Communiqué du comité du fondamental: Fir e sënnvolle Stage

Fir e sënnvolle Stage: Le ministre de l’Education nationale est d’accord quant au fond, mais refuse de changer les textes au risque de déstabiliser les futurs enseignants du fondamental !

Après deux heures de débats entre les représentants du SEW/OGBL, les étudiants et chargés de cours se préparant à l’entrée dans la fonction d’instituteur et le Ministre de l’Education nationale accompagné par Messieurs Camille Pepin et Jean Schram, ainsi que Madame Myriam Bamberg, le Ministre constate que la conception d’un stage utile pour l’entrée en fonction de l’instituteur ne diffère guère entre les différents interlocuteurs, mais contrairement au SEW/OGBL il pense qu’un tel stage soit possible avec les textes actuels.
Les interlocuteurs s’étaient mis d’accord sur le fait que les jeunes diplômés avaient acquis les compétences pour enseigner au cours de leur formation universitaire alliant la théorie à la pratique à travers une multitude de stages dans l’enseignement fondamental. Ils s’accordaient également sur le fait que les stagiaires avaient la pleine responsabilité de la gestion de leur classe, respectivement des cours qu’ils assurent, dès leur entrée en stage. Ils convenaient même que la tâche d’enseignement du stagiaire, même compte tenu d’une décharge de deux leçons d’enseignement et de l’appui pédagogique dépassait de loin les 50 heures de travail hebdomadaire, eu égard au fait que le temps de préparation des leçons des débutants dans la profession est plus important qu’après un certain nombre d’années d’expérience.
Sous ces conditions,

Si par ailleurs, comme le Ministre l’affirme, le but du stage ne peut consister à faire une sélection en écartant un certain nombre de stagiaires, ceci constituant un non-sens du point de vue économique, il suffira de valider le stage à travers l’évaluation du travail effectué sur le terrain.
Pourtant, et c’est là où les points de vues divergent, le Ministre est d’avis que les épreuves prévues dans le RGD ne vont nullement à l’encontre d’une telle logique, alors que le SEW/OGBL estime que ces épreuves détourneront l’attention du stagiaire de sa tâche d’enseignement.
D’ailleurs, le projet de loi portant création d’un Institut de formation de l’Education national, déposé à la Chambre des Députés le 30 janvier dernier, apporte les preuves éclatantes que ce qui est visé est bien un stage à l’instar de celui pour les enseignants du secondaire qui eux n’ont cependant qu’une tâche d’enseignement de 12 leçons au cours des deux premières années.
Le parallélisme entre les deux stages est frappant et les enseignants du fondamental, appelés par ailleurs à assurer une tâche complète en feront les frais.
Toutes les promesses du Ministre visant à rassurer les futurs instituteurs en signalant que les épreuves ne consisteront qu’en la rédaction de quelques réflexions en relation avec les difficultés rencontrées et les apports des cours et qu’il y aura une version « light » du mémoire résumant en une vingtaine de pages une petite recherche sur un point particulier de la tâche de l’enseignant ne permettront plus tard qu’à railler le stage des enseignants du fondamental en le comparant à celui de leurs collègues du secondaire, sans qu’il soit tenu compte de la situation tout à fait différente qu’ont à affronter les instituteurs avec une tâche d’enseignement quasi complète en pleine responsabilité.
Par ailleurs il est à craindre, au vu du projet très coûteux de l’IFEN, que les personnes engagés dans le cadre de cet institut ayant à motiver leurs missions et leurs salaires, se mettent à développer une version « hard » du stage tout à fait incompatible avec le développement professionnel des stagiaires.
Car il est évident que le projet permet aux formateurs d’en apprendre beaucoup sur les difficultés rencontrées par les stagiaires. Ils croiront bien faire en leur conseillant des cours et des recherches supplémentaires sans voir que le temps pour les entreprendre ne leur est pas accordé. Ainsi, ils mettront toujours plus de pression sur des stagiaires déjà surmenés, ce qui ne servira en fin de compte qu’à les déstabiliser, car ils seront dans l’impossibilité d’accomplir leur tâche en accord avec tout ce qu’ils auront appris. Les plus cyniques parmi eux apprendront à faire semblant et réussiront dans la profession, les autres quitteront l’enseignement ou resteront à jamais des chargés de cours faisant de leur mieux, mais n’ayant pas voix au chapitre.
Le Ministre dira évidemment que telle n’est pas son intention et que le stage est destiné à épauler les futurs enseignants. Pourtant, les enseignants du terrain lui ont dit qu’il est en train de faire le contraire. Il peut passer outre et n’écouter que ses conseillers très intéressés par tous les postes qu’il crée dans la superstructure. Réfléchit-il aussi à l’avenir de l’école publique ? Alors il ferait bien d’amender le Règlement Grand-Ducal et de ramener les dimensions de l’Institut de formation à des proportions plus raisonnables !
