Atelier 3: conclusions (Martine Burg / Patrick Arendt)

L’évaluation des élèves
Le workshop sur l’évaluation des élèves a connu le plus vif intérêt des enseignants avec 27 inscriptions.
Les constats ont été faits à 3 niveaux: au niveau des élèves, des parents et des enseignants. Comment les élèves ont-ils vécu les bilans? Comment les parents ont-ils réagi vis-à-vis des bilans? Et, comment nous, enseignants, avons vécu ces bilans jusque maintenant?
Voici les éléments les plus importants.
Au niveau des élèves:
- bilans trop vagues
- trop compliqués pour la majorité des enfants
- il n’y a pas d’autoévaluation, donc pas de feedback
- le plus important, c’est la communication avec les élèves sur leurs apprentissages
- risque du «tout est bien, tout est beau»
Au niveau des parents:
- bilans trop compliqués, trop difficiles
- il est préférable de discuter des apprentissages lors d’un entretien individuel
- il y a des parents qui préfèrent les points et les notes
- « Est-ce qu’il/elle a bien travaillé?»
- «Va-t-il/elle avancer?»
- les entretiens individuels favorisent un bon climat de partenariat avec les parents
- «Pouvez-vous me démontrer cela?» Comment prouver aux parents à quel stade de progression se trouve leur enfant ?
- les progrès sont difficiles à voir, surtout s’ils se font à petits pas
- Est-ce vraiment un instrument pour les parents? Peut-on les montrer également aux grand-parents?
- l’évaluation reste subjective
- «Le pingouin est-il un oiseau handicapé?» Comment expliquer les forces et les faiblesses des élèves?
- chez les parents il y a de grandes différences de compréhension des bilans
- les bilans doivent être une information, une documentation sur la progression de leur enfant
Au niveau des enseignants:
- il y a eu de la panique, voire une pression
- Subjectivité, objectivité?
- trop de descripteurs ou pas assez?
- Que faire quand on ne peut pas évaluer? Un élève qui ne parle pas, ou un élève qui est souvent absent?
- les bilans demandent un grand investissement de temps
- Que faire en cas de regréssion?
- les possibilités d’interprétation sont très grandes
- Quand est-ce qu’une compétence est atteinte?
- Dans les explications sur l’utilisation des bilans, il a été constaté qu’il y a de grandes différences selon les inspecteurs.
- Ce qui est bien, c’est de pouvoir parler en équipe sur les élèves et leur progression.
- Pourquoi évalue-t-on? Pour documenter une progression? Pour faire une «Lernstandkontrolle»? Evaluation formative? Sommative? Quelle en est l’utilité?
- le portfolio est important pour l’élève, mais demande un grand investissement de temps
- parfois l’enseignant a un «mauvais» sentiment, car il ne peut pas toujours attester le niveau d’acquisition de la compétence
- le bilan est prévu pour être formatif, mais en fin de compte il est également sommatif car il atteste à la fin d’un cycle si l’élève avance ou pas
Conclusions:
- Pour un sujet tellement complexe, on ne pouvait guère s’attendre à développer de nouvelles alternatives concrètes, surtout avec un temps imparti limité. On doit cependant retenir ces quelques pistes qui vont permettre au SEW/OGBL de continuer ou de relancer les débats internes:
- définir clairement en toute transparence pour les parents et les enseignants, les objectifs de l’évaluation et trouver à ce sujet un large conscencus. Le fait que ce débat a été omis risque de compromettre la mise en place de toute réforme scolaire;
- limiter l’évaluation à des compétences et des savoirs de base acquises à l’école. Ceci reste aussi valable pour les épreuves standardisées;
- veiller à ce que l’évaluation n’augmente pas la pression sur les élèves dès les premiers cycles de l’école fondamentale;
- formuler les bilans de façon à ce que tous les parents soient en mesure d’en tirer les conclusions qui s’imposent;
- séparer de façon claire et transparente l’évaluation sommative et l’évaluation formative;
- réduire le temps investi dans les activités d’évaluation dans le cadre de l’horaire scolaire, afin de ne pas réduire inutilement le temps d’enseignement et les périodes d’apprentissage;
- élaborer des bilans d’évaluation qui peuvent être dressés par les enseignants dans un délai raisonnable.
Martine Burg / Patrick Arendt