Communiqué: Les membres du SEW/OGB-L rejettent majoritairement la proposition du Gouvernement (26/9/2008)

26.09.2008

La proposition du Gouvernement a finalement réussi à diviser les instituteurs. Les membres du SEW ont voté à 60,38% contre l'accord et se sont prononcés pour une grève. Les membres du SNE ont accepté l'accord avec 58%. Ce résultat montre que le mécontentement au sein du corps enseignant est grand. Malgré les intimidations du Premier ministre et l'attitude résignée des mandataires du SNE, plus de 40% des institutrices et des instituteurs se sont déclarés prêts à participer à une grève à durée indéterminée. Une majorité des enseignants ont consenti à accepter cet accord bon gré, malgré qui ouvre enfin l'accès à la carrière supérieure revendiquée depuis si longtemps. La prise de décision n'était pas facile et elle l'était d'autant moins que les deux syndicats qui avaient uni leurs forces sur des revendications et démarches communes, s'étaient finalement divisés sur les dernières concessions à faire ou à ne pas faire pour obtenir un accord.

Ils sont pourtant toujours d'accord que la proposition du Gouvernement pose problème et ils sont même d'accord sur les points essentiels du problème.

Il s'agit d'abord d'une augmentation de la tâche de plus de 10%, dont le volet concertation et consultations pour parents est largement accepté dans le cadre de la réforme de l'enseignement fondamental, mais dont le volet leçons d'appui fait finalement déborder le vase. Les enseignants engagés savent que leur tâche est d'ores et déjà comparable à d'autres salariés occupant des postes de responsabilités, vacances scolaires incluses, et qu'une telle augmentation ira forcément au détriment de la qualité de leur travail.

Le déclassement des jeunes et futurs collègues est inacceptable. Il hypothèque l'avenir et il est fondamentalement injuste que ceux qui ont accompli les études les plus longues, n'auront pas les mêmes perspectives de carrière que leurs prédécesseurs.

Le lissage des pensions constitue un affront pour tout ceux qui ont attendu et lutté pour le reclassement pendant plus que vingt ans. Il s'agit d'une nouvelle disposition qui à nouveau ne frappe que les instituteurs.

Cet accord, accepté à contre cœur par une faible majorité et plus de 40% au sein des deux syndicats qui la rejettent catégoriquement ne constitue pas une base favorable pour la mise en œuvre d'une réforme de l'enseignement fondamental telle que prévue par le projet de loi. LE SEW ne voit pas comment le Gouvernement entend mobiliser l'engagement et la créativité des institutrices et instituteurs, indispensables à la mise en vigueur des nouvelles dispositions.

Le SEW/OGB-L demande donc au Gouvernement de reconsidérer sa proposition sur ces points. Il demande également au SNE de surseoir à la signature d'un accord très controversé. Dans l'intérêt de la mise en œuvre de la nouvelle loi scolaire et par respect devant l'engagement des institutrices et instituteurs, il devrait être possible d'amender le texte, afin d'obtenir un soutien plus large pour une véritable réforme de l'enseignement fondamental.

Finalement la résignation constituerait le pire des scénarios, celui qui mettrait à mal l'avenir de l'école publique.

Conformément au mandat qu'il a reçu par ses membres, le SEW/OGB-L continuera le combat pour une véritable revalorisation de la carrière. Il est clair que le SEW ne signera pas cet accord. Même si le résultat du vote ne permet pas le déclenchement d'une grève dans l'immédiat, nous saurons rassembler toutes les forces qui s'opposent au diktat du Gouvernement pour défendre la dignité de la profession. Les institutrices et instituteurs savent à présent que ce n'est pas une démarche facile, mais ils deviennent de plus en plus conscients que c'est une affaire qu'ils doivent prendre en main.