article paru dans le Jeudi du 23-2-2006: Deuxième Journée de réflexion sur la loi scolaire - Préparer l'avenir sur des bases solides

23.02.2006

Deuxième Journée de réflexion sur la loi scolaire



Préparer l'avenir sur des bases solides



Journée studieuse ce samedi 18 février pour les membres du syndicat Education et Sciences de l'OGB-L (SEW) et de la Fédération générale des instituteur luxembourgeois, qui se sont réunis au siège de la CEP-L pour cette seconde journée de réflexion.

CÉDRIC EVRARD

Quatre ateliers pour quatre thèmes majeurs. Histoire d'approfondir pour reprendre les termes de la présidente du SEW, Monique Adam, «certains sujets de la loi scolaire qui posent encore problème». C'est le cas du processus d'évaluation des écoles. Ce dernier inquiète tout particulièrement le corps enseignant qui ne souhaite en aucun cas voir apparaître au Luxembourg un «ranking» (classement) des écoles et des enseignants. «Les parents préféreront placer leur enfant là où le taux de réussite est le plus élevé, dans les écoles les plus cotées. Je prône plutôt un système d'auto-évaluation.»


UN CADRE À REMPLIR DE VIE
Autre sujet de débat: le processus de cogestion présenté comme la pierre angulaire de la réforme de l'école primaire. «Impliquer les enseignants dans la recherche de nouveaux chemins pour atteindre les objectifs que l'école s'est fixés ne sera pas possible sans la création de comités de cogestion dans toutes les communes. La question est de savoir comment les organiser et quelles seront leurs missions.» Monique Adam imagine des rencontres trimestrielles entre -ces comités de cogestion et des comités de parents d'élèves afin de discuter de l'organisation scolaire tout en laissant la gestion journalière au soin des enseignants.

Troisième thème abordé: la création d'équipes pluridisciplinaires ouvrant l'école à de nouvelles professions (pédagogues, psychomotriciens, orthophonistes). «L'enseignant est une personne isolée et peu habituée à travailler en équipe. Ce sera nouveau pour lui. D'où la nécessité de créer un team pédagogique qui développera un langage commun.»

Dernier sujet à débat: les cycles d'apprentissage pluriannuels dans l'organisation de l'éducation préscolaire et de l'enseignement primaire. Cycles qui devraient permettre une diversification accrue des parcours scolaires des élèves qui, sans redoublement, pourront parcourir les cycles en bénéficiant de mesures d'encadrement différenciées. «Cela signifie que l'on va donner plus de temps à l'enfant pour construire ses compétences. Cela doit se faire sur le mode et l'intensité de la prise en charge pédagogique et non sur la longueur du temps de formation qui constituerait un retour sournois vers un redoublement déguisé.»

La ministre de l'Education nationale, Mady Delvaux-Stehres, s'est dite ouverte à la discussion. Elle souhaite déposer le projet de loi avant les grandes vacances. «La loi devra poser le cadre. A nous, enseignants, de le remplir de vie. Ce sera le grand enjeu», conclut Monique Adam.