Remplacement de l'IRM par un cours laïc

04.02.2015

Remplacement de l’instruction religieuse et morale par un cours laïc, reprise des enseignants et chargés de cours de religion dans des conditions acceptables pour une école publique laïque

Le SEW/OGBL salue l’abolition de l’enseignement religieux et l’introduction d’un cours unique sur des bases philosophiques dans l’enseignement fondamental.

 

Le nouveau cours doit absolument reposer sur des bases laïques et il faudrait éviter à ce que les enseignants et chargés de cours de religion en viennent à reprendre ce cours du jour au lendemain.

 

La convention prévoit la reprise des enseignants et chargés de cours dans l’Education nationale et le Ministre a informé les syndicats en date du 27 janvier qu’il compte les intégrer dans la réserve des suppléants tout en demandant à l’université de d’offrir une nouvelle voie de formation tenant compte des acquis de l’expérience et des études ultérieures pour préparer l’accès au concours de recrutement des instituteurs de l’enseignement fondamental.

 

Le SEW/OGBL n’entend pas s’opposer aux différentes mesures envisagées, car il estime en effet qu’il faut garantir un emploi à tous les concernés.


Il tient cependant à faire quelques propositions afin que ces changements s’opèrent dans de bonnes conditions tant pour les personnes concernées que pour la qualité et la crédibilité de l’école publique en général.

 

Tout d’abord, il tient à souligner qu’il faut tenir compte des qualifications très disparates des enseignants et chargés de cours concernés, afin d’offrir à chacun d’entre eux un travail à travers lequel il est capable de contribuer de façon efficace au bon fonctionnement de nos écoles publiques. Cela pourrait aller d’un emploi d’assistant en classe, en passant par un emploi de surnuméraire pour certaines disciplines, à un emploi de titulaire de classe. Le tout assorti d’une préparation adéquate et en tenant compte des formations initiales.

 

Afin d’éviter à ce que les anciens enseignants de religion en viennent à enseigner massivement le nouveau cours à partir de la rentrée 2016/2017,

 

il est indispensable à ce que les titulaires de classe gardent une priorité absolue pour enseigner ce cours

 

et ceci comme pour tous les autres cours de par leur formation initiale et sans obligation de suivre une formation continue spécifique.

 

Il va sans dire pour autant que des réunions de présentation du nouveau cours seraient les bienvenues, de même que des formations plus poussées pour tous ceux qui aimeraient approfondir cette démarche philosophique.

 

Si une nouvelle voie de formation est ouverte pour préparer l’accès au recrutement des instituteurs, il faut qu’elle le soit pour tous les chargés de cours qui peuvent se prévaloir des acquis de l’expérience professionnelle, de même que de formation initiales et continues de même valeur et notamment aussi pour les chargés de cours ayant suivi une formation dans le domaine de l’éducation morale et sociale.

 

Le SEW/OGBL s’oppose toutefois à la création d’une deuxième voie de qualification pour la fonction d’instituteur. Par conséquent, il ne peut s’agir que d’une mesure unique proposée aux anciens enseignants de religion et aux chargés de cours qui peuvent se prévaloir d’une formation initiale et d’une pratique dans l’enseignement les qualifiant à pouvoir profiter de la validation des acquis de l’expérience.

 

Les quelques 4000 leçons d’enseignement que coûtait le dédoublement des cours à l’enseignement fondamental devraient revenir aux écoles

;

 

 pour pouvoir intégrer les personnes ayant enseigné l’instruction religieuse et morale jusqu’à présent.

 

Ce n’est pas suffisant pour compenser toutes les pertes des écoles fondamentales depuis l’introduction du contingent, mais ce serait un premier pas dans la bonne direction permettant par ailleurs d’intégrer certaines personnes qui pourraient aider le titulaire de classe à s’occuper d’enfants à besoins spécifiques.

 

Si le SEW/OGBL est prêt à intégrer les enseignants et chargés de cours de religion dans les écoles fondamentales, il exigera par contre que

 

l’école publique devienne entièrement laïque et que le nouveau cours repose sur une démarche de questionnement philosophique développant les connaissances et l’esprit critique des élèves

 

 Il exige par ailleurs que l’intégration de ce personnel ne se fasse au détriment des chargés de cours ayant acquis un diplôme d’instituteur et qui sont relégués sur un emploi précaire à cause d’un concours de recrutement qui ne tient pas compte des besoins réels des écoles. À cet effet, il devient également urgent de rediscuter le contingent de leçons d’enseignement actuellement attribuées aux différentes écoles fondamentales.


SEW/OGBL
4 février 2015