22.12.2005

Monsieur le Président,
Par la présente, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Madame la Ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle.

Le Ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle vient de publier une étude intitulée « Das Wohlbefinden der Jugendlichen in Luxemburg - 5.und 6. Klasse ». L'étude est basée sur les réponses des élèves des classes de 5e et 6e année d'école primaire, questionnés dans le cadre d'une enquête. Une série de questions concerne la violence à l'école.

J'ai noté avec consternation que, d'après cette enquête, la violence semble faire partie de la vie quotidienne des enfants à l'école primaire, Ainsi, à la question « Bist Du seit Beginn dieses Jahres von anderen SchülererInnen geschlagen worden », 25 % des élèves répondent qu'ils ont été battus une ou deux fois pendant l'année scolaire en cours, 7,1 % de temps à autre, mais moins qu'une fois par semaine et 4,1 % disent qu'ils sont battus par d'autres élèves au moins une fois par semaine.
Est-ce que Madame la Ministre peut donner une explication à ce taux très élevé d'enfants qui subissent des mauvais traitements de la part d'autres élèves ?
Quelles mesures Madame la Ministre compte-t-elle prendre pour lutter contre la violence à l'école?

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma haute considération.

Claudia Dall'Agnol
Députée

Réponse de la Ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle à la question parlementaire W 817 de Madame la Députée Claudia Dall'Agnol:

1. Le taux élevé d'élèves disant avoir subi ou exercé un acte de violence s'explique en premier lieu par le fait que lors de l'enquête tous les faits, ceux qui sont d'une gravité certaine mais aussi ceux qui sont mineurs ont été recensés.

Par ailleurs on retrouve les mêmes facteurs qui influencent la volonté des jeunes à avoir recours à la violence que dans les études internationales:

les traits individuels de personnalité

le contexte familial (relations familiales pauvres ;approcl1e parentale de l'éducation agressive, trop stricte ou trop laxiste; manque de surveillance, ...)

le groupe des pairs

l'école

l'exposition aux médias.

Pour l'éducation nationale cependant, il s'agit d'être particulièrement attentive aux facteurs déclencheurs de la violence liés au contexte scolaire, notamment:

des résultats scolaires faibles

la dégradation de la relation enseignant-éléve

la perception d'une absence d'influence sur les événements scolaires (l'élève subit sa scolarité en tant qu'objet)

l'absence ou le manque de normes et de valeurs scolaires


2. Les causes des phénomènes de violences étant multiples et inter-dépendantes, la complexité du phénomène demande une approche préventive cohérente.

En réponse à la diversité des facteurs pouvant influencer des phénomènes de violence, le ministère préconise des mesures implicites et explicites de prévention. Certaines de ces mesures sont énumérées à titre exemplaire dans le tableau ci-dessous:

[voir le document en annexe]

Dans une perspective de continuité et de soutien, les services - ressources du Ministère (CPOS et SCRIPT) répondent aux besoins des écoles par des activités régulières d'accompagnement, d'animation, de formation et de documentation.

En guise de conclusion il faut souligner que l'action du ministère vise à initier et à soutenir le nombre de mesures de prévention mises en place au sein des écoles et à renforcer les cours d'éducation à la citoyenneté proposés aux élèves< De même, les élèves doivent être considérés comme des acteurs à part entière et les dialogues tout comme les échanges sont favorisés au sein de la communauté scolaire,

En outre, la priorité doit être donnée à la protection et à la prise en charge des victimes et les familles trouveront le soutien dans leur rôle éducatif dont ils ont besoin.

Mady Delvaux-Stehres
Ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle

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