Quel rôle pour l'Université dans le développement de l'école luxembourgeoise ?

22.06.2006

Lors d'une entrevue récente avec les responsables de la FLSHASE au sujet des formations préparant aux professions de l'éducation et de l'enseignement, le SEW/OGB_L a souligné l'importance qu'il accorde à cette faculté de l'Université de Luxembourg pour le développement de la recherche sur l'école luxembourgeoise et l'évolution des formations destinées au personnel de l'Education nationale. Il a insisté surtout sur la nécessité de décloisonner les différentes formations et de les relier à des recherches et des réflexions approfondies sur les possibilités de développement du système éducatif luxembourgeois au XXIe siècle.

Il a exprimé son inquiétude devant le manque de communication entre l'Université et les formateurs de terrain, ainsi que certaines incohérences dans le démarrage du nouveau bachelor en Sciences de l'Education.

Le point le plus litigieux était néanmoins le nombre d'étudiants admis à la formation qui est limité pour l'instant à 135 par année alors que les besoins de l'école luxembourgeoise nécessiteraient un dédoublement de ce chiffre pour les trois années à venir au moins.

On peut évidemment comprendre le souci des responsables de la Faculté qui désirent avant tout assurer la qualité de la formation (ce qui est évidemment plus facile avec une sélection de 135 sur 300 à 400 candidats). Encore ne faut-il pas perdre de vue l'objectif supérieur qu'est la qualité de l'école luxembourgeoise.

Le SEW/OGB-L a soutenu les projets d'une formation universitaire de niveau master pour les instituteurs et les institutrices, car il a constaté sur le terrain de l'école, la nécessité pour l'enseignant d'une vaste culture pédagogique et sociologique associée à des compétences didactiques et méthodologiques afin d'apapter l'enseignement aux besoins d'élèves provenant de différentes cultures et de différentes couches sociales tout en les amenant à partager un savoir commun et à développer les compétences fondamentales qu'exige une véritable réforme de l'école n'est en effet possible qu'avec un personnel préparé à affronter les défis qui sont posés. Or, si la nouvelle formation doit apporter une plus-value sur le terrain il faut qu'une masse critique d'enseignants puisse en bénéficier.

Le SEW/OGB-L rejette catégoriquement le recrutement de nouveaux chargés de cours et il estime qu'on ne saurait continuer à long terme de recruter des enseignants ayant accompli en Belgique un cycle d'études plus court.

Le SEW/OGB-L n'a nullement l'intention de dénigrer la nouvelle formation, mais il veillera à ce qu'elle apporte la plus-value attendue.

Il faut saluer l'engagement et les compétences de l'équipe d'enseignants qui sont en train d'organiser les nouveaux cursus, sans renoncer à demander le recrutement de quelques enseignants-chercheurs renommés permettant d'élargir l'horizon et de garantir des enseignements de qualité dès le départ.

Il est du devoir des responsables politiques de doter la FLSHASE des moyens nécessaires pour créer un pôle d'excellence en Sciences de l'Education avec une recherche adaptée aux spécificités du contexte scolaire luxembourgeois, mais ouverte aux débats internationaux et un enseignement de qualité s'adressant à un nombre d'étudiants assez important pour couvrir les besoins de l'école luxembourgeoise.

Dans ce contexte, il faut rappeler que la constitution d'équipes multidisciplinaires sur le terrain pourrait bénéficier du décloisonnement des formations.

Et n'oublions pas en fin de compte que la formation de 240ECTS doit pouvoir être complétée par une formation continue débouchant sur un master, de même qu'il est absolument nécessaire d'offrir aux enseignants en activité une formation continue qui mène au même diplôme.

>center>Monique Adam