier dans le contexte de la crise financière mondiale, ainsi que la nécessité de soutenir les universitaires dans le cadre de la conduite de ces réformes.

Les principes du Processus de Bologne ont aidé les pays à repenser leurs systèmes d'enseignement supérieur. Ces principes requièrent une mise en oeuvre convenable, un financement adéquat et un soutien à l'égard du personnel, des institutions et des étudiants. Nous devons nous en tenir à ces principes si nous considérons l'éducation comme l'instrument clé en faveur d'une véritable relance durable.

Dans le contexte de la durabilité des systèmes d'enseignement supérieur, elle a également abordé le danger de l'emploi précaire du personnel et évoqué la nécessité de faire respecter les droits du personnel universitaire garantis par la Recommandation de l'UNESCO de 1997 sur la condition du personnel enseignant de l'enseignement supérieur, notamment en matière de libertés académiques.

Monique Fouilhoux a également rappelé aux Ministres le travail effectué par l'IE et l'Union des étudiants d'Europe sur la mobilité du personnel universitaire et des étudiants. Elle a interpellé les Ministres afin qu'ils respectent leur engagement sur ce point essentiel du Processus de Bologne afin de réaliser l'objectif convenu d'ici 2020, à savoir notamment que 20 pour cent des étudiants diplômés au sein de l'Espace européen de l'enseignement supérieur aient effectué une partie de leur cursus (études ou formation) à l'étranger.

Les 46 Ministres en charge de l'enseignement supérieur dans l'Espace européen de l'enseignement supérieur ont conclu la réunion en adoptant un Communiqué intitulé The Bologna Process 2020 - the European Higher Education Area in the New Decade (Le Processus de Bologne 2020 - La nouvelle décennie de l'Espace européen de l'enseignement supérieur). Dans leur Communiqué, les Ministres identifient pour l'enseignement supérieur les priorités suivantes pour la prochaine décennie - la dimension sociale, la formation tout au long de la vie, l'employabilité, l'apprentissage centré sur les étudiants, la recherche et l'innovation, l'ouverture et la mobilité internationales, en adoptant l'objectif de mobilité de 20 pour cent pour les étudiants et en appelant à une mobilité accrue des personnels.

Ils font également référence au besoin de collecter convenablement les statistiques afin d'assurer un meilleur suivi de la mise en oeuvre des objectifs de Bologne, et d'avoir recours à des instruments de transparence multidimensionnels pour fournir une information de qualité au sujet des établissements d'enseignement supérieur. Les Ministres confirment que le financement public demeure la principale priorité pour garantir un développement durable de l'enseignement supérieur.

Au terme de leur réunion, ils ont tenu une discussion avec les représentants de 16 gouvernements non-européens dans le cadre du premier Forum politique de Bologne. Ce forum était destiné à initier un dialogue sur les questions suivantes: comment améliorer la coopération internationale dans le domaine de l'enseignement supérieur et comment permettre aux pays ayant adhéré au Processus de Bologne de développer des liens plus étroits avec les systèmes d'enseignement supérieur à travers le monde.

À l'issue de cette réunion ministérielle, l'IE poursuivra son travail sur le Processus de Bologne en axant continuellement ses efforts sur la mobilité, aux côtés de l'Union des étudiants d'Europe et de l'Association des universités européennes. Elle oeuvrera afin de produire une analyse sur l'expérience universitaire en matière d'application du Processus de Bologne, qui sera présentée à Budapest et Vienne en mars 2010 à l'occasion de la Conférence qui célébrera l'anniversaire de la Déclaration de Bologne.

29 avril 2009