Faarf bekennen ! Et geet ëm d’Ganzt ! (Journal 1/2013) Patrick Arendt

08.04.2013

Réforme de la Fonction publique



“Faarf bekennen ! Et geet ëm d’Ganzt !”



Au cours des dernières semaines du 2e trimestre, à un moment où les enseignants étaient occupés à corriger les épreuves de fin du trimestre, respectivement à préparer les entretiens individuels des bilans intermédiaires avec les parents, la FEDUSE et le SNE ont informé leurs membres sur les résultats de l’accord qu’ils ont signé avec Madame Delvaux après des négociations d’une année. D’emblée il était clair que les syndicats appartenant à la CG FP devaient bien respecter l’accord-cadre du 22 mars 2012 de la CG FP avec le Gouvernement. Rappelons que les 4 syndicats d’enseignants avaient appelé leurs membres à la grande manifestation du 22 mars de l’année passée avec des revendications communes aussi en ce qui concerne la réforme de la Fonction publique.

Le SE W et l’APESS avaient toujours évité d’entamer des négociations avec la ministre de l’Education nationale, car cela impliquait automatiquement l’approbation de l’accord-cadre avec les principes contestés qui sont, rappelons-le encore une fois, la gestion par objectifs, l’évaluation des enseignants, la hiérarchisation des carrières et une détérioration des carrières des enseignants du secondaire et du fondamental.

L’entrevue du 12 mars dernier entre Madame Delvaux et les représentants du SE W et de l’APESS, qui se sont associés dans ce dossier parce qu’ils visent des objectifs communs, a montré - s’il en fallait encore la preuve -, que la transposition des principes de l’accord-cadre dans le secteur de l’enseignement n’est pas possible sans y introduire des idées et valeurs nuisibles à l’école publique. Nos appréhensions en ce qui concerne un contrôle total des enseignants voire une mise sous tutelle par le ME N ainsi qu’une détérioration du climat dans les écoles risquent de se confirmer avec l’accord de la FEDUSE et du SNE. Nous publions dans ce journal une analyse et un commentaire détaillés de l’accord .

La menace exprimée par le ministre Biltgen d’exclure les enseignants (quelque 40% du total du nombre des fonctionnaires) de la Fonction publique en dit long sur les stratégies d’intimidation employées par le Gouvernement lors des négociations. Rappelons que le litige du SE W et l’APESS contre le gouvernement, déclaré recevable lors de la conciliation et la médiation ne comporte pas un rejet « en bloc » du projet de réforme de la Fonction publique, mais une demande de dérogation à certains principes. Dans les semaines à venir, les syndicats vont relancer la campagne de mobilisation. Après une longue année de négociations dans le cadre de la procédure de litige, la voie est à présent ouverte pour une grève légale des acteurs de l’Enseignement.

Par leur présence massive aux réunions régionales de protestation, les enseignants du fondamental, du secondaire et du secondaire technique ainsi que le personnel des écoles pourront signaler leur détermination à ne pas céder devant le chantage et les pressions du Gouvernement et à éviter à l’école publique les effets néfastes des principes contestés.

C’est ainsi qu’ils obligeront les ministres de la Fonction publique et de l’Education nationale à écouter enfin les acteurs du terrain et à revoir fondamentalement leur projet.

La responsabilité de chacun d’entre nous pour la profession de l’enseignant et la qualité de l’enseignement public est engagée.

Avec la détermination d’aller jusqu’au bout, nous obtiendrons gain de cause !


Patrick Arendt
Président du SEW/OGBL