«Solidaresch fir d’Bildung!» (Journal /) Patrick Arendt - Guy Foetz

11.03.2012

«Solidaresch fir d’Bildung!»


Notre lutte continue


Restons honnêtes ! Quand nous nous sommes rendu compte au cours du mois d’octobre du danger que les réformes de la Fonction publique et de l’enseignement secondaire représentent pour notre profession, pour la qualité du travail des enseignants et pour le système scolaire dans son ensemble, nous n’avions que peu d’espoir de pouvoir mobiliser massivement le personnel enseignant et éducatif. Cela malgré le fait que les conséquences désastreuses des réformes de l’enseignement fondamental et de la formation professionnelle se faisaient déjà sentir et que de très nombreux collègues étaient vivement remontés contre les projets de réforme du secondaire. Nous pensions en effet qu’après des années de matraquage insensé de la part des responsables du MENFP, la plupart de nos collègues auraient résigné et qu’ils auraient abandonné l’espoir de pouvoir changer le cours des choses.

Nous avons donc été d’autant plus heureux et fiers de voir nos collègues disposés à lutter contre l’ensemble de ces projets, qui véhiculent tous une même logique néolibérale et qui représentent des risques incalculables pour l’école publique et à moyen terme pour notre société démocratique.

Nos collègues ont bien compris que l’exercice d’un contrôle permanent sur les enseignants et que l’éducation des jeunes à des fins strictement utilitaristes et leur assimilation dès les premiers jours de leur scolarité aux principes de la concurrence et de l’individualisme ne sont pas compatibles avec les missions éducatives de l’école publique.

Les réunions d’information régionales du mois de novembre que le SEW/OGBL et l’APESS avaient organisées en commun, ainsi que la manifestation de protestation du 1er décembre ont connu un grand succès.

Notre « Manifeste », qui reprend les revendications des deux syndicats a été signé par plus de 4.500 instituteurs, professeurs, chargés de cours, éducateurs et autres intervenants.
Forts de ce soutien, le SEW/OGBL et l’APESS sont intervenus à nouveau auprès des ministres compétents (au sens politique du terme). Or, Monsieur Biltgen, ministre de la Fonction publique refuse toujours toute négociation et Madame Delvaux, ministre de l’Education nationale reste très évasive et ne semble prête à tenir compte ni des revendications communes du SEW/OGBL et du SNE en ce qui concerne la nouvelle loi scolaire du fondamental, ni de l’exigence d’une mise à plat de la réforme du secondaire. Cette mise à plat devrait donner aux syndicats et aux enseignants le temps de formuler leur vision des changements nécessaires pour adapter l’école aux exigences de la société actuelle.

Les rendez-vous avec les partis politiques étaient pour la plupart décevants. Les représentants des partis LSAP, CSV et DP ne se montraient pas disposés à soutenir nos revendications et semblaient aussi manquer d’informations. Une assez forte concordance de vues a pu être constatée avec « déi Lénk ». Avec le parti « déi gréng », il faut retenir des discussions constructives, sans que pour autant leurs représentants n’aient voulu s’identifier avec les revendications des syndicats. Nous avons du moins l’impression que nos explications sur l’enseignement par compétences ont permis aux représentants des « Verts » de voir les choses sous un angle nouveau.

Suite au refus du ministre Biltgen de mener des négociations, le SEW/OGBL et l’APESS, écartés lors des négociations sur l’accord sur la réforme de la Fonction publique, ont introduit un litige dans le secteur de l’enseignement et ont saisi la Commission de Conciliation d’une procédure de conciliation.

Une première réunion est fixée au 19 avril 2012.

Les deux autres syndicats d’enseignants, le SNE et la Feduse, ont finalement rejoint notre mouvement et nous les accueillons avec joie ! En septembre dernier, le SEW/OGBL avait déjà mené une action commune avec le SNE, demandant des amendements à la loi sur l’enseignement fondamental. Quant aux principales critiques au sujet de la réforme du secondaire et de la mise en oeuvre de la réforme de la Fonction publique, on ne note pas de contradiction fondamentale au niveau des quatre organisations syndicales. Ainsi, il était bien logique que les quatre syndicats d’enseignants se réunissent pour une lutte commune.

En conclusion, nous constatons que les ministres de la Fonction publique et de l’Education nationale persistent dans leur refus d’écouter les enseignants du terrain et qu’ils ne cèderont que sous la pression massive.

Pour montrer notre solidarité et notre détermination à préserver la qualité de l’école publique et à défendre notre profession d’enseignant, nous donnons rendez-vous à l’ensemble du personnel enseignant et éducatif le 22 mars à 16.00 heures à la grande manifestation de protestation!


Patrick Arendt
Président du
SEW/OGBL


Guy Foetz
Vice-président du
SEW/OGBL