Accord de coalition – des portes sont ouvertes et il faudra clarifier nombre de détails (Journal 1/2014)

06.02.2014

Accord de coalition – des portes sont ouvertes et il faudra clarifier nombre de détails


Nous présentons ci-dessous les parties de l’accord de coalition qui intéressent tout particulèrement les enseignants et en tant que SEW, nous prenons position par rapport à ces différents points de l’accord. Ce qui est nouveau, c’est que la responsabilité du nouveau ministre et du secrétaire d’Etat de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse s’étend sur toutes les facettes éducatives, - les crèches, l’éducation précoce, l’enseignement fondamental, l’enseignement secondaire et secondaire technique et l’enseignement supérieur et la recherche. Il faut dire que parler avec le SEW sous ces conditions constitue un grand avantage pour le ministre, puisque notre syndicat regroupe les personnels de l’ensemble de la chaîne éducative.

Un certain nombre d’options de l’accord de coalition ne nous donnent pas satisfaction pour l’instant, d’autres demandent à être clarifiées. Mais des portes sont entre-ouvertes et il s’agira pour nous – avec le support de nos membres et des autres enseignants et éducateurs – de les ouvrir davantage. Nous sommes prêts à entamer une discussion fondamentale avec les deux nouveaux responsables de l’Education nationale et de la Fonction publique sur les orientations à venir et à participer dès à présent aux groupes de travail créés.



Sommaire



Education nationale

  • Bilans et perspectives

    1. La réforme de l’école fondamentale
    2. La réforme de la formation professionnelle
    3. Le régime préparatoire
    4. Le projet de réforme de l’enseignement secondaire et secondaire technique

  • Les lignes directrices de la politique scolaire

    1. Différencier l’offre scolaire
    2. Revoir l’enseignement des langues
    3. Mettre l’accent sur l’orientation des élèves
    4. Impliquer davantage les parents
    5. Encourager la participation des élèves
    6. Promouvoir la cohésion sociale
    7. Education aux valeurs
    8. Réforme de l’éducation différenciée
    9. Compétences horizontales
    10. Education au développement durable
    11. Ecole de la deuxième chance
    12. Grande Région
    13. Culture
    14. Life Long Learning
    15. Enseignement dans les centres pénitentiaires
    16. Lycée militaire



    Fonction publique



  • Education nationale



    Programme gouvernemental



    L’éducation est un droit fondamental pour tous, indépendamment de l’origine, du sexe ou du revenu. Un système éducatif performant et socialement juste est décisif pour donner à chaque enfant des chances équitables pour construire son avenir. Il constitue en même temps une condition indispensable afin d’assurer la cohésion sociale et le succès économique de notre pays. Les mêmes chances de départ dans la vie, une éducation de qualité et le développement des capacités individuelles de chaque enfant doivent donc être les points centraux de la politique en matière d’éducation nationale.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW partage entièrement ces considérations.
    Or, au cours des 10 dernières années et sous le couvert de mots d’ordre progressistes, les responsables de l’Education nationale ont initié dans notre système éducatif un ensemble de réformes, qui en fin de compte l’ont rendu moins performant pour le commun des élèves, diminuant ainsi l’égalité des chances.
    L’approche par compétences, une individualisation des parcours scolaires mal encadrée et un système de compensations mal orienté ont conduit, contrairement aux objectifs affichés, à une orientation et un nivellement vers le bas des élèves socialement défavorisés.




    Programme gouvernemental



    1. Bilans et perspectives


    a. La réforme de l’école fondamentale



    Le rapport d’évaluation de la réforme de l’école fondamentale, établi par l’Université du Luxembourg en décembre 2012, indique les pistes pour les réagencements nécessaires. Le plan d’études sera simplifié. Le nombre de descripteurs à la base des socles de compétence sera réduit et limité aux domaines-clefs de l’apprentissage. Les bilans intermédiaires qui renseignent les parents et les élèves sur le niveau acquis seront formulés de manière plus compréhensible.

    La réforme a attribué une autonomie accrue et une plus grande responsabilité aux acteurs de l’école. Des études internationales révèlent que la direction de l’école joue un rôle important dans le développement de la qualité des écoles.

    Afin de contribuer à la réussite de la réforme engagée en 2009, le Gouvernement s’attachera à améliorer l’administration et l’organisation dans les écoles. A cette fin, les compétences des présidents d’école, nommés par le Ministre, seront redéfinies et élargies, sur la base du système actuel, pour assurer la direction et la gestion administrative de l’école.



    Réactions/Propositions du SEW



    Le modèle de la cogestion avec les comités d’école et les comités de cogestion constitue un des aspects positifs de la réforme de l’enseignement fondamental. Le rapport intermédiaire de l’université sur la mise en oeuvre de la loi de 2009 a démontré que les comités d’école avec leur président élu par le corps enseignant se caractérisent par un fonctionnement très efficace et une large acceptation de tous les partenaires scolaires.
    • Le SEW/OGBL exige que le modèle de la cogestion soit maintenu et que les écoles et les comités d’école aient une plus grande autonomie.

    Par l’introduction du contingent des leçons d’enseignement, quelques 4000 leçons d’enseignement dans les classes vont disparaître jusqu’en 2019 au niveau national.
    • Le SEW/OGBL exige une adaptation du contingent de leçons d’enseignement direct à un niveau comparable à celui qui prévalait dans les communes progressistes en matière d’éducation avant la réforme de 2009.
    • Dans la mesure du possible, les ressources humaines doivent être déployées sur le terrain. Les membres des équipes multi-professionnelles sont à affecter aux écoles afin qu’ils puissent travailler avec les élèves.
    • La bureaucratie doit être réduite au strict minimum afin que les enseignants puissent se consacrer entièrement à leur mission d’enseigner.

    Le plan de réussite scolaire (PRS) est surtout un instrument générateur de bureaucratie et de contrôle qui sert à mettre les écoles en concurrence.
    • Le SEW/OGBL exige l’abolition de l’actuel modèle du PRS. Les ressources ainsi libérées pourront être utilisées à développer des projets pédagogiques dans les écoles.

    L’évaluation des élèves doit être réformée. Cette dernière s’oriente à un enseignement par compétences qui évalue exclusivement les compétences sans prendre en considération les savoirs.
    • Le SEW/OGBL demande une réforme rapide des bilans d’évaluation actuels. Les bilans doivent renseigner les enfants et les parents sur le niveau acquis dans la maîtrise des savoirs et des savoir-faire par rapport aux exigences fixées par le plan d’études pour les différents cycles. Afin de rendre l’évaluation plus transparente, il est nécessaire d’élaborer un nouveau plan d’études qui définit pour chaque cycle le niveau minimum de savoirs et de savoir-faire que les enfants doivent avoir acquis pour pouvoir continuer au cycle suivant.


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    Programme gouvernemental



    b. La réforme de la formation professionnelle



    Le système modulaire tel qu’introduit dans la formation professionnelle s’est révélé difficilement gérable pour les établissements scolaires. Le Gouvernement s’attachera à décharger les établissements et à améliorer la prise en charge des élèves par la remédiation et le rattrapage.


    Réactions/Propositions du SEW



    La réforme de la Formation professionnelle a créé plus de problèmes qu’elle n’en a résolus. Depuis 2007, le SEW n’a cesse de mettre en question cette réforme et d’exiger une véritable amélioration de la formation professionnelle.

    Nos principales critiques relatives à la réforme en question ont été les suivantes :
    • l’enseignement et l’évaluation sont exclusivement basés sur les compétences. Cette méthode d’enseignement et d’évaluation est trop spécifiquement utilitariste et centrée sur la seule « employabilité » des élèves.
    • l’organisation modulaire des formations néglige toute forme d’enseignement multi- et interdisciplinaire, pourtant indispensable à la bonne compréhension, par les élèves, de situations complexes Les PII et les PIF ne jouent qu’un rôle d’alibi à cet égard.
    • les modules de rattrapage et de remédiation sont organisés de matière chaotique. Devant le nombre élevé d’élèves en échec, les directions de lycées se trouvent dans l’impossibilité d’organiser les modules de rattrapageen temps utile et de manière satisfaisante. Cette situation va au détriment des élèves concernés, confrontés à des grilles horaires surchargées, de plus en plus démotivés et futures victimes d’un décrochage scolaire qui ira en s’accentuant.
    • il existe un manque flagrant de places d’apprentissage. Depuis la réforme, le nombre d’apprentis sous contrat a diminué.
    • les passerelles entre les différents régimes de la formation professionnelle et le régime technique, existant toujours en théorie, sont, de facto, devenues impossibles.
    • l’accès aux études techniques supérieures pour les bacheliers techniciens a été fortement réduit. Dans l’ancien régime du technicien, la réussite à l’examen national donnait un accès automatique aux études techniques supérieures. 48 % en moyenne des élèves techniciens en profitaient. Dorénavant, seule la réussite de modules préparatoires permettra encore l’accès à ces études supérieures. Toutefois, les premières informations concernant l’organisation des modules préparatoires n’augurent rien de bon. Ces derniers – à de rares exceptions près – seront identiques pour toutes les formations du technicien et ne correspondront donc pas nécessairement aux exigences particulières des différentes formations. De plus, le niveau de difficulté de la plupart des modules préparatoires – que ce soient les langues ou les mathématiques – est disproportionné par rapport aux connaissances acquises par les élèves au cours des années précédentes. Par ailleurs, l’accès aux modules préparatoires sera refusé aux élèves qui, au début de la classe de 12e – et il y en a beaucoup - sont en échec dans un ou plusieurs modules « classiques ».

    Les très mauvais résultats dans les formations-phares en octobre dernier ont confirmé l’échec de la réforme.




    Programme gouvernemental



    Ensemble avec les acteurs concernés et sur la base d’une évaluation approfondie, le Gouvernement adaptera l’enseignement par compétences aux besoins de la formation professionnelle.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW est prêt pour entamer avec les acteurs concernés une adaptation fondamentale de la réforme. Dans ce sens, nous proposons :
    • une redéfinition des programmes afin de permettre de nouveau un accès normal du technicien aux études techniques supérieures et abandon du système des modules préparatoires;
    • une discussion fondamentale avec tous les acteurs sur les raisons de l’échec de la réforme ;
    • l’abandon de l’évaluation par compétences comme unique critère d’évaluation ;
    • la réinstauration d’un examen national ;
    • le retour à des passerelles automatiques et continues entre le régime du technicien et le régime technique ;
    • la réinclusion des représentants des enseignants dans les organes de prise de décision inscrits dans la loi

    Par ailleurs, nous nous opposons à un retour vers l’isolement de l’enseignement professionnel d’avant la loi de 1979 sur l’EST, tel que cela est prévu dans le projet de loi de réforme de l’ES et de l’EST.




    Programme gouvernemental



    Les divergences scolaires et culturelles des élèves ne doivent pas engendrer de discrimination dans le choix de l’orientation en termes de formation professionnelle. La formation professionnelle devra donc s’adapter à la réalité linguistique et démographique de notre pays et proposer tous les parcours de formation professionnelle en allemand et en français.


    Réactions/Propositions du SEW



    Oui à un parcours de formation professionnelle en allemand et en français dans les formations pour métiers « manuels ». Non à un tel parcours pour les formations commerciales (entreprises au parler majoritairement francophone-jargon français en sciences économiques / comptabilité / droit) et les formations du technicien en général.




    Programme gouvernemental



    Une formation professionnelle réussie nécessite une meilleure coordination entre la politique scolaire et la politique de l’emploi, entre le monde du travail et le monde scolaire.

    Les moyens pour assurer cette coordination devront être développés, en précisant le rôle du tuteur et en augmentant le nombre des conseillers à l’apprentissage.



    Réactions/Propositions du SEW



    D’accord, mais il faudra dans ce cas bien former les tuteurs !
    Depuis mai 2010, la « Luxembourg School for Commerce » propose ces formations qui s’étalent sur deux journées entières, suivies de deux demi-journées, soit un total de 24 heures. On est en droit de se poser la question si cela est suffisant pour bien préparer les formateurs à leur tâche. A noter encore qu’aucune épreuve de certification n’est prévue. A titre de comparaison, la formation des tuteurs en entreprise telle qu’elle est pratiquée en Allemagne, est structurée selon 4 modules d’une durée totale qui se situe entre 90 et 115 heures ... et elle fait l’objet d’une épreuve.

    Considérant les propositions de la coalition gouvernementale en matière de formation professionnelle, nous devons constater que la dévalorisation de la formation du technicien et les énormes problèmes que rencontre ce régime depuis la réforme (rappelons que le technicien, avant la réforme, ne faisait pas partie de la formation professionnelle) ne sont pas du tout abordés dans le programme gouvernemental.

    • Cette formation doit absolument être revalorisée et la question de son retrait de la formation professionnelle et sa réintégration dans le régime technique doit être posée et discutée.


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    Programme gouvernemental



    c. Le régime préparatoire



    Une réforme du régime préparatoire a été envisagée dans le cadre du projet de réforme de l’enseignement secondaire technique et sera considérée comme prioritaire. La population scolaire regroupe des élèves ayant des problèmes au niveau des langues et des élèves ayant des difficultés d’apprentissage. L’objectif est de garantir une prise en charge individuelle et de procurer à un nombre aussi élevé que possible une formation.


    Réactions/Propositions du SEW



    Les problèmes des élèves orientés vers le régime préparatoire résultent largement des difficultés rencontrées dès le début de la scolarité. Cela compte aussi bien pour les élèves provenant de milieux sociaux luxembourgeois défavorisés que pour les élèves de familles immigrées. Les études PISA ont révélé que de très fortes différences existent dès le premier et le deuxième cycle. C’est là qu’il faut intervenir en premier lieu à travers une aide intensive dès le départ. La réforme de l’enseignement fondamental ne semble définitivement pas avoir abouti dans ce sens, bien au contraire: le pourcentage d’enfants orientés vers le régime préparatoire a battu tous les records à la fin de l’année scolaire 2012/13 (15%) ! Quant aux immigrés entrant dans le système luxembourgeois au cours de leur scolarité, il faudra les accueillir à travers un support linguistique massif.

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    Programme gouvernemental



    d. Le projet de réforme de l’enseignement secondaire et secondaire technique




    Le projet de réforme de l’enseignement secondaire et secondaire technique déposé par le Gouvernement servira de base pour réformer l’enseignement secondaire et secondaire technique. Le projet sous question sera réexaminé sur base des grandes lignes directrices de la politique en matière d’éducation nationale du Gouvernement et des avis émis.


    Réactions/Propositions du SEW



    Nous sommes satisfaits que le nouveau gouvernement entende réexaminer le projet de réforme de l’ES et de l’EST.

    En effet, le SEW/OGBL et la très grande majorité des enseignants ont reproché à ce projet de réforme une série de déficiences fondamentales:
    • un enseignement et une évaluation par compétences omniprésents. Au lieu de savoirs et savoir-faire à développer, le projet fait continuellement référence aux compétences disciplinaires, méthodologiques, sociales et personnelles, aux profils de compétences, etc.
    • une promotion automatique cachée au cycle inférieur de l’ESG (actuel EST). Une insuffisance en langues ou en mathématiques permet néanmoins l’admission dans la classe suivante, mais à un niveau inférieur. Il s’agit là clairement d’une orientation vers le bas, non propice à l’égalité des chances de nos jeunes. Dans toutes les autres branches, un travail de révision, sans épreuve, n’est prévu que si la note obtenue est largement insuffisante (< 20). Par ailleurs, aucun travail de vacances ni d’ajournement ne sont prévus.
    • un enseignement des langues soumis au CECR et partant inadapté à la situation linguistique particulière du Luxembourg. En effet, le CECR entre dans une logique d’apprentissage de langues étrangères, constituant ainsi une nette dévalorisation du niveau de l’enseignement des langues dans notre pays. De plus, il s’agit d’un enseignement fixé pour l’essentiel sur la dimension fonctionnelle de la langue et divisé méthodiquement en domaines de compétences (comprendre, lire, parler, écrire). Il néglige par là des aspects aussi importants que la culture et la littérature. Par ailleurs, le MENFP n’étant, en l’état actuel, non habilité à certifier les niveaux de CECR, nous risquons de voir se privatiser les contenus de l’enseignement et de l’évaluation.
    • la CDS (cellule de développement scolaire) – un organe sous l’emprise du directeur. En effet, les membres de la CDS, au contraire de celles et de ceux du comité des professeurs, sont nommés par le Ministre sur proposition du directeur. Cet organe n’a donc aucune légitimation démocratique et ne constitue qu’une instance bureaucratique supplémentaire sur l’échiquier scolaire.


    Les principales revendications du SEW sont les suivantes:

    • Le SEW exige une école publique de qualité qui tire tous les jeunes vers le haut au lieu de les drainer à travers le système jusqu’au point de non retour. Voilà ce que le SEW appelle « l’égalité des chances ».
    • Le SEW demande le lancement d’un grand débat public sur l’utilisation et l’apprentissage des langues au Luxembourg.
    • Le SEW se montre d’accord avec une simple indication, sur le diplôme, du niveau d’enseignement atteint en langues.

      Le SEW s’oppose à une inscription des niveaux du CECR dans la loi pour l’enseignement du français et de l’allemand.

      Il propose d’attester sur le diplôme de fin d’études secondaires (ES) que le français et l’allemand sont des langues de scolarisation et qu’à ce titre les programmes visent à amener les élèves à maîtriser ces deux langues comme langues secondes. Pour l’EST il convient de distinguer au niveau du régime technique entre une langue A (langue forte ou langue seconde) et une langue B (langue étrangère).
    • Le SEW demande le renforcement des pouvoirs de cogestion du comité des professeurs, démocratiquement élu, en lieu et place de la création de nouvelles structures non démocratiques comme la CDS.
      Il résulte de ces critiques et revendications que ce projet devrait être retiré de la procédure législative et qu’il faudrait rediscuter de manière fondamentale les objectifs et les moyens d’une réforme du secondaire et du secondaire technique.


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    Programme gouvernemental



    2. Les lignes directrices de la politique scolaire



    a. Différencier l’offre scolaire



    L’école publique doit tenir compte de la diversité des élèves par une offre scolaire adaptée à cette diversité.

    Pour garantir une prise en charge plus individuelle de l’élève dans l’enseignement, l’accent devra être mis sur les facteurs qui influencent directement la qualité du travail en classe. Il s’agira de garantir une meilleure formation des enseignants, des matériaux didactiques plus modernes et un apport en nouvelles idées didactiques dans le travail journalier des enseignants.



    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient cette optique dans le sens qu’une réforme des contenus et les méthodes d’enseignement - en se focalisant sur la transmission de savoirs et savoir-faire – devrait prendre le dessus sur une réforme structurelle.




    Programme gouvernemental



    Les établissements secondaires seront invités à différencier leur offre scolaire en se forgeant une identité propre et en se spécialisant dans certains domaines.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW reste très sceptique vis-à vis d’une identité propre des établissements scolaires. Nous pensons en effet que dans un petit pays comme le Luxembourg, les différences régionales ne sont guère notables. Différencier à tort et à travers risque de faire perdre à notre système scolaire et à ses diplômes leur caractère unitaire.

    Il nous semble nécessaire de travailler de concert au niveau national et de maintenir une unité forte de l’école publique luxembourgeoise. Le SEW se prononce clairement contre un éclatement de l’école publique, tant au niveau des contenus de l’évaluation et des diplômes conférés.




    Programme gouvernemental



    Le Gouvernement accélérera l’élaboration de manuels scolaires et matériaux didactiques en relation avec les plans d’études et les programmes. Ils seront modernisés, en collaboration avec le conseil national des programmes, les commissions de programmes et le SCRIPT. Le Gouvernement encouragera la mise en oeuvre de méthodes et de matériels didactiques nouveaux, qui devront comprendre des exercices de différents degrés de difficulté afin de permettre un apprentissage plus individuel des élèves.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient le retour à l’élaboration de manuels scolaires et de matériaux didactiques adaptés à la situation de notre système scolaire. Cela s’impose tout particulièrement en matière linguistique (cf. notion de langue seconde en français et en allemand).




    Programme gouvernemental



    Une base de données en ligne sera mise en place avec des matériels didactiques accessibles aux enseignants, parents et élèves. Le pool de ces matériels didactiques doit être enrichi en collaboration entre les différentes écoles et leurs experts en didactique, ainsi qu’avec le SCRIPT.

    Le Gouvernement envisage de professionnaliser les commissions de programmes dans l’optique de mettre à la disposition des écoles des experts fournissant de nouveaux apports pédagogiques et didactiques dans le travail journalier des enseignants.



    Réactions/Propositions du SEW



    D’accord avec cette idée à condition de mettre l’accent sur la coopération avec les enseignants concernés: ce sont eux les mieux habilités pour élaborer le matériel didactique approprié.




    Programme gouvernemental



    Promouvoir l’autonomie des écoles

    L’autonomie permettra aux établissements scolaires de mieux s’adapter aux réalités socioculturelles régionales et aux besoins des élèves. Le Gouvernement étendra cette autonomie aux choix pédagogiques ainsi qu’à la dotation et à la gestion financière, au recrutement de personnel et à la grille horaire tout en respectant le cadre des objectifs et standards nationaux.
    Dans un système moins centralisé, le Gouvernement doit néanmoins garantir aux élèves partout dans le pays une haute qualité d’enseignement et les mêmes chances de réussir.



    Réactions/Propositions du SEW



    Nous renvoyons à notre remarque faite plus haut au sujet de l’étendue de l’autonomie des établissements. Pour le SEW/OGBL l’autonomie organisationnelle des écoles doit se jouer dans le cadre d’objectifs et de méthodes d’évaluation clairement fixés pour l’école publique dans son ensemble.

    L’autonomie financière partielle des lycées et lycées techniques inscrite dans la loi de 2004 portant organisation des lycées et lycées techniques s’est révélée dans la pratique comme un miroir aux alouettes. En effet, lorsque le ministre des Finances demande que chaque établissement dépense 75 % des crédits alloués au cours d’une année budgétaire, ceci met évidemment en échec toute tentative de gestion financière plus indépendante des lycées et lycées techniques.

    D’autre part, le SEW voudrait marquer son opposition déterminée à un recrutement des enseignants par les directions des lycées et lycées techniques.
    Nous demandons au contraire la mise en place de structures de cogestion véritables dans les lycées et lycées techniques, permettant au personnel de faire valoir ses droits de participation à la gestion de leur école.

    De manière générale, nous renvoyons au concept d’autonomie scolaire tel qu’il a été exposé dans le chapitre « Quelle définition légale du statut d’autonomie des lycées ? » du rapport de la DNL, rapport que le SEW soutient entièrement




    Programme gouvernemental



    Le cadre et les objets de l’apprentissage

    Le Gouvernement est responsable de définir les objectifs généraux de l’apprentissage à travers les plans d’études et de veiller à ce qu’ils soient respectés. Il se dotera d’un système de monitoring en collaboration avec l’Université du Luxembourg qui permettra aux écoles et aux lycées de s’autoévaluer et de développer des stratégies pour maintenir et améliorer la qualité de leur enseignement. Les résultats du monitoring ne serviront pas à établir un ranking des écoles.



    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW s’oppose à l’évaluation des lycées par un organisme externe. Nous pensons en effet que la qualité scolaire et les efforts entrepris pour l’améliorer doivent être évalués par les partenaires du terrain et qu’il ne peut s’agir de faire intervenir un organisme externe, qu’il s’agisse de l’Agence pour le développement de la qualité scolaire ou d’un autre organisme. Il est évident pour nous que la divulgation des données internes et confidentielles conduira tôt ou tard à un ranking des écoles et de là au risque d’un tourisme scolaire. Les enseignants des lycées ont eu bien conscience de cette problématique, puisque 89 % des questionnaires retournés à la DNL ont rejeté l’évaluation externe.




    Programme gouvernemental



    Réformer la formation des enseignants

    Le Gouvernement veillera à garantir la meilleure formation initiale et continue possible des enseignants.

    Pour ce qui est de l’enseignement fondamental, des pourparlers seront engagés avec l’Université du Luxembourg afin de renforcer la didactique et la pédagogie ainsi que les connaissances de langue dans la formation initiale des enseignants.

    Dans l’enseignement secondaire, il faut s’assurer de la vocation et de l’aptitude pédagogique des futurs enseignants avant l’examen-concours. Le Gouvernement étudiera la possibilité de proposer un test d’aptitude aux candidats à une formation d’enseignant ou d’imposer un stage en école au début des études universitaires. L’examen-concours sera réformé. Une épreuve portera sur les connaissances générales en pédagogie.



    Réactions/Propositions du SEW



    Nous pensons que c’est surtout en français qu’il faut renforcer la didactique et la pédagogie ainsi que les connaissances de langue dans la formation initiale des enseignants!

    Ici aussi, nous nous permettons de renvoyer à un chapitre du rapport de la DNL, consacré au recrutement et à la formation des enseignants de l’ES et de l’EST. En matière de test d’aptitude, ce chapitre évoque des interviews réalisées en Allemagne avec les « Lehramtskandidaten » qui entament leurs études supérieures. L’avantage d’une telle interview réside dans la possibilité offerte aux étudiants de première année de se faire une idée concrète des exigences inhérentes au métier du professeur. Ces interviews sont imposées dès le début des études pour endiguer le risque que les étudiants ne se fassent une image trop abstraite du métier qui les attend. Certains bacheliers ont des vues quelque peu romantiques et stéréotypées du monde scolaire. D’autre part, une telle interview pourrait motiver les étudiants en direction de la progression et des contenus de leur formation.

    Dans le même chapitre, il est suggéré aussi de réactiver un « pré-stage » de deux ou trois semaines où les étudiants qui se destinent au professorat suivraient les cours de professeurs confirmés, assureraient quelques (parties de) leçons, … et préciseraient leurs idées du travail de l’enseignant ?




    Programme gouvernemental



    Les pourparlers avec les universités intéressées seront engagés afin d’élucider les modalités de collaboration au niveau de la formation des enseignants de l’enseignement secondaire.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le Gouvernement envisage des pourparlers au-delà de l’Université du Luxembourg. Sans vouloir s’engager à tout prix en faveur de l’UdL, le SEW se pose la question si en matière de formation pédagogique un institut étranger saura mieux répondre aux besoins de notre enseignement.

    Si actuellement, comme nous l’avons fréquemment relevé par le passé, le stage pédagogique ne correspond pas aux besoins, cela est dû aussi au fait que le MENFP n’a pas su formuler ses conditions –sauf lorsqu’il s’agissait de tout vouloir baser sur un enseignement par compétences – et qu’il a laissé faire le département de la FOPED.

    Ainsi, le Conseil de formation pédagogique, qui est l’organe permettant au donneur d’ordre qu’est le MEN d’évaluer la conformité de la mise en oeuvre du stage à la convention conclue entre l’UdL de redresser la barre ne s’est réuni que très rarement et nombre de ses membres ont démissionné du fait que le MENFP a négligé d’y recourir.

    Nous pensons qu’au lieu de jeter l’enfant avec l’eau du bain, il faudra à l’avenir avant tout redresser une série d’éléments fondamentaux :
    • les liens entre les tuteurs dans les lycées et les formateurs de l’institut de formation, qui sont très faibles à l’heure actuelle, devront être développés et l’expertise des tuteurs sur le terrain devra être mieux prise en compte ;
    • il faudra bannir les cours purement théoriques sans lien direct avec la pratique, qui caractérisent largement le stage actuel; le lien intensif entre la théorie et la pratique a toujours été un souci majeur du SEW ;
    • pourtant, tout au long du stage, il faudra maintenir l’occasion pour les stagiaires de regarder au-delà des murs du lycée (technique) et éviter de les confiner dans un stage «intra muros» avec des tuteurs scolaires comme seules personnes de référence ; le lien avec un institut de recherche pédagogique est dans ce sens incontournable
    • l’évaluation des stagiaires, extrêmement lourde à l’heure actuelle et assortie de tracasseries bureaucratiques devra être allégée.

    Il incombe au MENEJ en tant que donneur d’ordre, de préciser ce qu’il attend et de vérifier régulièrement l’exécution du contrat.




    Programme gouvernemental



    Les missions futures de l’Institut de Formation continue seront élargies afin qu’il puisse répondre aux besoins en formation continue des enseignants, mais également d’organiser le dispositif de formation de l’ensemble du personnel de l’Education nationale pendant le stage.


    Réactions/Propositions du SEW



    Cela signifie-t-il que l’Institut de formation continue prendrait en charge la formation initiale de tous les enseignants, tant pour le fondamental que pour le secondaire ? Cela aurait évidemment de larges conséquences, que le SEW voudrait discuter avec le ministre.

    Quant à la formation continue des enseignants, elle constitue pour le SEW à la fois une nécessité et un droit.

    Or, au Luxembourg, et cela particulièrement dans le post primaire, l’enseignant qui veut se former est régulièrement confronté à la nécessité de récupérer les leçons « perdues ». En d’autres termes, la formation continue doit avoir lieu, sauf exception, au-delà de la tâche normale. Un modèle typique de cette perception est l’instruction ministérielle de 1992 sur la formation continue du personnel enseignant. Le crédit-formation qui y est inscrit n’est pas un crédit-temps dont l’enseignant disposerait sur son temps de travail, mais une ligne de crédit d’indemnités pour activités de formation continue, qui permet au MEN de mieux gérer son budget. La formation continue est ainsi reléguée à l’extérieur du temps de travail; en somme, une sorte de pécule supplémentaire pour les intéressé-e-s.

    Un premier pas en direction d’une formation continue inscrite dans la tâche normale est l’accord trouvé entre le gouvernement et les syndicats des enseignants au niveau de la tâche de l’enseignant du secondaire et qui a donné lieu au règlement G-D du 24 juillet 2007. Depuis lors, 8 heures de formation continue obligatoire annuelle sont inscrites dans la tâche normale. Après des discussions contradictoires entre les syndicats et le MENEJ, le droit d’initiative de l’enseignant en matière de formation continue obligatoire incluse dans la tâche de disponibilité a été assuré.

    Le règlement de la tâche et l’instruction qui l’interprète constituent deux étapes importantes en direction de l’autonomie des enseignants pour la formation continue personnelle qu’ils jugent nécessaire.

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    Programme gouvernemental



    b. Revoir l’enseignement des langues



    Le multilinguisme constitue un des atouts majeurs de l’enseignement luxembourgeois. Néanmoins, cet atout s’est transformé en obstacle pour beaucoup d’élèves. L’apprentissage des langues est un des plus grands défis de notre système éducatif. L’école devra répondre avec une plus grande flexibilité de l’offre scolaire à l’hétérogénéité croissante de la population scolaire.

    Cette approche ne doit pas mettre en question le multilinguisme traditionnel de l’école luxembourgeoise.

    Au précoce et au cycle 1, l’accent devra être mis sur l’apprentissage solide du bien parler. Un bilan de l’enseignement précoce sera dressé et des programmes seront développés. Une pratique systématique en langue luxembourgeoise sera prévue, car l’apprentissage du luxembourgeois constitue la base pour le vivre ensemble à l’école et dans le pays.

    Des programmes adaptés seront développés auxquels le personnel enseignant devra être familiarisé dans le cadre de formations spécifiques sur l’apprentissage des langues à l’âge de la jeune enfance.

    L’allemand et le français sont les langues d’enseignement à l’école fondamentale et au lycée. L’anglais est enseigné au lycée comme langue étrangère. Il est indispensable pour les citoyens de demain.

    Beaucoup d’élèves pourront atteindre des niveaux élevés dans les trois langues; pour d’autres, en revanche, il faudra aménager l’enseignement des langues de telle sorte qu’ils puissent accéder à une qualification sans avoir le même niveau élevé dans les trois langues.
    Pour les différentes étapes du parcours scolaire des socles préciseront les exigences en matière de compétences et de connaissances en distinguant entre langue principale et deuxième langue.

    L’enseignement des langues ne doit pas négliger la place de la littérature et de la culture; en même temps il faut veiller à accorder une place suffisante à l’apprentissage formel jusque dans les classes terminales.



    Réactions/Propositions du SEW



    L’enseignement des langues présente effectivement le défi majeur pour notre système éducatif.
    • Il nous faut un grand débat public engageant toutes les forces vives de la nation pour définir le rôle et les priorités des langues officielles du pays et de l’anglais. Ce n’est qu’en définissant les objectifs tout en recherchant un large consensus au sein de la population que les questions concernant l’alphabétisation, l’apprentissage et l’enseignement des différentes langues dans les différents ordres d’enseignement peuvent être abordées.
    • Les langues ne peuvent être réduites à de simples moyens de communication. Au contraire, chaque individu nécessite au moins une langue de culture.
    • L’apprentissage commun des langues restera un facteur déterminant de l’intégration et de la cohésion sociale.
      Dans ce sens, nous insistons sur la promotion de la langue luxembourgeoise dans toutes les structures pré- et parascolaires, notamment dans l’éducation précoce, qui doit être offerte dans toutes les communes et pour toute la journée.





    Programme gouvernemental



    Conseil national des programmes

    Un Conseil national des programmes sera instauré qui devra veiller à la cohérence des enseignements depuis l’école fondamentale jusqu’à la fin de la scolarité et qui sera chargé de vérifier la cohérence entre les programmes des différentes disciplines scolaires. Sa composition sera mixte: enseignants de tous les ordres d’enseignement, experts universitaires, société civile. Il travaillera en étroite collaboration avec les commissions nationales de programmes.



    Réactions/Propositions du SEW



    Il faudra clarifier ce que le gouvernement entend précisément par « société civile ».




    Programme gouvernemental



    Projets d’alphabétisation alternative

    Le Gouvernement étudiera la possibilité d’une alphabétisation parallèle en français et en allemand pour des enfants d’origine linguistique différente.

    Ce projet analysera si une alphabétisation parallèle en allemand et en français au sein d’une même classe est possible.

    Le Gouvernement étudiera également les opportunités d’une alphabétisation en langue française dans le but de pouvoir rejoindre le système scolaire ordinaire à la fin de l’obligation scolaire. Au niveau de l’enseignement de la langue française la possibilité de différer d’une année l’apprentissage de la langue française écrite sera étudiée.



    Réactions/Propositions du SEW



    Nous pensons qu’une alphabétisation parallèle en français et en allemand créera plus de problèmes qu’elle n’en résoudra, et cela pour plusieurs raisons :
    • elle conduira à creuser encore davantage la séparation de la société en deux courants, celui des luxembourgeois de souche et celui des immigrés ;
    • l’offre faite aux lusophones d’être alphabétisés en français ne constitue pas pour ceux-ci une réelle solution ;
    • l’offre faite aux luxembourgeois de souche de négliger le français au profit de l’allemand défavorisera ceux-ci face aux frontaliers; en effet dans la plupart des entreprises, le français constitue la langue dominante Quant à l’alphabétisation parallèle en français au sein d’une même classe, elle dépasserait sans doute les forces de l’enseignant.

    Au cours de la législature passée, maintes propositions ont été faites en matière d’alphabétisation, tant de la part du SEW que de la part d’autres organisations. Nous pensons qu’avant de prendre quelque décision que ce soit, i est du devoir du gouvernement de lancer un large débat à ce sujet. Ce débat fait partie de celui de l’enseignement des langues que nous avons demandé plus haut dans cette prise de position.




    Programme gouvernemental



    Une extension du bac international sera prise en considération, en tenant compte de demandes formulées régionalement.


    Réactions/Propositions du SEW



    Se pose ici la question de la faisabilité compte tenu des ressources limitées en matière de personnel.




    Programme gouvernemental



    Analyse du rôle de la langue véhiculaire

    Il s’agira également d’analyser dans quelle mesure les langues véhiculaires constituent actuellement des barrières d’apprentissage dans l’enseignement fondamental et secondaire. Au vu des résultats de ces études, la possibilité du choix de la langue véhiculaire, à l’instar de la formation professionnelle, devra être discutée pour l’enseignement secondaire.



    Réactions/Propositions du SEW



    Se posent ici deux questions fondamentales :
    • celle de la faisabilité (dédoublement de tous les cours)
    • celle du mauvais service rendu aux luxembourgeois de souche, qui privilégieraient alors l’allemand aux dépens du français et seraient ainsi désavantagés sur le marché du travail, où le français constitue la langue dominante.

    En effet, une langue s’apprend en la pratiquant régulièrement et l’utilisation du français comme langue véhiculaire va dans ce sens. Dans un certain nombre de pays, on découvre aujourd’hui la méthode CLIL-EMILE (qui consiste à enseigner une matière non-linguistique dans une langue qui n’est pas la langue maternelle des élèves) pratiquée au Luxembourg depuis des lustres. Faut-il à présent l’abandonner au Luxembourg ?

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    Programme gouvernemental



    c. Mettre l’accent sur l’orientation des élèves



    Afin de garantir une orientation scolaire et professionnelle cohérente, une autoréflexion des élèves sur leurs intérêts et perspectives futures sera encouragée. A cette fin le modèle du tutorat sera instauré dans l’enseignement post-primaire.

    Le rôle que le tuteur doit assumer vis-à-vis de l’élève doit cependant être clairement défini si la collaboration entre l’élève et le tuteur doit porter des fruits. Devant cette toile de fond, une analyse détaillée des projets de tutorat qui ont été initiés dans certaines écoles au cours des dernières années devra être réalisée. Le travail entre le tuteur et l’élève doit être structuré par un « projet d’avenir » documenté en bonne et due forme.

    Chaque établissement scolaire doit pouvoir donner des conseils ciblés et individualisés pour l’orientation des élèves. A cet effet, la « Maison de l’Orientation » sera renforcée et épaulée par des antennes régionales. Les différents Ministères concernés élaboreront un projet de loi pour donner une assise solide à l’orientation professionnelle. La maison de l’orientation bénéficiera d’une direction renforcée, elle sera dotée de ressources humaines et budgétaires communes.



    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient pleinement l’idée que les élèves devront être bien informés au sujet de leurs débouchésprofessionnels et des moyens de poursuite de leurs études.

    En revanche, il faut éviter de « dédouaner » les problèmes scolaires fondamentaux à travers la question d’une «bonne orientation professionnelle » !

    On ne peut notamment pas réduire le chômage des jeunes ou le problème de recrutement de jeunes qualifiés par les entreprises artisanales à un problème d’orientation !

    Depuis un certain nombre d’années, il est reproché plus ou moins ouvertement à l’école et notamment aux SPOS de ne pas faire convenablement leur travail d’orientation. Déjà à l’occasion de la discussion autour de la réforme de la formation professionnelle, les chambres professionnelles avaient demandé de « réorienter les CPOS et SPOS vers des missions psychopédagogiques » et de « créer une nouvelle cellule responsable de l’orientation scolaire
    et professionnelle en collaboration avec les chambres professionnelles »
    . La FAPEL de son côté réclame un service indépendant « de conseillers d’orientation professionnels » qui à l’instar des conseillers d’orientation du Québec, «agissent dans une structure indépendante de l’école, et offrent aux parents un conseil neutre, mais professionnel et les outillent à prendre pour et avec leur enfant des décisions qui correspondent au développement identitaire et vocationnel du jeune. .

    D’abord, ce n’est pas en essayant de faire main basse sur l’orientation, que les entreprises artisanales feront changer les choses et que le travail artisanal aura la cote qu’il mérite. Cela dépendra plutôt d’une amélioration des conditions salariales et de travail au niveau DAP/CCP et d’un meilleur encadrement des apprentis. En effet, des parents avertis trouveront bien un moyen de continuer à scolariser leurs enfants, que ce soit en les affectant au Luxembourg à une filière réputée plus « noble » (régime technique de l’EST ou lycée classique) ou en les inscrivant dans un établissement situé en France, en Belgique ou en Allemagne.

    Ensuite, face aux problèmes de l’orientation scolaire et professionnelle actuelle,nous pensons qu’il faut plutôt incorporer celle-ci dans le cursus scolaire normal, mieux équiper les SPOS, former des enseignants à cette tâche, améliorer les relations avec les entreprises et les administrations et coopérer davantage avec les parents. En effet, c’est bien dans leur cadre scolaire habituel que les jeunes peuvent au mieux être sensibilisés et orientés, et cela en toute indépendance. Sortir l’orientation du contexte de l’école et la confier à un organisme ou à des conseillers externes, serait à nos yeux contre-productif !

    Enfin, aucune orientation professionnelle, aussi bonne soit elle, ne pourra compenser les déficits très importants de nombre d’élèves à l’issue de l’enseignement fondamental et du cycle inférieur de l’EST !

    Cela nous amène à la question du tutorat, qui comprend bien plus de fonctions que celle de l’orientation professionnelle.

    Il s’agit notamment de soutenir l’élève dans les difficultés scolaires quotidiennes. Le SEW préconise un tutorat ciblé en direction des élèves qui en ont réellement besoin. Il faut utiliser à bon escient les moyens dont dispose l’école publique !




    Programme gouvernemental



    Le Gouvernement entend mieux relier les mondes de l’école et du travail par un effort au niveau des stages et des journées de découverte dans les entreprises, y inclus pour les élèves du secondaire classique. Le secteur public va donner l’exemple en proposant un large éventail de stages.

    Une analyse régulière du marché du travail permettra d’adapter les mesures d’orientation à la demande actuelle et future du marché du travail et ceci pour toutes les filières de l’éducation nationale.



    Réactions/Propositions du SEW



    Sans nier l’importance des stages, il faut encore trouver des stages de qualité. Déjà à l’heure actuelle, les stages font défaut, et cela surtout du côté des entreprises privées !




    Programme gouvernemental



    Au niveau de la formation professionnelle, l’offre d’une année d’orientation facultative après la 9ième sera étudiée, afin d’améliorer l’orientation et de prévenir l’échec scolaire.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient cette idée tout en se demandant s’il ne faudrait pas rendre cette année (10e) obligatoire.

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    Programme gouvernemental




    d. Impliquer davantage les parents



    Pour que l’encadrement individuel de l’élève contribue à sa réussite, l’enseignant doit concevoir le contact avec les parents comme partie intégrante de sa mission d’enseignement.


    Réactions/Propositions du SEW



    Oui à l’implication des parents !
    Non à l’immission des parents dans l’élaboration des programmes d’enseignement et l’évaluation des élèves.





    Programme gouvernemental



    Chaque parent a son rôle à jouer pour la réussite de son enfant. Or, de nombreux parents ne savent pas comment soutenir les enfants de manière appropriée. Un nouveau dispositif de « family learning » sera offert qui associera enfants, parents, écoles et éducation des adultes et proposera aux parents différents sujets de formation, tels que le fonctionnement de l’école, les langues du pays, le goût de la lecture et d’autres sujets. Les écoles fondamentales, les structures d’accueil et les lycées sont invités à initier ces actions éducatives familiales.

    Pour maintenir le contact avec les parents, l’école et les enseignants doivent recourir aux moyens de communication modernes. Le partenariat entre l’enseignant, l’élève et les parents ainsi que les engagements de part et d’autre seront retenus dans un contrat « école et famille ».



    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient pleinement ces idées.




    Programme gouvernemental



    La procédure d’élection des représentants des parents d’élèves sera reconsidérée afin de garantir une meilleure participation de ceux-ci.


    Réactions/Propositions du SEW



    Il convient d’ajouter qu’il faut garantir aussi une meilleure représentation de tous les parents d’élèves !

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    Programme gouvernemental



    e. Encourager la participation des élèves




    Les moyens financiers nécessaires au bon fonctionnement du Conseil National des Elèves seront renforcés. Le rôle et l’organisation des comités d’école ainsi que de la Conférence Nationale des Élèves du Luxembourg (CNEL) seront adaptés afin de permettre une participation accrue des élèves dans la vie scolaire.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient l’idée une participation accrue des élèves.

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    Programme gouvernemental



    f. Promouvoir la cohésion sociale



    Afin de garantir la mixité sociale de la population scolaire, chaque lycée devra garantir en principe une offre scolaire dans le cycle inférieur de l’ES et de l’EST. Il sera également important de veiller à ce que la mixité sociale soit respectée au niveau des écoles privées. Il importera d’éviter toute évolution allant dans la direction d’une ségrégation sociale.


    Réactions/Propositions du SEW



    Malheureusement, la ségrégation sociale s’accentue depuis des années. Nous pensons que l’orientation de la politique scolaire au cours des deux législatures passées n’est certainement pas étrangère à cette évolution !




    Programme gouvernemental



    Le nombre d’écoles maternelles privées qui se sont implantées au cours des dernières années au Luxembourg soulève également la nécessité de revoir la législation sur le financement des écoles privées.


    Réactions/Propositions du SEW



    et de l’enseignement est le reflet de la politique d’ensemble néolibérale. Ainsi par exemple, la Ville de Luxembourg compte plus de 100 crèches privées, contre 5 crèches publiques !

    Le SEW soutiendra bien évidemment toute action législative ou autre visant à renforcer le poids de l’école publique.




    Programme gouvernemental



    Au niveau du calcul du contingent, le bilan du processus en cours sera dressé. Il s’agira de déterminer, si le système actuel permet aux écoles d’exercer pleinement leur autonomie en vue d’une différenciation de l’offre scolaire et d’une adaptation aux besoins socio-culturels locaux.


    Réactions/Propositions du SEW



    Il faudra

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    Programme gouvernemental



    g. Education aux valeurs



    L’enseignement religieux et l’éducation respectivement la formation morale actuellement en vigueur seront remplacés par une éducation aux valeurs aussi bien dans l’école fondamentale que dans les lycées. Les objectifs de cette éducation sont notamment de présenter de manière objective les grands courants religieux et philosophiques et d’éduquer les élèves aux valeurs qui fondent notre vivre ensemble. Un dispositif de réorientation professionnel sera mis en place afin de préparer les titulaires de l’enseignement religieux à l’exercice d’un nouvel emploi. La mise en oeuvre de cette mesure sera élaborée en étroite concertation avec toutes les parties concernées.


    Réactions/Propositions du SEW



    L’abolition des cours l’instruction religieuse et l’instauration d’un enseignement des valeurs pour tous les élèves dans tous les ordres d’enseignement est une revendication de longue date du SEW.

    Encore faudra-t-il discuter de l’orientation de ce cours et du personnel chargé de l’assurer et d’éviter qu’il s’agira d’un cours de religion bis.

    A notre avis, le cours d’éducation aux valeurs devrait s’orienter en direction d’un cours de philosophie pratique.

    Le SEW est prêt pour s’engager dans un groupe de travail ad hoc.

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    Programme gouvernemental



    h. Réforme de l’éducation différenciée



    Le Gouvernement vise l’inclusion des élèves à besoins spécifiques dans le système scolaire, en se basant sur la mise en oeuvre de la Convention de l’ONU relative aux personnes handicapées, entrée en vigueur le 3 mai 2008 et ratifiée par le Grand-Duché de Luxembourg en date du 13 juillet 2011.

    La volonté des parents de scolariser leurs enfants dans une école spécialisée ou dans une école ordinaire sera respectée.



    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient cette orientation.




    Programme gouvernemental



    Il sera procédé à un regroupement de tous les services pour enfants et jeunes à besoins spécifiques. Dans ce sens l’éducation différenciée sera réformée afin de la rapprocher de l’école.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient ce rapprochement. Mais il faudra alors pourvoir le personnel et l’équipement nécessaire aux écoles.




    Programme gouvernemental



    Des équipes multi-professionnelles seront instaurées dans l’enseignement postprimaire.

    Les moyens financiers et personnels nécessaires au bon fonctionnement des équipes multi-professionnelles sont garantis.



    Réactions/Propositions du SEW



    Nous sommes plutôt sceptiques au vu de ce qui se passe dans l’enseignement fondamental en matière d’équipes multiprofessionnelles. Nous pensons que les ressources humaines doivent être déployées sur le terrain. Les membres des équipes multi-professionnelles sont à affecter aux écoles afin qu’ils puissent intervenir directement.

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    Programme gouvernemental




    i. Compétences horizontales



    Des compétences horizontales seront davantage intégrées dans l’enseignement fondamental et dans l’enseignement secondaire pour favoriser l’éducation au développement durable, l’éducation aux médias et aux technologies de l’information et de la communication (TIC) ainsi que la politique en vue de l’accès au droit de vote des jeunes à partir de l’âge de 16 ans.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW/OGBL demande à ce que les concepts et l’idéologie véhiculés par

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    Programme gouvernemental



    j. Education au développement durable



    L’éducation au développement durable (EDD) sera introduite dans les cursus des services d’éducation et d’accueil, de l’école fondamentale ainsi que du secondaire. A cet effet, le Gouvernement élaborera un programme étendu de formation continue pour le personnel en place et veillera à l’intégration de l’EDD à la formation initiale des multiplicateurs (tels les enseignants du fondamental et du secondaire, éducateurs et éducateurs gradués).


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient ces orientations.

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    Programme gouvernemental



    k. Ecole de la deuxième chance



    L’école de la deuxième chance sera installée dans des infrastructures définitives. Son offre sera développée afin d’assurer aux adolescents et aux jeunes adultes, qui ont abandonné l’école sans certification reconnue, un parcours individualisé en vue d’une future admission dans une classe de l’ES ou de l’EST ou de leur insertion sur le marché du travail.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient ces orientations.

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    Programme gouvernemental



    l. Grande Région




    Les échanges avec des écoles de la Grande Région seront intensifiés dans l’optique d’un meilleur apprentissage des langues et d’une approche interculturelle.


    Réactions/Propositions du SEW



    La SEW soutient cette idée.

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    Programme gouvernemental



    m. Culture



    Le rapprochement entre les institutions culturelles et les établissements scolaires sera encouragé et facilité. Les projets de collaboration entre classes préparatoires et instituts culturels seront soutenus.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient cette orientation.

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    Programme gouvernemental



    n. Life Long Learning



    La stratégie définie dans le Livre Blanc sur le Life Long Learning sera progressivement mise en oeuvre en collaboration avec les partenaires impliqués.

    L’introduction de l’offre du E-Bac dans l’enseignement secondaire technique sera étudiée.



    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient l’idée d’une formation continue permanente tout en restant attentif aux conditions de mise en oeuvre.

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    Programme gouvernemental



    o. Enseignement dans les centres pénitentiaires



    Le Gouvernement veillera à mettre en place un institut de formation aux centres pénitentiaires avec une base légale, une structure, un cadre du personnel et un concept pédagogique adaptés aux caractéristiques spécifiques de l’enseignement des détenus et visant à terme leur réinsertion dans le monde du travail et la société.


    Réactions/Propositions du SEW



    Le SEW soutient cette idée.

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    Programme gouvernemental



    p. Lycée militaire




    Le Gouvernement créera un nouveau lycée appelé à remplacer l’actuelle École de l’Armée au Centre militaire à Diekirch et accueillant prioritairement les soldats volontaires en phase de reconversion. Le lycée en question optimisera les chances du soldat d’obtenir un emploi à l’issue de son service militaire.


    Réactions/Propositions du SEW



    Sans commentaire

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    Fonction publique



    Programme gouvernemental



    La fonction publique doit promouvoir l’innovation et se montrer à la hauteur des défis de son temps, elle doit offrir à ses collaborateurs des perspectives de formation et de développement tout en promouvant la flexibilité de l’emploi au sein des administrations de l’Etat.

    Le Gouvernement entend offrir aux citoyennes et citoyens des services orientés vers leurs besoins et améliorer la compétitivité de l’économie luxembourgeoise.

    Les obligations contractuelles résultant des engagements réciproques de l’accord salarial signé par le Gouvernement précédent seront respectées. Le volet statutaire de la réforme en projet de la fonction publique sera poursuivi en tenant compte des avis émis dans le cadre de la procédure législative en cours. En respectant les dates retenues dans l’accord salarial, le volet financier sera libéré lorsque le volet statutaire de la réforme entrera en fonction.



    Réactions/Propositions du SEW



    L’accord gouvernemental ne précise pas quels seront les avis au sujet du projet de réforme statutaire en cours dont il sera tenu compte. L’avis du SEW - partagé par la grande majorité des enseignants –refuse les orientations fondamentales suivantes de ce projet de loi :
    • l’introduction d’une gestion par objectifs dans l’enseignement;
    • la hiérarchisation et la création de 15 à 20 % de postes à responsabilité particulière dans les carrières enseignantes;
    • une évaluation annuelle et une appréciation à trois moments des carrières enseignantes;
    • une diminution des indemnités de stage dans l’enseignement secondaire;
    • la mise en place d’un stage dans l’enseignement fondamental, puisque ce stage ne comporte pas de formation, mais constitue exclusivement un moyen pour réduire le traitement de début de carrière;
    • la dévalorisation des carrières de l’instituteur de l’enseignement fondamental et du professeur de l’enseignement secondaire et secondaire technique.



    Programme gouvernemental



    Compte tenu de la situation des finances publiques, aucune nouvelle augmentation du niveau du point indiciaire n’aura lieu pendant cette législature. Les négociations futures seront axées autour d’améliorations statutaires.

    La politique de recrutement doit être revue. Un bilan du système du numerus clausus et des cadres légaux doit être établi, notamment en vue de permettre une vérification de l’adéquation des effectifs en place par rapport aux besoins réels des administrations.

    Le Gouvernement se penchera sur la question des délais jugés trop longs en matière disciplinaire.



    Réactions/Propositions du SEW


    Dans son rapport de synthèse sur la réforme du lycée, la DNL a fait maintes propositions pour améliorer le recrutement des enseignants du secondaire et secondaire technique.
    Les mesures proposées vont aussi bien dans le sens d’une meilleure sensibilisation des lycéens et des étudiants que d’une réorganisation du concours et du stage. En vue d’une meilleure transparence du concours, il faudra
    • fixer des objectifs et des critères d’évaluation cohérents et homogènes dans les différentes spécialités du concours ;
    • recruter les membres des jurys du concours par voie d’annonces officielles à afficher dans tous les lycées et lycées techniques et composer les jurys sur base de critères connus d’avance et vérifiables ;
    • demander aux jurys de motiver leurs décisions par écrit et communiquer leurs décisions motivées aux candidat-e-s.

    En tant qu’organisation syndicale ayant participé à l’élaboration de ce rapport, nous attendons que les nouveaux responsables du MENEJ examinent ces propositions et nous fassent part de leur réaction.

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