Projet d'avis du SEW/OGBL concernant l'avant-projet de règlement grand-ducal fixant les conditions et les modalités de l'affectation des instituteurs-ressources


Le SEW/OGBL rappelle qu'il ne voit pas l'utilité de la création de la fonction d'instituteur-ressource. Il s'était déjà exprimé à ce sujet lors de son avis sur le projet de loi sur l'enseignement fondamental et le présent règlement grand-ducal renforce encore ses craintes à ce que cette fonction risque de créer plus de problèmes qu'elle n'en résout.
Le SEW/OGBL est d'avis que les équipes pédagogiques sont à même de s'organiser pour intégrer les instituteurs nouvellement nommés, pour différencier les apprentissages, pour élaborer un plan de réussite
scolaire et pour organiser le cas échéant des formations continues, si on leur accorde les moyens pour ce faire.
Le SEW/OGBL estime qu'il n'est pas utile que l'inspecteur signale les besoins en accompagnement pédagogique des écoles comme il est indiqué à l'article 3. Si les écoles ont des besoins dans ce domaine, c'est à eux de signaler ces besoins et elles devraient être autorisées à choisir un accompagnateur auquel elles font confiance. Le SEW/OGBL ne voit pas comment on peut imposer un accompagnement
pédagogique aux écoles.
Actuellement, les leçons supplémentaires accordées aux comités d'école et aux comités de cogestion sont mesurées aux compte-goutte, alors que la procédure d'urgence est demandé afin de pouvoir engager
des instituteurs-ressources dès la rentrée scolaire 2009/2010. Si le SEW/OGBL peut comprendre que la Ministre hésite à accorder trop de leçons supplémentaires aux comités à cause de la pénurie en instituteurs et afin de ne pas devoir engager de nouveaux chargés de cours pour assurer l'enseignement, il ne peut comprendre pourquoi elle n'hésite pas à engager des leçons supplémentaires pour la création de postes d'instituteurs-ressources pour lesquelles il
n'est pas démontré qu'il existe une demande auprès des écoles.
L'article 64 de la loi du 6 février 2009 sur l'enseignement fondamental stipule que les instituteursressources « interviennent au niveau des écoles afin d'accompagner les équipes pédagogiques qui en font la demande dans la mise en oeuvre du plan de réussite scolaire ou sur proposition de l'inspecteur d'arrondissement ». A la rentrée 2009/2010, les équipes commencent leur travail et une demande émanant de leur part peut tout au plus intervenir dans le courant de l'année scolaire au moment de la définition du plan de réussite scolaire, ainsi la demande actuelle pour des instituteurs-ressources ne peut émaner que de la part des inspecteurs. Or, le SEW/OGBL est d'avis qu'il faut donner aux équipes pédagogiques la possibilité de se constituer et de commencer leur travail de façon
à faire émaner les besoins constatés à la base. Ce sont eux qui auraient besoin de ressources supplémentaires si on veut réellement leur donner une force de proposition.
Le SEW/OGBL estime qu'il n'est pas indiqué d'engager actuellement des instituteurs-ressources. Il n'existe donc aucune urgence pour ce règlement grand-ducal. On pourrait toujours envisager la création de ces postes par la suite, si cette demande émanait effectivement de la base.
Si le SEW/OGBL a soutenu le projet de loi sur l'enseignement fondamental, c'est bien à cause de son caractère démocratique qui donne la parole aux partenaires de l'école à la base: élèves, parents d'élèves et enseignants. C'est la responsabilisation des acteurs du terrain qui constitue l'aspect le plus novateur de cette loi. D'ailleurs, une grande partie des enseignants sont prêts à relever ce défi, si on le leur permet. Or, actuellement il n'est pas clair que le ministère les soutienne effectivement dans leurs efforts. L'exemple des institueurs-ressources est typique: Pourquoi investir dans
des postes qu'on ne demande pas, alors que les moyens semblent manquer là où ils sont exigés ?