LE 'NEIE LYCÉE' - MALGRÉ DES RÉSERVES,DONNONS-LUI SA CHANCE ! - Guy Foetz (Journal 1/2005)
12.01.2006
L'Ecole luxembourgeoise est à la recherche de nouvelles voies; l'une d'entre elles est le « Lycée pilote - Ganzdagsschoul », qui figure dans le projet gouvernemental et qui est en train de prendre forme. Un projet de loi dans ce sens vient d'être engagé dans la procédure législative par la ministre de l'Education nationale et un bâtiment a déjà été choisi pour accueillir les premières classes du nouveau Lycée dès la rentrée 2005-2006.
Sans entrer dans les détails, j'aimerais réagir brièvement et spontanément aux idées présentées sur le site
www.neielycee.lu par l'équipe en charge.
Des idées que je partage :
promouvoir un enseignement actif et coopératif des élèves, laisser travailler les élèves et prendre garde à ne pas faire le travail des élèves à leur place;
leur permettre de s'engager dans l'élaboration de leur projet personnel en soutenant leur développement et en lui donnant de la rigueur et de la profondeur
promouvoir l'interdisciplinarité et la coopération des enseignants, notamment à travers la présence des enseignants en-dehors des heures de cours
faire accompagner les élèves par les memes enseignants tout au long du cycle d'orientation,
orienter plutôt que sélectionner, ne pas succomber à la quantification
constituer des équipes constituées d'enseignants et d'éducateurs; faire intervenir des éducateurs dans l'encadrement et la socialization des élèves
munir chaque salle de classe d'une bibliothèque
fournir à chaque équipe et à chaque enseignant son propre espace de travail.
Des idées que je conteste
des programmes d'études propres au lycée-pilote
l'attribution des branches indépendamment de la formation scientifique du titulaire
la prise en charge des phases d'étude par des éducateurs
la disparition ( ?) des devoirs en classe collectifs
la prise des décisions de promotion et d'orientation à la fin du cycle inférieur par un jury composé de trois professeurs externes (et d'un membre de la direction du nouveau lycée).
Quant au socle de compétences, il est à maints égards très (trop) général et il n'est pas échelonné dans le temps. Une difficulté majeure consistera à le traduire en objectifs opérationnels à des moments déterminés du cursus scolaire, et cela à l'aide de contenus précis.
Tout ce travail reste à faire !
Il faudra éviter d'idéaliser :
ce ne sont pas nécessairement les élèves qui choisissent de rester à l'école pendant 42,5 heures par semaine (lu.-ve. de 8.30 à 16.30), mais leurs parents qui décident pour eux. Attention au sentiment du ras le bol de l'école !
aux 30 heures de présence des enseignants à l'école s'ajoutera certainement encore beaucoup de temps de préparation individuelle à domicile. Attention au burn-out !
Conclusion personnelle: si de nombreux points demandent à être développés et clarifiés - celles et
ceux qui s'y engageront ne s'ennuieront certainement pas -, donnons sa chance à ce projet ambitieux et
courageux !
Guy Foetz,
Vice-président du SEW