La réforme de la formation professionnelle à l’image d’un exemple concret – la première classe de 12e du technicien commercial

La réforme de la formation professionnelle à l’image d’un exemple concret – la première classe de 12e du technicien commercial 1
Résultats des classes de 10e et de 11e et bilan à la fin des deux premières années de formation
Rappel des principaux résultats
Alors que la classe de 10e a débuté avec un effectif de 29 élèves en septembre 2012, elle se retrouve avec 22 élèves au terme de la classe de 11e en juillet 2014. Entretemps, 10 élèves en tout ont arrêté la formation alors que trois élèves ont rejoint la classe depuis d’autres lycées du pays.
Pour le seul passage de 10e en 11e, la classe a perdu 35% de son effectif, alors même que le redoublement n’est plus de mise, que l’avancement automatique est devenu la règle et qu’un des principaux objectifs de la réforme a été de diminuer le taux d’échec !
Quant au bilan à la fin de la classe de 11e, soit après l’accomplissement de 33 modules en tout depuis le début de la formation, il était le suivant :
Modules non réussis | Nombre d’élèves | Nombre d’élèves en % |
Aucun module non réussi | 1 | 4,55% |
Un module non réussi | 4 | 18,18% |
Deux modèles non réussis | 4 | 18,18% |
Trois modules non réussis | 6 | 27,27% |
Quatre modules non réussis | 1 | 4,55% |
Cinq modules non réussis | 0 | 0,00% |
Six modules non réussis | 1 | 4,55% |
Plus de six modules non réussis | 5 | 22,72 % |
Total des élèves | 22 | 100,00% |
Un seul élève de la classe, n’ayant aucun module à rattraper2, avait donc officiellement réussi sa classe de 11e. Quinze élèves avaient toujours entre 1 et 4 modules à rattraper tandis que cinq élèves avaient plus de 6 modules à rattraper3.
Accès en classe de 12e : 100% - Réussite de la classe de 11e : 5%
Avec ce 4ième semestre se terminait aussi ce qu’on appelle traditionnellement le cycle moyen de l’enseignement technique dont la réussite donne droit à un certificat ouvrant la porte à un certain nombre de postes de travail dans la carrière moyenne.
Toutefois, depuis le renouveau de la formation professionnelle, beaucoup d’élèves, perdus dans les dédales de cette réforme catastrophique, ne reçoivent plus ce certificat de réussite, tout au moins pas immédiatement après la fin de la classe de 11e. En effet, en revenant à l’exemple de notre classe, un seul élève sur les 22 pouvait se targuer d’avoir réussi sa classe de 11e, un seul élève pouvait donc officiellement prétendre au certificat de réussite du cycle moyen.
En conclusion, aucun élève de la classe en question ne devait être réorienté vers une autre formation, la règlementation en vigueur4 permettant, dans notre cas, un échec allant jusqu’à 11 modules à la fin du cycle moyen5. Tous les élèves de la classe avaient donc un accès direct en 12e, 21 d’entre eux ne pouvant toutefois prétendre à recevoir le certificat de réussite du cycle moyen puisqu’ils n’avaient pas, officiellement, réussi leur classe de 11e.
Modules préparatoires – Porte d’accès aux études supérieures
Grâce à une règlementation assouplie par rapport à la version initiale, 12 élèves sur les 22 remplissaient à la fin du cycle moyen les conditions permettant l’accès aux modules préparatoires. Néanmoins, alors qu’avant la réforme, tout diplômé technicien avait le droit de faire des études supérieures dans sa spécialité, pratiquement la moitié des élèves dans le nouveau régime ont déjà perdu, à la fin de la classe de 11e, tout espoir de réaliser des études post-bac, alors même que beaucoup de spécialistes affirment que les créations de postes de travail, à l’avenir, vont se situer de plus en plus à des niveaux BAC+2, BAC+3, voire BAC+5.
Voilà encore un énorme gâchis, surtout pour cette première génération de techniciens « nouvelle version », véritables victimes d’une réforme ratée.
Le projet de loi portant modification de la formation professionnelle permettra de nouveau l’accès aux études supérieures sans passer obligatoirement par les modules préparatoires. Même s’il approuve cette décision dans son principe, le SEW n’a jamais arrêté de faire comprendre au MENJE que la qualité actuelle de la plupart des modules dans les nouvelles formations de technicien ne constitue plus une base suffisante pour réussir des études supérieures. Si l’on veut donner à l’élève une chance de réussir des études supérieures, il faudra soit adapter à nouveau la qualité des modules vers le haut, soit maintenir le passage par les modules préparatoires. |
Le projet intégré intermédiaire
Au mois de juin 2014, les élèves de la classe de 11e ont dû passer le « projet intégré intermédiaire ». Alors que dans un premier temps, 2/3 des élèves n’avaient pas réussi cette épreuve, un changement « miraculeux » des critères de correction entre la première et la deuxième séance régionale de proclamation des résultats a fait que finalement, seulement sept élèves sur les 22 ont échoué lors de cette épreuve.Résultats en classe de 12e – Classe cobaye du nouveau technicien commercial
Des élèves surchargés par l’accumulation de modules de rattrapage, de mesures de remédiation et accessoirement de modules préparatoires
Le premier semestre en classe de 12e a commencé avec 22 élèves. En cours de semestre, un élève a quitté l’école et a rejoint la liste déjà très longue des décrocheurs scolaires, venant majoritairement – le MENJE n’en faisant pas de publicité excessive - des classes de la formation professionnelle.
Parmi les victimes de la hausse spectaculaire du décrochage scolaire se trouvent une majorité d’élèves issus de la formation professionnelle, comme le montrent par ailleurs les chiffres publiés récemment par le MENJE. En effet, les jeunes fréquentant les classes du régime professionnel représentent 50,71 % des décrocheurs scolaires, alors que ces mêmes jeunes ne représentent que 20,04 % de tous les élèves fréquentant l’enseignement secondaire et secondaire technique. |
Douze élèves participent aux modules préparatoires, ayant ainsi quatre, voire six heures de cours en plus que les autres élèves de la classe, cours de rattrapage et de remédiation non inclus. Comme les semestres précédents, certains élèves ont des horaires hebdomadaires de 34, respectivement 36 heures, contre 30 heures en moyenne pour un élève « normal ».
Cette situation est d’autant plus dramatique que la plupart des élèves considèrent autant les séances de rattrapage et de rémédiation que les modules préparatoires comme une punition plutôt qu’une chance qui leur est proposée.
Les résultats dans les modules obligatoires à la fin du semestre 5
A la fin du 5ième semestre, soit après l’accomplissement de 43 modules, modules préparatoires non compris, le bilan de la classe est le suivant :
Modules non réussis | Nombre d’élèves | Nombre d’élèves en % |
Aucun module non réussi | 0 | 0,00% |
Un module non réussi | 0 | 0,00% |
Deux modèles non réussis | 4 | 19,05% |
Trois modules non réussis | 4 | 19,05% |
Quatre modules non réussis | 3 | 14,29% |
Cinq modules non réussis | 0 | 0,00% |
Six modules non réussis | 8 | 38,09% |
Plus de six modules non réussis | 2 | 9,52% |
Total des élèves | 21 | 100,00% |
Aucun élève ne se trouve en situation de réussite totale, voire avec un seul module non réussi.
Pratiquement la moitié de la classe se retrouve avec au moins 6 modules à rattraper.
Les résultats dans les modules préparatoires à la fin du semestre 5
Sur les 12 élèves qui ont participé aux modules préparatoires, seuls 6 pourront les poursuivre au 6ième semestre, la moitié des élèves n’ayant plus eu l’autorisation du conseil de classe à poursuivre ces modules7. Sur un total de 24 modules préparatoires (deux par élève), 11 n’ont pas été réussis, dont 5 sur 9 en Français et 6 sur 12 en Mathématiques. Les 3 modules en Allemand ont tous été réussis.
Les rattrapages/remédiations proposés
Pour ce qui est des rattrapages et des remédiations proposés par le conseil de classe, les décisions suivantes ont été prises :
- deux modules de rattrapage offerts dans les deux branches avec le plus grand nombre d’échecs ;
- deux remédiations sous forme de travaux supplémentaires ;
- quatre remédiations sous forme de cours de mise à niveau entre 2 et 6 unités.
Aucun élève n’échappe aux mesures de rattrapage/remédiation. Les 21 élèves de la classe, en effet, sont tous impliqués, d’une manière ou d’une autre, dans ces mesures.
Il reste à noter que, parmi les élèves qui ont participé aux mesures de rattrapage/remédiation du semestre 4-T1CM, offertes au cours du semestre 5-T2CM, cinq n’ont pas réussi leur(s) test(s) et ont donc raté leur(s) module(s) une seconde fois. Rappelons que le RGD du 30 septembre 2010 prévoit que « dans tous les cas, la direction du lycée doit veiller à offrir, le cas échéant en coopération avec d’autres lycées, à chaque élève qui n’a pas réussi tous les modules, au moins une fois le(s) module(s) de rattrapage au cours de la durée de sa formation ». Selon la règlementation en vigueur, le lycée n’est donc plus obligé de proposer un rattrapage/remédiation supplémentaire à ces élèves pour les modules en question. Sans la bonne volonté de la plupart des directions de lycées, ces élèves, comme des centaines d’autres dans le pays, risqueraient ainsi de rester bloqués avec leur(s) module(s) raté(s).
Les résultats dans les modules obligatoires à la fin du semestre 6
A la fin du 6ième semestre, soit après l’accomplissement de 53 modules, modules préparatoires non compris, le nouveau bilan de la classe est le suivant :
Modules non réussis | Nombre d’élèves | Nombre d’élèves en % |
Aucun module non réussi | 1 | 4,76% |
Un module non réussi | 1 | 4,76% |
Deux modèles non réussis | 6 | 28,57% |
Trois modules non réussis | 3 | 14,29% |
Quatre modules non réussis | 4 | 19,05% |
Cinq modules non réussis | 1 | 4,76% |
Six modules non réussis | 0 | 0,00% |
Plus de six modules non réussis | 5 | 23,81% |
Total des élèves | 21 | 100,00% |
Un seul élève a réussi la totalité des modules. Cinq élèves - un quart de la classe – se retrouvent avec plus de 6 modules à rattraper, dont un avec une accumulation de 12 modules non réussis, et tout ceci une année avant la fin « provisoire » de leurs études.
Les résultats dans les modules préparatoires à la fin du semestre 6
Sur les 6 élèves qui continuent à participer aux modules préparatoires, aucun n’a réussi son module de mathématiques. Ceci ne fait que confirmer les critiques faites depuis le début de la réforme par le SEW/OGBL.
Jusqu’à quel point les responsables de la formation professionnelle peuvent-ils ignorer les réalités du terrain pour imposer des grilles-horaires où les modules de mathématiques disparaissent en 10e et 11e, tout en faisant dépendre l’accès aux études supérieures à la réussite de modules préparatoires en mathématiques en 12e et 13e ?
Trois années de mathématiques basiques au cycle inférieur de l’EST, deux années sabbatiques et ensuite des modules de mathématiques d’un niveau tel qu’ils permettent un accès aux études supérieures : c’est bien l’échec assuré, encore et toujours au détriment des élèves concernés ! |
Les rattrapages/remédiations proposés
Pour ce qui est des rattrapages et des remédiations proposés par le conseil de classe, les décisions ressemblent – faute d’alternatives – comme une goutte d’eau à celles prises le semestre précédent:
- deux modules de rattrapage offerts dans les deux branches avec le plus grand nombre d’échecs8 ;
- une remédiation sous forme de travaux supplémentaires ;
- cinq remédiations sous forme de cours de mise à niveau entre 2 et 8 unités.
Quant aux résultats des 8 modules de rattrapage/remédiation du semestre 5-T2CM, offerts aux élèves pendant le semestre 6-T2CM, ils sont carrément catastrophiques. En effet, 12 élèves (57 % des élèves participants) n’ont pas réussi leur(s) test(s) de rattrapage/remédiation et ont échoué pour la deuxième, voire la troisième fois pour certains. Et dire qu’ils arrivent en dernière année d’études et donc à l’heure des bilans. Et là, ce ne sera pas le diplôme de fin d’études qui les attend, mais plutôt une 14e, voire une 15e année d’études afin de parvenir à obtenir leur sésame.
Ainsi, la boucle sera bouclée. Le redoublement a été aboli, les élèves ont avancé de manière régulière de 10e en 13e, les parents ont toujours été contents de cet avancement régulier de leur progéniture et voilà qu’à la fin de la classe de 13e, au lieu d’un diplôme, les élèves recevront un courrier de la direction du lycée, probablement accompagné d’un document en papier glacé du MENJE vantant les bienfaits du « Life Long Learning », qui leur annoncera
- qu’ils ne remplissent malheureusement pas les conditions leur permettant d’obtenir le diplôme de fin d’études,
- qu’ils ont deux années devant eux pour réussir les modules manquants,
- que le lycée fera tout son possible pour leur organiser tous les modules de rattrapage nécessaire à l’obtention de leur diplôme,
- que malheureusement, plein d’autres élèves sont dans la même situation et que le lycée ne pourra tout organiser à la carte,
- que le lycée, le cas échéant, les aidera à se mettre en contact avec d’autres lycées qui, peut-être, offriront le(s) module(s) dont ils ont besoin,
- qu’ils feraient peut-être bien, en attendant, de s’inscrire à l’ADEM,
- que ….
Mais qui sait, peut-être qu’un nouveau coup de baguette magique, dont les responsables de la formation professionnelle ont le secret, fera apparaître des résultats moins mauvais que prévus.
Le projet intégré intermédiaire de rattrapage
Le taux d’échec dans les « projets intégrés intermédiaires » reste très important, tout particulièrement dans la formation commerciale. Les sept élèves ayant raté leur « PII » l’année précédente, repassaient cette épreuve en juin 2015 avec comme résultat que sur les sept candidats, cinq ont, une nouvelle fois, été recalés.
Comme la réussite du « projet intégré intermédiaire » est obligatoire pour qui veut participer au « projet intégré final » en classe de 13e et obtenir son diplôme, voilà que le MENJE se voit confronté à un problème supplémentaire. En effet, le prochain « PII » n’est prévu qu’au mois de juin 2016 alors que le « projet intégré final » aura déjà lieu au mois d’avril 2016. En conséquence, tous les élèves ayant subi un deuxième échec dans le « PII » - un quart des élèves – seraient éliminés purement et simplement de l’examen final en 13e avant même le début de l’année scolaire.
Avouez qu’on peut difficilement trouver une meilleure source de motivation.
Et voilà que les responsables de la formation professionnelle ressortent encore leur fameuse baguette magique : un vice de forme aurait été trouvé, permettant ainsi de faire passer tous les élèves ayant réussi leur « PII » tout en accordant une nouvelle chance à celles et ceux qui l’ont raté. Un « PII » supplémentaire devrait donc être réalisé au mois de septembre 2015 et, semble-t-il, pour les élèves qui seraient en échec pour une troisième fois consécutivement, une séance spéciale en février 2016 pourrait même avoir lieu.
Et comme le hasard fait parfois bien les choses, le MENJE compte abolir, avec le projet de loi portant modification de la formation professionnelle, le « PII » dans la grande majorité des formations du technicien. Il s’agit là d’une solution de facilité que le SEW a clairement dénoncée dans son avis sur le projet de loi en question.
Extrait de l’avis du SEW/OGBL Concernant le « projet intégré intermédiaire », le projet de loi spécifie que « pour les autres formations (en dehors des formations sous contrat d’apprentissage), le ministre peut décider d’organiser un projet intégré intermédiaire en milieu de formation après avoir demandé l’avis de l’équipe curriculaire et de la commission nationale de formation ». Le SEW se prononce clairement contre la suppression des « PII » dans certaines formations pour desraisons purement organisationnelles et financières ou, comme le spécifie le MENJE dans son commentairedes articles, « étant donné que son organisation est très laborieuse et coûteuse ». Il ne faudra pas sacrifier l’une des rares initiatives pédagogiquement valables de la réforme sur l’autel de la politique d’austérité. Le SEW demande le maintien des « PII » dans tous les régimes et dans toutes les formations. Dans un enseignement professionnel où l’interdisciplinarité – tellement importante d’un point de vue pédagogique – a de facto disparu de la grille horaire, le « PII » et le « PIF » relèvent d’une importance capitale dans le développement intellectuel des élèves. Le SEW propose au minimum de changer le texte du projet de loi de la manière suivante : « Pour les autres formations, le ministre peut décider d’organiser un projet intégré intermédiaire en milieu de formation à la demande de l’équipe curriculaire ou de la commission nationale de formation ». |
La future classe de 13e – encore et toujours le flou total
A partir de l’année scolaire 2015/16 et la première classe de 13e dans la nouvelle formation du technicien commercial, deux filières sont proposées aux élèves :
- une classe à régime plein temps,
- une classe à régime concomitant.
Cette classe à régime concomitant – une nouveauté dans la formation du technicien – est une proposition émanant de la Chambre de Commerce.
Elle a été introduite à la va-vite, sans concertation véritable et sérieuse, ni avec les partenaires scolaires, ni avec les entreprises, ni avec l’ADEM.
Que ce soient les élèves, les parents d’élèves, les enseignants, les entreprises, les administrations concernées, personne n’a été correctement informée au sujet de cette nouvelle offre scolaire. Seul un petit « flyer » avec le minimum absolu d’informations<9 a été distribuée, sur le tard, aux élèves.
Beaucoup de questions restent en suspens.
- Au niveau des entreprises :
- Quelles sont les entreprises qui sont aptes à former les élèves ?
- Les élèves intéressés ont-ils accès à une base de données sur les entreprises susceptibles de les accueillir ?
- Les tuteurs en entreprise sont-ils assez bien préparés pour former les élèves de la formation du technicien ?
- … - Au niveau du « projet intégré final » :
- Quel sera le contenu, le volume et la qualité du « projet intégré final » à la fin de l’année scolaire ?
- Comment garantira-t-on aux élèves du régime concomitant qu’ils seront bien préparés au « PIF », sachant qu’ils seront soumis au même « PIF » que leurs collègues du régime à plein temps, sans avoir suivi le même nombre d’heures de cours ni la même préparation aux examens ?
- … - Au niveau de l’organisation scolaire :
- Comment organiser les modules de rattrapages et les mesures de remédiation pour les élèves du régime concomitant, sachant qu’ils ne fréquenteront le lycée que deux jours par semaine ?
- …
Notons finalement que la politique de communication entre le MENJE, les chambres professionnelles, l’ADEM, les entreprises et les lycées est absolument désastreuse, les différentes parties concernées s’accusant réciproquement de ne pas informer correctement les autres acteurs.
En plein milieu de ce désastre, comme si souvent ces dernières années, nous retrouvons les élèves, totalement déboussolés, ne sachant plus à quel saint se vouer. Une génération de cobayes, voilà leur sort !
1 Suite des articles “Le désastre prévisible de la réforme de la formation professionnelle à l’image d’un exemple concret” – SEW-Journal 1-2/2013, “La réforme de la formation professionnelle à l’image d’un exemple concret” – SEW-Journal 4/2013, “La réforme à l’image d’un exemple concret-Semestre 3” – ,SEW-Journal 2/2014 et “La réforme à l’image d’un exemple concret-Semestre 4” . SEW-Journal 3/2014
2 Selon un document de travail du MENJE du mois de mars 2014, « le conseil de classe arrête au terme de la 11e de la formation du technicien la réussite de l’élève si tous les modules sont considérés comme réussis ». Dans ce seul cas, un certificat de réussite du cycle moyen sera alloué.
3/ Parmi ces 5 élèves, un avait un retard de 11 modules, un autre de 10 modules, un troisième de 9 modules et les deux derniers de 8 modules.
4 L’élève qui, à la fin de la classe de 11e pour les formations menant au DT, n’a pas réussi au moins deux tiers des modules obligatoires (…) est réorienté par le conseil de classe vers une classe d’un régime ou d’une formation mieux adapté (RGD du 9 juillet 2013 portant sur l’évaluation, art. 6 pt. 2)
5 1/3 des 33 modules réalisés.
6 Un élève se retrouve avec 8 modules, un autre avec 9 modules à rattraper.
7 Selon l’instruction ministérielle du 3 juin 2015, l’élève est autorisé à progresser s’il rate au plus un seul module préparatoire. Si l’élève a plusieurs modules préparatoires non réussis au terme d’un semestre ou s’il ne remplit plus les deux conditions d’un « taux intermédiaire de réussite des modules obligatoires supérieur ou égal à 90% » et d’une « unité capitalisable où le nombre de modules à rattraper est soit 0 soit 1 », le conseil de classe décide s’il est autorisé ou non à poursuivre les modules préparatoires.
8 Les deux modules en question sont les suites des modules du semestre précédent. Ceci est somme toute logique. Comment, en effet, espérer qu’un élève qui ne réussit pas à assimiler les bases d’un cours, puisse s’approprier, au semestre suivant, les approfondissements de la matière.
9 Régime concomitant:
• 2 jours de cours de formation par semaine au lycée
• 3 jours consécutifs par semaine en entreprise
• congés légaux => formation en régime concomitant dans un lycée technique et en entreprise avec signature d’un contrat d’apprentissage.
Conditions d'accès au régime concomitant:
• rechercher et trouver un patron formateur pour le 15 septembre,
• signer un contrat d’apprentissage.
Jules Barthel