Avis du SEW sur la circulaire de printemps du MENFPS (Journal 4/2004)

09.06.2004

Avis du SEW sur la circulaire de printemps du MENFPS


1) La révision générale du Plan d'Etudes
Le SEW/OGB-L estime qu'une révision générale du Plan d'études doit impliquer tous les partenaires scolaires et qu'il faut donc lancer le débat sur les objectifs principaux et la structure du Plan d'Etudes avant la mise en place des moyens d'évaluation (livret scolaire). Un appel lancé aux instituteurs de participer à l'élaboration de ce Plan d'Etudes et à l'élaboration du matériel didactique ne saurait remplacer un débat démocratique sur les finalités de l'Education préscolaire et de l'Enseignement primaire.

C'est évidemment le Plan d'Etudes qui doit guider les enseignants dans l'organisation des apprentissages de leurs élèves et les manuels ne peuvent être que des outils plus ou moins utiles pour atteindre les objectifs fixés par le Plan d'Etudes. Voilà pourquoi le SEW/OGB-L ne peut accepter l'idée que les manuels devraient être utilisés dans la classe et que ce seraient eux qui indiqueraient le programme de base.

2) L'enseignement du français
Malgré le nombre important de leçons de français à partir de la 3e année d'études, nous tenons à rappeler que l'apprentissage du vocabulaire dans sa traduction en allemand risque de limiter considérablement le temps disponible à l'apprentissage de la lecture et de la rédaction en langue française. Les compétences en français des élèves étant assez diverses, il faudrait permettre aux enseignants d'adapter les apprentissages aux besoins de leurs élèves et de choisir la démarche méthodologique capable de les faire évoluer le plus rapidement possible vers les objectifs fixés par le Plan d'Etudes.

3) La scolarisation des enfants handicapés
Le passage y consacré est particulièrement flou. Est-ce que l'enseignant qui est prêt à accueillir un enfant handicapé dans sa classe est consulté, quand il s'agit de fixer les objectifs d'apprentissage pour cet enfant et de déterminer les moyens supplémentaires dont il bénéficiera à l'intérieur de la classe ? Est-ce qu'un enseignant a droit de refuser l'accueil d'un tel élève dans sa classe quand cette intégration lui semble incompatible avec les objectifs à atteindre avec ses autres élèves ?

Par ailleurs, à la page 12 de votre circulaire, vous citez le régime préparatoire de l'EST, ensemble avec l'Education Différenciée comme ne faisant pas partie de l'enseignement régulier, ce qui n'est pas acceptable.

4) L'Education précoce
Il ne nous semble pas judicieux de parler d'une équipe pédagogique et éducative composée d'un instituteur qui en assume la responsabilité et d'un éducateur. Nous rappelons notre conception d'une telle équipe dirigée à responsabilités équivalentes par un instituteur et un éducateur gradué. A l'heure actuelle, et en l'absence d'une législation sur l'éducation précoce, les communes ont pris des dispositions très diverses concernant la direction de ces groupes. Il faut tenir compte des différents modèles mis en place, les évaluer et formuler des directives précises pour le recrutement futur de responsables de ces groupes d'éducation précoce. Le SEW/OGB-L demande d'harmoniser les statuts et les conditions de travail des différents responsables de ces groupes.

5) La prise en charge en dehors des heures de classe
Vous évoquez ici des activités scolaires en dehors des heures de classe d'une part et des aspects de garde d'autre part et vous placez les unes sous la responsabilité de l'Education nationale et les autres sous celle du Ministère de la Famille. Ceci risque de créer des situations très confuses sur le terrain, surtout si certaines de ces activités sont payantes et d'autres non, comme c'est le cas actuellement. Le SEW/OGB-L revendique la mise en place d'une structure unique et gratuite en étroite concertation avec l'école, permettant de répondre aux différents besoins des enfants et de leurs parents moyennant un travail éducatif qualifié. Dans cette optique, il y a, à notre avis, aussi lieu de réformer le Règlement grand-ducal du 20 décembre 2001 portant exécution des articles 1er et 2 de la loi du 8 septembre 1998 dite ASFT en ce qui concerne la qualification du chargé de direction et du personnel d'encadrement ainsi que les ratios d'encadrement éducatif des différentes structures d'accueil visées.