Fondamental: Chargés de cours = personnel à tarif réduit! Chargés de cours brevetés = personnel au rabais!

Dans sa dernière publication, le SEW a rendu attentif au fait que certains collègues détenteurs du diplôme d’études supérieures préparant à la fonction d’instituteur et remplissant les conditions de langue en vue de l’admission au concours réglant l’accès à la fonction d’instituteur, se sont vu classés derrière les chargés de cours qui n’avaient pas de diplôme d’études supérieures préparant à la fonction d’instituteur étant donné que ces personnes ne se trouvaient pas dans la réserve des suppléants au moment ou les nominations ont eu lieu et qu’il est prévu à l’article 9 qu’après les instituteurs nouvellement nommés, les membres de la réserve des suppléants sont affectés. De cette façon les candidats qui échouent au concours sont affectés après tous les membres de la réserve des suppléants, sous le point 3) où ne sont prévus en fait que les remplaçants détenteurs de l’attestation habilitant à faire des remplacements.
Ceci étant déjà suffisamment scandaleux il faut malheureusement constater que les discriminations ne s’arrêtent pourtant pas là. En effet, en consultant leur 1ère fiche de rémunération, les collègues susmentionnés ont constaté qu’ils gagnent beaucoup moins qu’en tant que chargé de cours auprès d’une administration communale! Après vérification de leur contrat de travail, nous avons dû constater qu’ils ont été rémunérés d’après le règlement du gouvernement en conseil du 5 décembre 2007 concernant les indemnités dues au personnel suppléant et aux chargés de cours de l’enseignement préscolaire, primaire et spécial. Il faut préciser que lors de la signature de leur contrat de travail, les collaborateurs du MENFP ne les ont nullement informés des conséquences qu’impliquait la signature de celui-ci.. Au contraire, ils ont essayé d’échapper aux questions et les poussaient à signer le contrat de travail de suite sur place. Après réception de leur 1ère fiche de salaire, les concernés se retrouvent le bec dans l’eau, en constatant que leur rémunération mensuelle est largement inférieure à la rémunération de début du grade E2 et qu’ils n’ont même pas droit à une allocation de repas. Il faut souligner par ailleurs qu’il s’agit d’une indemnité fixe et non linéaire! Or, le comble de cette base légale est qu’il n’y a pas de treizième mois et que l’article 6 stipule que les tarifs sont à adapter tous les deux ans à la valeur du point indiciaire applicable aux traitements des fonctionnaires et employés publics ! Le ministère expliquant aux concernés qu’ils n’ont pas droit à une allocation de repas et au 13ème mois vu que ces « primes » étaient déjà prises en compte dans leur salaire mensuel! Les concernés se sentent de plus en plus bernés par les autorités ministérielles.
En conclusion, les chargés de cours détenteurs du diplôme d’études supérieures préparant à la fonction d’instituteur doivent réaliser que dans la situation actuelle les 3 ou 4 années d’études universitaires ne leur rapportent aucun avantage ! Bien au contraire ! Ils perdent sur toute la ligne et se sentent exploités par le Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle!
Le seul biais d’échapper à cette injustice, en cas d’échec à l’examen-concours, est le recrutement à la réserve des suppléants. Le SEW prendra rendez-vous avec Madame la Ministre pour lui soumettre la proposition de recruter tous ceux concernés par un échec à l’examen-concours dans la réserve.
Par ailleurs, une partie de ces collègues tombent sous les dispositions transitoires, notamment sous les points 2 et 4 de l’article 21 du règlement grand-ducal du 9 mars 2009 déterminant les modalités du concours réglant l’accès à la fonction d’instituteur de l’enseignement fondamental, c’est-à-dire que les détenteurs d’un diplôme étranger d’études supérieures préparant à la profession d’instituteur habilité à enseigner au premier cycle ou bien les détenteurs du même diplôme habilitant à enseigner du 2ème au 4ème cycle de l’enseignement fondamental, ce qui signifie qu’ils sont obligés de réussir le concours dans un délai de trois ans à partir de l’entrée en vigueur de la loi concernant le personnel de l’enseignement fondamental. Il n’est pas nécessaire de préciser sous quelles pressions énormes, ces jeunes collègues se préparent à l’examen-concours!
Finalement, il faut préciser que ce règlement du gouvernement en conseil a été remplacé par le règlement grand-ducal du 18 décembre 2009 concernant l’indemnité de remplacement due aux détenteurs de l’attestation habilitant à faire des remplacements engagés sur base des dispositions de l’article 27 de la loi du 6 février 2009 concernant le personnel de l’enseignement fondamental. Malgré une hausse de l’indemnité mensuelle, les collègues n’ont toujours pas droit à une allocation de repas ainsi qu’au 13ème mois ! L’adaptation à la valeur du point indiciaire a été complètement supprimée dans le règlement grand-ducal susmentionné, en vigueur depuis le 1er janvier 2010!
Il faut dire que le Gouvernement est en train d’appliquer concrètement une politique visant à réviser vers le bas les rémunérations de début de carrière des nouveaux entrants. Avec un examen-concours très sélectif, on crée un parcours du combattant pour les futurs instituteurs qui risquent de se voir cantonnés dans des conditions de précarité au début de leur carrière. Cela peut correspondre à un programme gouvernemental qui prévoit de pratiquer une politique salariale restrictive à l’égard des agents publics. En effet, nous constatons que ce règlement grand-ducal concorde avec l’intention du gouvernement de réviser les salaires vers le bas et particulièrement les rémunérations de début de carrière des nouveaux entrants.
Toutefois, nous rappelons au gouvernement que telles mesures font l’objet de négociations salariales et nous nous opposons au fait de pénaliser un groupe restreint d’agents publics!
Secrétaire centrale adjointe