La maîtrise des langues dans le cadre de la formation aux fonctions d'aide socio-familiale (19/04/2006 Françoise Hetto-Gaasch) Q/R
Monsieur le Président,
Par la présente et conformément à l'article 75 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Madame Mady Delvaux-
Stehres, Ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle.
Le règlement grand-ducal du 21 mai 1999 a institué une formation aux fonctions d'aide socio familiale. Cette formation, qui est dispensée en cours d'emploi, s'étale sur au moins deux ans et s'adresse d'abord à des personnes adultes qui assument des fonctions d'aide socio familiale au sein d'institutions et de services qui proposent des prestations socio familiales.
Ces personnes remplissent des tâches importantes, soit en milieu ouvert, soit en institution, au niveau de l'économie domestique, de l'aide aux soins, de l'accompagnement aux actes essentiels de la vie.
Le règlement grand-ducal du 21 mai 1999 prévoit dans son article 10 que les candidats à la formation doivent «comprendre et arriver à s'exprimer dans au moins deux des langues usuelles au Luxembourg, dont le luxembourgeois ».
Or, après avoir terminé leurs cours et épreuves en luxembourgeois, un certain nombre de candidats de nationalité non luxembourgeoise et pouvant s'exprimer en français sont obligés de suivre une partie de leur formation d'aide socio familiale en allemand. Ces candidats ont d'énormes problèmes à assimiler la matière enseignée en allemand. Certains d'entre eux doivent se faire traduire les textes allemands en français pour pouvoir les comprendre et les étudier. Même si ces personnes ont réussi un BI dans leurs cours de luxembourgeois, cela n'entraîne pas automatiquement des connaissances en allemand. D'après mes informations, il existe cependant des formations en français.
Dans ce contexte, j'aimerais poser à Madame la Ministre les questions suivantes:
1. Pourquoi est-ce que certains candidats sont obligés de suivre les cours en allemand, bien qu'ils maîtrisent uniquement le français et le luxembourgeois?
2. Combien de personnes sont concernées par ce problème?
3. Est-ce que Madame la Ministre a l'intention de remédier à cette incohérence?
4. Pourquoi est-ce que les candidats n'ont pas le choix de suivre les cours dans la langue qui leur convient le mieux: ou bien en luxembourgeois, en français ou en allemand?
5. En général, combien de personnes suivent cette formation et la terminent avec succès?
Quel est le pourcentage de luxembourgeois? Quelles sont les autres nationalités représentées?
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments distingués.
Députée
Réponse de la Ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle à la question parlementaire N° 1036 de Madame la Députée Françoise Hetto-Gaasch:
Il y a lieu de relever en premier lieu que la maîtrise de la langue luxembourgeoise est essentielle pour l'exercice de la profession d'aide socio-familiale. Un accent particulier est mis sur cette exigence dans le cadre de formation.
Les cours sont donnés en langue luxembourgeoise. Les élèves peuvent prendre leurs notes en français ou en allemand et à l'examen ils peuvent choisir pour les épreuves écrites entre l'allemand et le français. Les épreuves orales se font obligatoirement en luxembourgeois.
A titre d'expérience, des cours ont été donnés en langue française. Toutefois les résultats à l'examen ont été très mauvais parce que les candidats n'arrivaient pas à s'exprimer de manière satisfaisante en langue luxembourgeoise lors des épreuves orales. A la vue de ces difficultés, l'expérience a été arrêtée et depuis peu il est demandé aux candidats qui n'ont pas suivi l'enseignement à l'école luxembourgeoise de passer le certificat B1 du cadre européen de référence établi par le Conseil de l'Europe, au Centre de Langues.
Le niveau de ce certificat correspond à celui d'un locuteur qui peut communiquer de manière autonome dans une langue.
Reste la question de la langue dans laquelle sont rédigées les notes distribuées par les chargés de cours. Ces notes sont généralement rédigées en allemand. Toutefois les responsables de la formation préparent à l'heure actuelle une présentation power point bilingue (allemand et français) reprenant la structure du cours et les mots clé qui sont traités.
Ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle <