Le travail multi professionnel et interdisciplinaire : défis et perspectives pour l'école (Journal 5/2006) Patrick Arendt
Le travail multi professionnel et interdisciplinaire : défis et perspectives pour l'école
En date du 12 et 13 octobre, l'A.N.C.E. (Association Nationale des Communautés Educatives) en collaboration avec l'UniLux, avait organisé un symposium sur le travail multi professionnel et interdisciplinaire des professions enseignantes.
Les tâches de plus en plus complexes devant être assurées par notre système scolaire, exigent une plus étroite collaboration entre les différents acteurs professionnels dans les écoles. Même s'il existe indéniablement des approches dans certaines écoles et des modèles de collaboration, il faut avouer que les protagonistes des différentes disciplines manoeuvrent les uns à côté des autres sans toutefois constituer de vraies équipes pédagogiques. L'ANCE a le mérite d'avoir abordé une question brûlante et on pouvait s'attendre à des débats animés et des propos concluants.
Beaucoup d'éducateurs furent engagés dans les structures péri- et parascolaires, les structures d'accueil, les maisons relais, et dans toutes les autres activités organisées par les communes autour et avec les écoles. Pour garantir une bonne qualité de l'encadrement des enfants, il faut établir une bonne ou mieux encore une parfaite collaboration entre tous les acteurs.
Tous les ingrédients furent réunis pour un symposium passionnant, évoquant les questions pertinentes et offrant une plate-forme pour des débats.
Malheureusement ces objectifs, s'ils étaient visés, ne furent pas atteints. Pour une participation de 50€ (gratuite pour les étudiants et les très nombreux invités) qui donnait droit à quelques boissons, un croissant et un repas dans la cantine, on pouvait s'attendre à une très bonne organisation.
Le programme annonçait en tout 12 heures de conférences sur différents sujets au cours du jeudi après-midi et du vendredi. Et les différentes interventions se succédaient à un rythme effréné.
Disons-le d'emblée, le symposium fut décevant. Les différents conférenciers n'avaient que quelques minutes pour développer leur sujet. Ils n'avaient tout au plus le temps de retracer les généralités de leurs thèses et le public averti restait sur sa faim. Plus triste encore que personne ne semblait avoir le courage d'aborder les vrais problèmes. A la fin des différentes interventions, il n'y avait aucune possibilité ni de poser des questions, ni de discuter les propos émis. Difficile de retrouver le fameux fil rouge ente les sujets. Il restait l'impression qu'on avait essayé d'engager un maximum d'interlocuteurs pour meubler le symposium. Faire expliquer les structures de l'EDIFF à un public averti qui en même temps avait pris congé, frôle l'insulte. Et un conférencier qui lisait son texte à haute voix d'un morceau de papier mettait les nerfs des intéressés à rude épreuve.
Et si l'occasion de se mettre ensemble pour organiser les collaborations dans les écoles fut raté cette fois-ci, il est toutefois incontestable que tous les acteurs des écoles, dans un sens large, doivent se concerter.
Les enseignants sont méfiants. Ils voient de plus en plus d'experts débarquer dans leur classe, prônant des mesures spécifiques pour les élèves présentant des difficultés, sans pour autant fournir une aide ou les ressources nécessaires aux enseignants et à l'instar de la CMPP actuelle sans leur donner l'accès au dossier de l'élève. L'enseignant risque de se retrouver confronté à des exigences incohérentes de la part de différentes structures ou commissions qui rendent l'organisation de ses activités et de ses cours pratiquement impossible.
Pour que notre système éducatif soit efficace, il faut que la collaboration entre les intervenants dans les classes, entre l'école et les différentes structures péri- et parascolaires soit clairement définie. Qu'on se mette ensemble.
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