Évaluation, quand tu nous tiens !

Alors que le ministre de l’Education nationale commence à mettre en pratique la réforme de la fonction publique en octroyant un stage à nos futurs collègues, l’Agence qualité, la Fédération des parents d’élèves certains inspecteurs et certaines communes se mettent à explorer les différents moyens d’évaluation.
Evidemment tout cela vise à améliorer la qualité de l’enseignement fondamental ! Le ministre veut épauler les enseignants en leur imposant plus de formations, l’Agence qualité veut leur imprimer la bonne direction en les aidant à élaborer leur PRS, la FAPEL invite les enseignants à comparer les résultats de leurs élèves aux épreuves standardisées et certaines communes
nous jettent de la poudre aux yeux en faisant croire à tous qu’ils se préoccupent du devenir de leurs écoles.
Pendant ce temps, les écoles ont de moins en moins de leçons d’enseignement pour encadrer leurs élèves, les effectifs de classe augmentent et l’appui se limite aux leçons d’appui pédagogique prestés par les enseignants, si celui-ci n’est pas déjà converti en leçons d’enseignement afin de pouvoir pallier aux carences du contingent.
Entretemps les maîtres-nageurs refusent des classes de plus de 20 élèves si elles ne sont accompagnées que par un enseignant. Les écoles qui essayaient de regrouper les élèves pendant les leçons de sport, de musique et de dessin devront désormais les regrouper en français ou en mathématiques.
L’autonomie des écoles se limite à bricoler avec les moyens du bord pour tenter de faire plus avec moins.Les épreuves standardisées désormais réalisées dès le cycle 2.1, les mettront en concurrence les unes contre les autres pour déterminer les gagnants et les perdants. Les grands perdants pourtant risquent d’être les élèves qui auraient besoin de plus d’explications de la part de l’enseignant et les qualités humaines, telles que la solidarité, l’empathie, la curiosité.
Dans un monde de plus en plus inhumain, qui ne connaît que ce qui est mesurable et chiffrable, l’école ne peut évidemment rester à l’écart.

Monique Adam