L'Union Nationale des Étudiants du Luxembourg (UNEL) et le Syndikat Erzéiung a Wëssenschaft (SEW/OGB-L) demandent le retrait du projet de loi 5622 portant réforme de la formation professionnelle

03.07.2007

Que prévoit ce projet de loi ?
  • Alors que jusqu'ici, la formation de technicien constituait une formation d'ensemble cohérente, unitaire et forte, confirmée par un examen de fin d'études, il est prévu d'y substituer des « modules capitalisables », qui risquent de détruire aussi bien l'unité du contenu pédagogique que l'unité du groupe classe et qui confronteront les lycées techniques avec de graves problèmes d'organisation.
  • Alors que jusqu'ici l'élève détenteur d'un diplôme de technicien avait droit à un accès direct aux études supérieures dans sa spécialité, il est prévu de supprimer purement et simplement cet accès direct.
  • Alors que jusqu'ici la formation de technicien était une formation en grande partie scolaire avec des stages longs de formation en entreprise, il est prévu d'accentuer le poids de l'apprentissage passé en entreprise et de placer son organisation entièrement sous le contrôle des Chambres professionnelles - patronales surtout.
  • Alors que les lois de 1979 et de 1990 sur l'Enseignement secondaire technique ont misé sur une augmentation du niveau des diplômes techniques, le projet de loi 5622 rapproche le diplôme de technicien de celui du CATP/DAP et refait de celui-ci le diplôme de référence de l'EST. Ce retour vers l'école professionnelle « ancien régime » n'est nullement compatible avec le développement technologique et social actuel et risque de nuire gravement tant à l'avenir professionnel des élèves du niveau « technicien » qu'à l'avenir économique du pays.

Après des avis négatifs sur le projet de loi no 5622 émis par la Chambre des Employés Privés et par le Collège des Directeurs de l'EST, le SEW et l'UNEL demandent aujourd'hui le retrait pur et simple de ce projet de loi.
En même temps, nous appelons à un débat sur la réorganisation du système d'enseignement luxembourgeois, qui compte parmi les plus discriminatoires d'Europe. En effet, en négligeant de secourir massivement dès les premières années de l'école primaire les enfants en difficulté et en opérant dès l'âge de 12 ans une séparation entre élèves « classiques » et « techniques », l'Ecole luxembourgeoise organise une ségrégation de fait sur des bases sociales et linguistiques et elle reproduit et aggrave les différences sociales.
Le projet de loi no 5622 n'est dans ce contexte qu'un symptôme de l'élargissement du fossé entre lycée « classique » et « technique ».
Nous pensons qu'au lieu de niveler vers le bas, il faut tirer vers le haut nos jeunes dès les premières années de leur scolarité et leur permettre d'accéder aux savoir, savoir-faire et savoir-être indispensables dans notre société de la connaissance.

UNEL et SEW/OGBL
Luxembourg, le 25 juin 2007