lessentiel.lu : «On ne fait que décourager les futurs instituteurs»

Une soixantaine d‘étudiants en sciences de l‘éduca- tion et de jeunes instituteurs se sont rassemblés sous l‘égide du SEW-OGBL au casino syndical, à Bonnevoie, samedi.
«Dans ma promotion, une quinzaine de personnes renoncent à devenir enseignant à cause de la forma- tion et plus particulièrement du stage. On ne fait que décourager les futurs instituteurs», lance Maïté, 22 ans, qui s’apprête à passer dans quelques mois le concours d’instituteur. Une fois le concours réussi, les nouveaux instituteurs découvrent leur première classe et doivent en parallèle suivre un stage d’inser- tion de trois années pour valider définitivement leur formation.
Une véritable corvée, jurent les nouveaux titulaires: «Ce n’est que de la redite, on n’apprend rien. Par contre, la perte de temps est bien réelle. Nous avons des examens à passer, un mémoire à préparer. Autant d’heures de travail que nous ne pouvons pas consa- crer à notre classe», raconte Marvin, 29 ans, actuelle- ment en période de stage.
«Le contenu pose problème»
Surtout, cette période de probation créée une pres- sion pour les jeunes titulaires, qui regrettent un manque de confiance. «Pourquoi nous imposer cette contrainte après quatre ans d’étude, deux diplômes et un concours ?», interroge Linda, 24 ans, étudiante en Belgique. Le ministre de l’Éducation nationale Claude Meisch a beau avoir accepté de réduire la période de stage à deux ans au lieu de trois, «c’est le contenu qui pose problème», ajoute Linda.
Principal soutien des instituteurs en formation, le SEW-OGBL réclame une évolution en profondeur, comme l’explique Patrick Arendt, président : «Ces jeunes doivent être accompagnés durant le stage, et non évalués. C’est le meilleur moyen de les faire fuir». Autre point de discorde, le concours d’instituteur ne sera bientôt plus seulement réservé aux étudiants en sciences de l’éducation. Censée enrayer la pénurie de candidats, la solution ne convainc pas. «Ce n’est pas avec 240 heures de formation que l’on apprend à devenir instituteur», conclut Patrick Arendt.
Thomas Holzer