Atelier 3: conclusions (Martine Burg / Patrick Arendt)

04.05.2011

L’évaluation des élèves



Le workshop sur l’évaluation des élèves a connu le plus vif intérêt des enseignants avec 27 inscriptions.

Les constats ont été faits à 3 niveaux: au niveau des élèves, des parents et des enseignants. Comment les élèves ont-ils vécu les bilans? Comment les parents ont-ils réagi vis-à-vis des bilans? Et, comment nous, enseignants, avons vécu ces bilans jusque maintenant?

Voici les éléments les plus importants.

Au niveau des élèves:

  • bilans trop vagues
  • trop compliqués pour la majorité des enfants
  • il n’y a pas d’autoévaluation, donc pas de feedback
  • le plus important, c’est la communication avec les élèves sur leurs apprentissages
  • risque du «tout est bien, tout est beau»


Au niveau des parents:

  • bilans trop compliqués, trop difficiles
  • il est préférable de discuter des apprentissages lors d’un entretien individuel
  • il y a des parents qui préfèrent les points et les notes
  • « Est-ce qu’il/elle a bien travaillé?»
  • «Va-t-il/elle avancer?»
  • les entretiens individuels favorisent un bon climat de partenariat avec les parents
  • «Pouvez-vous me démontrer cela?» Comment prouver aux parents à quel stade de progression se trouve leur enfant ?
  • les progrès sont difficiles à voir, surtout s’ils se font à petits pas
  • Est-ce vraiment un instrument pour les parents? Peut-on les montrer également aux grand-parents?
  • l’évaluation reste subjective
  • «Le pingouin est-il un oiseau handicapé?» Comment expliquer les forces et les faiblesses des élèves?
  • chez les parents il y a de grandes différences de compréhension des bilans
  • les bilans doivent être une information, une documentation sur la progression de leur enfant


Au niveau des enseignants:

  • il y a eu de la panique, voire une pression
  • Subjectivité, objectivité?
  • trop de descripteurs ou pas assez?
  • Que faire quand on ne peut pas évaluer? Un élève qui ne parle pas, ou un élève qui est souvent absent?
  • les bilans demandent un grand investissement de temps
  • Que faire en cas de regréssion?
  • les possibilités d’interprétation sont très grandes
  • Quand est-ce qu’une compétence est atteinte?
  • Dans les explications sur l’utilisation des bilans, il a été constaté qu’il y a de grandes différences selon les inspecteurs.
  • Ce qui est bien, c’est de pouvoir parler en équipe sur les élèves et leur progression.
  • Pourquoi évalue-t-on? Pour documenter une progression? Pour faire une «Lernstandkontrolle»? Evaluation formative? Sommative? Quelle en est l’utilité?
  • le portfolio est important pour l’élève, mais demande un grand investissement de temps
  • parfois l’enseignant a un «mauvais» sentiment, car il ne peut pas toujours attester le niveau d’acquisition de la compétence
  • le bilan est prévu pour être formatif, mais en fin de compte il est également sommatif car il atteste à la fin d’un cycle si l’élève avance ou pas


Conclusions:

  • Pour un sujet tellement complexe, on ne pouvait guère s’attendre à développer de nouvelles alternatives concrètes, surtout avec un temps imparti limité. On doit cependant retenir ces quelques pistes qui vont permettre au SEW/OGBL de continuer ou de relancer les débats internes:
  • définir clairement en toute transparence pour les parents et les enseignants, les objectifs de l’évaluation et trouver à ce sujet un large conscencus. Le fait que ce débat a été omis risque de compromettre la mise en place de toute réforme scolaire;
  • limiter l’évaluation à des compétences et des savoirs de base acquises à l’école. Ceci reste aussi valable pour les épreuves standardisées;
  • veiller à ce que l’évaluation n’augmente pas la pression sur les élèves dès les premiers cycles de l’école fondamentale;
  • formuler les bilans de façon à ce que tous les parents soient en mesure d’en tirer les conclusions qui s’imposent;
  • séparer de façon claire et transparente l’évaluation sommative et l’évaluation formative;
  • réduire le temps investi dans les activités d’évaluation dans le cadre de l’horaire scolaire, afin de ne pas réduire inutilement le temps d’enseignement et les périodes d’apprentissage;
  • élaborer des bilans d’évaluation qui peuvent être dressés par les enseignants dans un délai raisonnable.


Martine Burg / Patrick Arendt