Communiqué des syndicats SEW/OGB-L et SNE/CGFP (6/4/2008)

Chères, chers collègues,
Comme vous l'avez probablement déjà appris par la presse, les négociations entre le Gouvernement et les 2 syndicats en vue d'une revalorisation de la carrière de l'instituteur ont échoué. Le Gouvernement est resté intransigeant sur une augmentation du temps de travail en présence des élèves tout en évaluant le travail pour les concertations, l'évaluation par compétences, les consultations pour parents, les travaux administratifs et la formation continue à 4 heures hebdomadaires.
Afin de mener à bien les nouvelles missions contenues dans la loi scolaire, les syndicats étaient bel et bien prêts à accepter cet effort supplémentaire de 4 heures à fournir par les enseignants. Nous savons que vous êtes nombreux à être convaincus de l'utilité de ces tâches pour augmenter la qualité de l'école et nous nous étions résolus à convaincre tous les collègues de l'importance de cet engagement accru pour réussir l'implantation du travail en équipe pédagogique.
Par contre, nous ne pouvons accepter qu'on augmente en même temps le nombre de leçons à prester. Nous exigeons le respect de notre travail, ce qui signifie aussi qu'on ne peut augmenter indéfiniment le temps d'enseignement sans nuire à sa qualité. Si nous sommes prêts à fournir les efforts nécessaires pour les concertations et les consultations des parents, il est tout aussi clair que nous ne pouvons accepter une augmentation du temps d'enseignement.
La situation de l'école d'aujourd'hui n'est pas comparable à celle d'avant 1989. Le plan d'études était beaucoup moins exigeant, les élèves moins agités et la population scolaire moins hétérogène. Nos missions et nos responsabilités vont croissant et l'allongement successif de la formation initiale tout comme l'augmentation de la fréquentation de formations continues parlent un langage clair.
Un reclassement dans la carrière supérieure s'impose et le principe a d'ailleurs été accepté par le Gouvernement. Les divergences entre les syndicats et le Gouvernement concernent essentiellement le travail à fournir par les enseignants pour obtenir ce reclassement.
Or, il s'agit là d'un point essentiel qui concerne la nature même de notre travail. Il est évident que la tâche d'enseignement contient à côté des leçons d'enseignement direct un travail de préparation et de correction. Qui plus est, le travail de réflexion que l'enseignant réflexif est appelé à fournir prend de plus en plus d'envergure. En d'autres termes, augmenter le temps d'enseignement signifie réduire le temps disponible pour la réflexion, les préparations et les corrections et n'est donc nullement synonyme d'une amélioration de la qualité du travail presté. Les syndicats ont décidé de défendre la qualité du travail de l'instituteur tout en exigeant le reclassement dans la carrière supérieure.
La procédure de conciliation entamée débouchera soit sur un accord acceptable soit sur un arrêt de travail que nous devons d'ores et déjà préparer sérieusement afin de nous assurer des meilleures chances de régler ce conflit de manière satisfaisante.
Dans les semaines à venir les syndicats SNE/CGFP et SEW/OGBL organiseront des réunions d'information dans les différentes régions du pays pour préparer une grève éventuelle. Il est important qu'un maximum de collègues soient présents lors de ces réunions et surtout que toutes les écoles soient représentées. Cet ultime moyen pour défendre nos intérêts doit être utilisé avec discernement. Pour réussir, nous avons besoin de la solidarité de tous. Nous vous communiquerons sous peu les dates et les lieux des différentes réunions.