Non au coefficient réducteur pour les périodes de stage dans la formation professionnelle

Non au coefficient réducteur pour les périodes de stage dans la formation professionnelle - Le SEW refuse toute nouvelle détérioration des conditions de travail des enseignants impliqués dans la formation professionnelle
Le mécontentement des enseignants et le rejet massif d’une réforme de la formation professionnelle, qui a montré toutes ses limites et ses incohérences au cours des dernières années ne s’amenuisent pas, tout au contraire. En attendant une réforme de la réforme qui risque fort de ne pas faire l’unanimité, ni parmi les enseignants, ni parmi les élèves qui en sont les premières victimes, le MENJE enfonce le clou en imposant l’application d’un nouveau coefficient réducteur pour les périodes de stage, qui est encore plus défavorable que le modèle appliqué précédemment.
En effet, dans le cas d’un stage de 6 semaines, dont 2 semaines se situent pendant les vacances scolaires (cas courant) et sous l’hypothèse d’un titulaire assumant un module de 6 heures/semaine, le modèle appliqué jusqu’à présent précisait que
- le coefficient réducteur n’est ni appliqué pendant les deux premières semaines de stage et ceci pour tenir compte du travail d’encadrement des enseignants, ni, par la force des choses, pendant les deux semaines de vacances. Par conséquent, il n’en est tenu compte que pendant les deux dernières semaines du stage, ce qui implique, au niveau de la tâche, le calcul suivant : 6 x 34/36 = 5,67 heures
Avec le nouveau modèle proposé aujourd’hui,
- le coefficient réducteur est appliqué sur toute la période de stage y inclus les vacances scolaires. En compensation, le titulaire reçoit une décharge de 0,5 heures par élève pendant la période de stage concernée. La tâche, modulée en fonction du nombre d’élèves stagiaires encadrés, sera la suivante :
- Encadrement d’un élève : 6 x 30/36 + (0,5 x 6 x 1)/36 = 5,08 heures
- Encadrement de 2 élèves : 6 x 30/36 + (0,5 x 6 x 2)/36 = 5,17 heures
- Encadrement de 3 élèves : 6 x 30/36 + (0,5 x 6 x 3)/36 = 5,25 heures
- Encadrement de 4 élèves : 6 x 30/36 + (0,5 x 6 x 4)/36 = 5,33 heures
Ce n’est qu’à partir d’un encadrement de 8 élèves que l’enseignant arriverait à une situation similaire à la précédente : 6 x 30/36 + (0,5 x 6 x 8)/36 = 5,67 heures
Pour mémoire, le MENFP avait déjà essayé d’introduire ce nouveau modèle de calcul de la tâche en 2012, encore sous la direction de Madame Delvaux-Stehres, mais a finalement décidé de le retirer suite à l’intervention du SEW.
Le SEW ne peut accepter que le MENJE revienne aujourd’hui à la charge avec une mesure qui ne tient aucunement compte des travaux d’encadrement à réaliser par les enseignants pendant la durée des stages et dont le seul objectif est d’augmenter la tâche des enseignants et d’accentuer la politique d’austérité envers ces derniers.
Il s’avère en effet que le nombre d’heures à consacrer à chaque élève-stagiaire dépasse largement la demi-heure accordée comme décharge par le MENJE. Cette dernière ne tient aucunement compte du temps nécessaire pour suivre et évaluer convenablement un stage en entreprise, temps que le SEW chiffre au minimum à 12 heures par élève :
- déplacements pour les visites de stage, y inclus la discussion en entreprise : 3 x 2 = 6 heures/élève ;
- correction hebdomadaire des tâches effectuées : 6 x 0,5 = 3 heures/élève ;
- correction finale du rapport de stage : 2 heures/élève ;
- remise du rapport de stage et discussion avec l’élève : 1 heure/élève ;
Pour le SEW, ce nouveau modèle de calcul de la tâche des enseignants, qui, par ailleurs, n’a jamais fait l’objet d’une négociation avec les syndicats, est inadmissible !
Le SEW demande par conséquent
- que le MENJE retire ce nouveau modèle de calcul de la tâche des enseignants impliqués dans la formation professionnelle !
- que devant le surplus de travail des enseignants impliqués dans la formation professionnelle, le MENJE fasse abstraction d’un coefficient réducteur quel qu’il soit pour les stages !
- que le MENJE tienne enfin compte de l’investissement réel des enseignants impliqués dans la formation professionnelle !
Communiqué SEW/OGBL Luxembourg, le 4 février 2015