Défendre les intérêts professionnels des éducateurs et des enseignants (Journal 2/2005) Monique Adam

05.03.2005

Défendre les intérêts professionnels des éducateurs et des enseignants



Les élections à la Chambre des Fonctionnaires et employés publics montrent une légère progression pour les listes présentées par le SEW/OGB L: Cela est encourageant, même si notre forte présence sur les questions de l'enseignement et de l'éducation nous avait fait espérer une progression plus rapide. Nous savons évidemment qu'il est difficile de s'imposer sur un terrain où le réflexe corporatiste et conservatif est très fort. N'oublions pas que les retraités y jouent un rôle non négligeable. Ce qui est également frappant, c'est que les enseignants et éducateurs qui sont nombreux dans la fonction publique ne sont que peu représentés dans cette chambre. Dans la catégorie D, des instituteurs, il n'y a que 2 représentants à élire, alors qu'il y en a 5 chez les fonctionnaires et employés des communes qui ne sont guère plus nombreux, dans la carrière supérieure où les professeurs sont largement majoritaires, le 3e élu doit régulièrement céder sa place à un fonctionnaire d'une autre administration et ne parlons pas des éducateurs et des gradués qui sont éparpillés entre l'Etat et les communes. La CGFP qui est en régression chez les enseignants a évidemment intérêt à verrouiller l'accès de cette façon, mais défend-elle vraiment les intérêts du personnel enseignant et éducatif ?

Les tergiversations autour de la formation des instituteurs et institutrices font apparaître clairement que des blocages considérables existent au sein de la fonction publique. Des blocages qui risquent de nuire à la fois à la qualité du service public qu'est l'école et au statut et aux conditions de travail des enseignants. Mais cela ne semble pas vraiment intéresser la CGFP, même si le SNE a en principe les mêmes revendications que nous en ce qui concerne la formation des instituteurs. On peut bien se demander, si les enseignants ont leur mot à dire au sein de la CGFP. Il y aurait bien d'autres exemples à citer, comme l'allocation de repas que les enseignants ne perçoivent que pendant 10 mois contre 11 pour les autres fonctionnaires, mais ce ne sont là que des détails quand on considère le classement des différentes carrières où les éducateurs, les éducateurs gradués et les instituteurs sont nettement sous-évalués.

Or, il semble que ce manque de considération pour l'éducation et l'enseignement se répercute jusque dans le gouvernement, qui malgré les voyants rouges qui s'allument, comme dans l'étude PISA ou dans la poursuite des objectifs de la stratégie de Lisbonne, continue à se désintéresser des réformes nécessaires dans la formation des enseignants et des éducateurs.

Si la plupart des Luxembourgeois sont bien conscients qu'ils occupent une place privilégiée en Europe, ils savent qu'ils la doivent au moins en partie à leurs compétences et aux compétences de leurs gouvernements successifs qui ont su comprendre à temps les enjeux du futur. Est-ce que nous ne serions pas en train de louper celui de la société de la connaissance ?


layout
Monique Adam
Présidente du SEW