Communiqué de la Fédération des comités d’école et de cogestion du Luxembourg :

25.04.2010


Les membres de la FCECL se sont réunis en séance plénière le 13 avril 2010 au Campus Walferdange de l’université de Luxembourg.

Lors de cette réunion les membres des comités de cogestion et des comités d’école se sont concertés sur l’élaboration d’une proposition d’organisation scolaire au niveau de leur commune pour l’année scolaire 2010/2011.

L’introduction du contingent de leçons attribuées aux communes risque à moyen et à long terme
de compromettre la qualité de l’enseignement fondamental. Avec un taux de base fixé à 1,625, et en prenant en considération l’indice social, la plupart des écoles auront beaucoup moins de ressources humaines à leur disposition. Au niveau national quelques 4000 leçons hebdomadaires d’enseignement seront supprimées au cours des dix années à venir.

Afin d’éviter des effectifs de classe trop importants, des projets pédagogiques, des mesures d’appui, des organisations de team-teaching qui furent introduites dans les écoles au cours des dernières années devront être abandonnées. Ceci risque de se faire au détriment des élèves les plus faibles ou des élèves issus d’un milieu social plus défavorisé, d’autant plus qu’une augmentation des effectifs des classes ne peut être la réponse adéquate à une hétérogénéité croissante de notre population scolaire.

L’attribution de leçons par un simple calcul arithmétique sans prise en compte de la situation spécifique de chaque école voire de chaque classe risque de priver les écoles des moyens nécessaires pour répondre aux besoins réels de leurs élèves. Notons que ces besoins pourront rapidement changer d’une année à l’autre.

L’introduction du contingent sur une période de dix ans ne pourra cacher ses méfaits. Même si les élèves et les enseignants auront toujours le temps d’une année scolaire pour s’adapter à la diminution de l’offre pédagogique, la FCECL craint que les premières conséquences néfastes se fassent rapidement sentir dans nos écoles.

Madame la ministre a demandé aux comités d’école d’avoir recours à leur créativité pour organiser l’enseignement dans leurs écoles avec des effectifs en diminution. L’autonomie des écoles ne pourra être instrumentalisée pour organiser des mesures d’austérité.

Si la FCECL ne s’oppose pas à une répartition plus équitable des enseignants, elle s’oppose vivement à une réduction de postes qui n’est pas dans la logique d’une réforme scolaire qui a l’objectif d’améliorer la qualité de l’école et de s’occuper du succès scolaire de tous les élèves. La FCECL demande au Ministère de l’Education Nationale de ne pas réduire les ressources en leçons d’enseignement afin que la mise en oeuvre de la réforme scolaire ne soit pas remise en question, mais au contraire de renforcer le personnel dans les écoles fondamentales des communes qui jusqu’à présent ont négligé d’organiser un enseignement répondant aux besoins de leurs élèves.

La FCECL a dû constater que les équipes multiprofessionnelles définies dans l’article 27 de la loi du 6 février 2009 ne fonctionnent pas correctement dans certains arrondissements d’inspection. Dû à un manque d’effectif des équipes, les délais d’attente sont exagérément longs et font perdre un temps précieux aux élèves en difficultés. Ces équipes multiprofessionnelles ne peuvent souvent se limiter qu’au seul diagnostic des élèves sans aucune mesure d’aide proposée ou mise en oeuvre. Il est même parfois conseillé aux parents de s’adresser à des associations n’appartenant pas à l’enseignement public.

La FCECL exige une augmentation du personnel qualifié des équipes multiprofessionnelles, une meilleure coordination et une organisation plus flexible des interventions afin de garantir une meilleure collaboration entre les équipes pédagogiques des écoles et les équipes multiprofessionnelles.

Walferdange, le 14 avril 2010